Cuba : Une guerre à plusieurs dimensions contre le peuple
Par Pasqualina Curcio Curcio
Le cynisme des Etats-Unis envers l'héroïque peuple cubain ne cesse de nous surprendre. Comment se fait-il qu'après 60 ans, vous entendez, 60 ans, 3 générations de blocus génocidaire contre l'île, le Gouvernement du nord appelle à apporter une « aide humanitaire » à une soi-disant crise humanitaire ? En outre, il le fait au moment où, bien qu'il s'autoproclame « première puissance mondiale » et que PIB per capita soit 7 fois plus important que celui de Cuba, il n'est même pas arrivé à arrêter le virus.
Les Etats-Unis sont le pays au monde qui a le plus de malades et de morts à cause du COVID-19. Le taux d'incidence du COVID-19 (le nombre de personnes malades pour 1 000 000 d'habitants) aux Etats-Unis est de 104 pour 1 000 000 d'habitants et de 23 pour 1 000 000 d'habitants à Cuba. Il est donc 2 fois plus élevé aux Etats-Unis.
Le taux de mortalité (le nombre de morts pour 1 000 habitants) est de 187 aux Etats-Unis et de 0,15 à Cuba, ce qui signifie qu'aux Etats-Unis, il meurt 12,5 fois plus de personnes qu'à Cuba malgré les innombrables carences provoquées par les 253 mesures coercitives unilatérales imposées par la Maison Blanche en pleine pandémie. Donc, qui a besoin d'aide humanitaire en ce moment, si ce n'est le peuple étasunien ? Ils n'ont pas de morale.
Les actions organisées récemment par le Gouvernement des Etats-Unis contre Cuba se situent dans le cadre d'une guerre non conventionnelle à plusieurs dimensions qui, selon les manuels, se déroule de la façon suivante : ils créent, par diverses actions, les conditions réelles pour provoquer un malaise, l'angoisse et la déstabilisation sociale et politique de la population. Des actions qui sont toujours accompagnées d'un récit qui, d'une part, emplifie les événements, par exemple, un petit trouble est montré au monde comme une explosion sociale , et d'autre part, ils rendent les Gouvernements, leurs politiques et leurs modèles responsables de ce qui se passe dans le domaine de l'économie. Des expressions comme « dictature, » « Etat en faillite, » « socialisme qui a échoué, » « violation des droits de l'Homme, » « répression, » « terroristes » font toujours partie du discours destiné à justifier l'aide humanitaire, urgente, selon eux. Aide humanitaire qui, comme nous le savons, est un euphémisme pour « intervention militaire » toujours faite au nom de la « démocratie » et de la « liberté. »
Les guerres non conventionnelles ne peuvent d'aucune façon se passer de la dimension médiatique, celle-ci est intrinsèque et transversale à ses autres dimensions.
Ses autres dimensions sont, selon le Manuel TC 1801 de l'armée des Etats-Unis, la dimension économique (toujours présente), la dimension psychologique qui va avec la dimension médiatique et a pour but de terroriser la population grâce à des messages élaborés préalablement dans des laboratoires et destinés à semer la haine, à déchaîner des guerres fratricides et, de plus, à démoraliser.
La dimension diplomatique qui a toujours été assumée dans notre région par l'OEA. En effet, Almagro, le secrétaire du ministère des colonies, est déjà venu parler du soi-disant « échec » de la « dictature » à Cuba. Dans cette dimension apparaissent aussi les ONG financées par l'USAID et la NED qui défendent soi-disant les droits de l'Homme avec leurs discours de soi-disant violation s de ces droits par le Gouvernement cubain. Il ne manque plus que les déclarations de la haute commissaire aux droits de l'Homme Michelle Bachelet qui, se joignant à cette stratégie de désinformation et de manipulation, sans aucune preuve à montrer, s'est dite « très préoccupée par l'usage excessif de la force contre les manifestants à Cuba et par l'arrestation d'un grand nombre de personnes parmi lesquelles plusieurs journlistes.» Elle a aussi parlé de personnes avec lesquelles on ne peut communiquer et de « disparus » et a exigé la libération urgente des personnes arrêtées qui, selon elle, manifestaient « pacifiquement. » Le Groupe de Lima et des parlementaires européens s'y sont joints.
