Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Venezuela : Précisions sur le dialogue 

1 Juin 2021, 16:52pm

Publié par Bolivar Infos

Sergio Rodríguez Gelfenstein

 

Certains indices font penser que les Etats-Unis pourraient changer quelque peu leur politique envers le Venezuela. Il ne s'agit pas de forger de fausses attentes ni de supposer qu'ils n'ont plus l'intention de renverser le Gouvernement de Nicolás Maduro mais il y a des signes qui permettent de pressentir que la recherche de cet objectif pourrait changer de forme.

 

La première piste concerne le changement soudain de discours de Washington et de Bruxelles d'où partent les ordres qui fixent la façon d'agir de l'opposition vénézuélienne. Au début, mais dan sla mesure où l'une des parties a abandonné le terrorisme en tant que forme d'action politique (ce qui avait valu les sanctions), il n'est resté que l'opposition terroriste en tant que réceptrice des dispositions coloniales et impériales qu'elle respecte avec une obséquiosité canine pour faire leplus de bénéfices possibles et donner la preuve de sa foi antinationale et de sa soumission aux intérêts étrangers.

 

Mais la résistance du peuple vénézuélien qui a fait échouer toutes les tentatives de subversion y compris l'assassinat de citoyens, le coup d'Etat, l'alliance avec le para-militarisme et le trafic de droigues colombien, les invasions maritimes et terrestres, le sabotage et la paralysie du système électrique, la tentative d'assassinat du président Maduro, le faux prétexte de l'aide humanitaire, la blocus des exportations de pétrole et de l'activité financière internationale de l'Etat, le vol des ressources du pays et les appels désespérés à l'invasion par des puissances étrangères, les obstacles à l'importation d'aliments, de médicaments et de combustibles, entre autres choses, a indiqué aux Etats-Unis et à l’Europe qu'il fallait chercher d'autres directions qui se rapprochent plus de la politique du président Obama envers Cuba qui se caractérisait par l'intention de « tuer doucement. »

 

Les attaques continuent, le Venezuela résiste

 

Cela se dégage des déclarations de Cynthia Arnson, la directrice du Programme Latino-américain du Wilson Center de Washington qui, dans une interview accordée à l'agence étasunienne Bloomberg a affirmé à propos du Venezuela : « Le Gouvernement de Biden se sent gêné par la sévérité de la politique de sanctions. » Il ne s'agit pas du fait qu'un sentiment chrétien de culpabilité se soit éveillé chez Biden mais de son acceptation du fait que la barbarie et les tentatives de génocide contre le Venezuela ont échoué malgré les centaines de millions de dollars investis pour alimenter les parasites locaux.

 

Pendant ce temps, le Venezuela continue à avancer vers institutionnalisation et d eplus en plus de secteurs de l'opposition s’éloignent de sa stratégie idiote. Le journal d'information d'un important média d'opposition de Caracas a titré : « L’Espagne donne le feu vert à la proposition de Guaidó, » ce qui me rappelle les moments qui ont précédé les négociations de Trujillo qui ont conduit à l'armistice et au traité de règlement de la guerre de 1820 quand Madrid a ordonné au général Morillo de négocier avec le Libérateur Simón Bolívar et a accepté sa proposition en ce sens. Le problème est que Morillo était espagnol et que l'opposition au Venezuela est supposée créole bien qu'elle serve les intérêts des puissances étrangères.

 

On a fait de grandes simagrées parce que même James Story, le chef du bureau des Etats-Unis en Colombie et le porte-parole du secteur terroriste vénézuélien – pour défendre son poste de diplomate qui semblait être en suspens – a fait des déclarations favorables à une négociation. Exprimant clairement le caractère interventionniste de la politique des Etats-Unis, Story a déclaré : « Washington serait prêt à lever les sanctions àla condition qu'une table de négociations soit installée. » Une table de négociations qui, évidemment, est installée depuis près d'un an alors que celui-ci se chargeait de l'ignorer en orientant ses troupes dans ce sens.

 

Julie Chung, la chef de Story à Washington est allée plus loin. Dans 2 twitts, elle a exposé la politique officielle des Etats-Unis en disant que son ays « soutient une solution intégrale et négociée à la crise au Venezuela qui aborde tous les aspects des conditions nécessaires à des élections libres et justes. Il dépend des Vénézuéliens de décider si le nouveau Conseil National Electoral y contrinue. »

 

Ils ont cherché dans le passé « toutes les options sur la table, » l'exercice de « la plus forte pression » et le départ du présidente Maduro comme condition préalable à la négociation. Mais pour ne pas abandonner son style impérialiste, elle a affirmé : « Nous continuerons à faire pression pour des changements fondamentaux, des élections libres et justes comprenant le levée de l'interdiction des partis politiques, la libération snas conditions des prisonniers politiques, l'invitation d'observateurs électoraux internationaux crédibles et un calendrier électoral public. »

 

Il est évident qu'aussi bien Story que Chung – habitués à donner des ordres aux Vénézuéliens laquais – pensent que c'est la même chose de s'adresser à eux et de s'adresser au Président, au Gouvernement et au peuple du Venezuela.