Ensuite, il y a une autre dimension, celle de la politique intérieure. Dans ce domaine, le but est de déstabiliser la rue par des manifestations destinées à être montrées au monde comme si elles étaient pacifiques alors que des groupes armés de toutes sortes d'arsenal y participent comme dans les guarimbas et les «trancazos » au Venezuela. Des groupes qui, au Venezuela, en sont venus à brûler des gens vifs. Evidemment, les médias les montrent comme très « pacifiques » et qualifient « d'oppresseurs » les corps de sécurité qui essaient de contrôler les manifestations violentes. Qu'un violoniste ou un nudiste apparaisse dans ces manifestations « pacifiques » à Cuba ne nous surprend pas.
Jusqu'à présent, rien ne nous est inconnu, à nous, Vénézuéliens, tout cela, nous l'avons déjà vécu. Comme nous avons été victimes de l'attaque économique, l'une des plus puissante, qui se déroule jour après jour, souvent invisible et secrète, dans chaque foyer. Les queues récentes pour acheter des aliments ou des biens de première nécessité à Cuba à cause de soi-disant pénuries, ne peuvent être dues au hasard. Au-delà du blocus génocidaire et des effets économiques de la pandémie, ces ruptures d'approvisionnement, programmées et sélectives, font partie des manuels de guerre. Si nous demandons aux Chiliens de l'époque d'Allende, aux Nicaraguayens de l'époque de la Révolution Sandiniste, aux Soviétiques de al fin des années 80, ou aux Vénézuéliens de l'époque actuelle, ils ont tous vécu cela. Ne pas mettre les biens de première nécessité en rayons en quantité suffisante provoque de longues queues et le malaise, l'angoisse, la gène, des sensations amplifiées et renforcées par les médias qui en rendent responsable la Révolution Cubaine. L'arme économique, c'est la perturbation des chaînes de distribution de ces produits ajoutée à l'accaparement. Ce que nous disons est écrit dans les documents déclassifiés concernant les actions entreprises contre Allende dans le cadre des plans de la CIA.
Le fait que le site contre-révolutionnaire “Eltoque” créé en 2014, commence à publier un soi-disant taux de change du peso cubain par rapport au dollar étasunien sur le marché illégal ne doit pas non plus être un hasard mais doit être, au contraire, orchestré avec les autres actions. Aujourd'hui, la brèche entre le change officiel (24 pesos pour 1 $ US) et celui indiqué par ce site (60 pesos pour 1 $ US) est de 36 pesos pour 1 $ US. Selon ce site, le peso s'est dévalué de 200% depuis janvier 2021.Nous, les Vénézuéliens, connaissons bien cette arme économique : ils ont induit une dévaluation du bolívar, dans le cadre de la guerre non conventionnelle et des porte-parole des Etats-Unis l'ont déjà reconnu : 3 500 000 000 depuis 2013, suite à une hyperinflation et nous connaissons bien aussi tout ce que cela implique dans le domaine économique et évidemment dans le domaine politique. Ils l'ont fait grâce au site dolartoday.
Sans parler du blocus financier sur lequel nos frères cubains ont un doctorat et des sabotages permanents du systèpme électrique ni des embargos qui rendent difficile d'acheter du combustible. Dans le domaine économique, évidemment, l'appel à la grève générale ne manque jamais. L'extrême-droite a lancé d'innombrables appels à la grève au Venezuela, dans la cadre des guarimbas.
Toutes ces attaques de la guerre non conventionnelle contre le peuple cubain font partie des plans désespérés du Commandement Sud des Etats-Unis contenus dans le rapport de mars 2021, consacré à Cuba, au Nicaragua et au Venezuela. Craig Faller informe plus ou moins qu'ils sont prêts à défendre « leur territoire » (comme si l'Amérique était à eux) contre les prétentions « d'ingérence et terroristes » de la Chine et de la Russie. Dans ce rapport, les Etats-Unis avouent qu'ils craignent la pénétration commerciale de ces pays dans notre région et ont l'intention de les neutraliser, ce qui passe par le fait de contrôler Cuba, le Nicaragua et le Venezuela.
Une guerre non conventionnelle est en marche contre le peuple cubain, guerre destinée, par divers moyens, à la provoquer, le déstabiliser, le démoraliser et évidemment, à tromper la communauté internationale. Comme toujours, le peuple de Fidel, du Ché et de Martí, tout en offrant à l'humanité 5 vaccins contre le COVID-19, continue à lui donner l'exemple du courage et de la résistance face aux prétentions criminelles de l'Empire.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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