 

Et comble du toupet, ils ont attribué à Guaidó l'initiative de la proposition de négociation et lui ont donné leur aval. Celui-ci qui, a reçu le changement de signe et a vu que l'affaire engagée en janvier 2019 touche à sa fin, s'est vu obligé de s'adapter à ce qui semble être les nouvelles règles. Alors, il a lancé un appel à un « Accord de Sauvetage National » alors qu'en réalité, au Venezuela, tout le monde sait que cela signifie « Accord de Sauvetage Personnel. » Guaidó a dit qu'avec cet accord, il cherchait à « unifier l'opposition. » Ce sera elle qui devra décider si elle veut s'unir sous la direction d'un terroriste et d'un voleur qui a signé des accords avec des paramilitaires, des trafiquants de drogues et des mercenaires. Bien que si on observela droite et l'extrême-droite latino-américaine structurée sous les « directions » de Piñera, Macri, Kuczynski, Áñez, Duque, Abdo, Bolsonaro y Juan Orlando Hernández entre autres, tout est possible.

 

Mais s'il s'agit d'effronterie, Josep Borrell n'est pas en reste. Consulté à propos du nouveau Conseil National Electoral du Venezuela, la réalisation des prochaines élections locales et le dialogue auquel participent de plus en plus de forces politiques du pays, il a dit : « Nous avons passé un an à envisager la négociation. » C'est vrai mais ce qu'il oublie de dire, c'est que sa condition sine qua non pour cette négociation, c'est le départ de Nicolás Maduro de la présidence.

 

Dans la compétition pour manifester les plus haut niveau d'immoralité, Guaidó a dit qu'une éventuelle négociation à laquelle il pourrait participer permettrait au pays la « levée progressive des sanctions.  » Il accepte ainsi que ce qu'on appelle les sanctions aient été un instrument des Etats-Unis et de l'Europe qu'il a utilisé pour causer de la douleur au peuple contre de mesquins objectifs politiques. Ainsi, maintenant, les sanctions pourraient être éliminées, une fois que Biden a vérifié l'échec du pupille de Trump et de Duque. Il reste derrière des milliosn de personnes affectées directement ou indirectement par ces mesures génocidaires.

 

Evidemment, la négociation ne sera pas immédiate, il faudra attendre décembre pour savoir si ce changement se confirme.A nouveau, les élections en Floride en novembre de cette année et la possibilité d'un retour triomphal de Trump sur la scène politique sot, en réalité, les éléments qui décideront de ce qui peut se passer. Ni Guaidó ni aucun des salariés ou des ex-salariés des Etats-Unis ou d'Europé n'aura la moindre possibilité de donner son avis à ce sujet. Finalement, ce dialogue ou cette négociation, qu'on l'appelle comme on voudra, est un dialogue ou une négociation entre Washington et Caracas encore dirigé par Nicolás Maduro.

 

Si quelqu'un a des doutes concernant la fin du rêve Guaidó élaboré par Trump et sa clique fasciste, il n'a qu'à écouter Henrique Capriles. Au journal madrilène “El País” qui lui demandait si Guaidó est le chef de l'opposition vénézuélienne en ce moment, il a répondu : « Il y a une crise de leadership à l'intérieur de l'opposition. Mais pour moi, en ce moment, l'important, ce n'est pas celui qui a Bruxelles ou Washington téléphone, c'est simplifier la politique et la crise vénézuélienne. »

 

A bon entendeur, salut !

 

Sergio Rodriguez Gelfenstein para La Pluma, 28 de mayo de 2021

 

Edité par María Piedad Ossaba

 

Sergio Rodríguez Gelfenstein est un consultant et analyste international vénézuélien, diplômé en relations internationales. Auteur de nombreux articles et livres, il a été directeur des relations internationales de la présidence vénézuélienne, conseiller en politique internationale de la présidence de la chaîne Telesur et ambassadeur du Venezuela au Nicaragua.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

http://www.lapluma.net/2021/05/30/algunas-precisiones-sobre-el-dialogo-y-la-negociacion-en-venezuela/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/06/venezuela-precisions-sur-le-dialogue.html