Nicaragua : Résister à une nouvelle offensive de l'impérialisme
Le Nicaragua redevient à la mode. Le pays d'Amérique Centrale et, plus concrètement, son gouvernement, est à nouveau le point de mire de l'impérialisme et a résisté ces dernières semaines à une féroce attaque médiatique, politique et économique orchestrée par les Etats-Unis suivis, comme d'habitude, par leurs Gouvernements alliés, en particulier ceux de l'Union européenne. La raison ? L'approche des élections présidentielles que l'opposition réclame depuis 2018 mais qui, comme l'a dit le président Daniel Ortega, seront organisées dans les délais fixés par la Constitution, c'est à dire le 7 novembre.
Face aux rumeurs d'une nouvelle tentative de coup d'Etat identique à celle organisée il y a 3 ans par la coalition des grands patrons, de la hiérarchie ecclésiastique et des partis de droite, la grande majorité des Nicaraguayens jouissent des bienfaits du gouvernement d'Ortega et se prépare à fêter le 42ème anniversaire de la Révolution Populaire Sandiniste qui, le19 juillet 1979, a lis fin à la dictature des Somoza et inauguré une nouvelle ère de souveraineté nationale, de démocratie et de justice sociale, comme le pays n'en avait jamais vécue.
Le Nicaragua fête un nouvel anniversaire de sa révolution après 1 an et demi de lutte contre la pandémie de COVID-19 et ses conséquences. Une bataille qui reflète la force du modèle de bien-être social construit depuis 2007 par le Front Sandiniste de Libération Nationale (FSLN) revenu au pouvoir après 16 années de gouvernement néolibéral. Les faits parlent d'eux-mêmes : depuis décembre 2019, il y a eu moins de 7 000 cas de COVID-19 et 192 morts, selon l'agence de presse Reuters. Avec 93.58 % de guérisons, le Nicaragua est le pays d'Amérique Centrale qui a le taux de guérison le plus élevé à cause des progrès réalisés dans le système de santé communautaire qui montre fièrement les 29 hôpitaux construits pendant le second passage du FSLN au pouvoir. Comparer ces données avec celles du Honduras,voisin (274 478 cas et 7 259 morts) aide à comprendre le succès de la stratégie nicaraguayenne de lutte contre la pandémie, un plan d'action élaboré par le système d'intégration d'Amérique Centrale (SICA) lui-même.
Malgré les importantes avancées politiques du Gouvernement présidé par Daniel Ortega et Rosario Murillo, l'opposition ne cesse de chercher à déstabiliser le pays pour provoquer sa chute. Rien de nouveau sous le soleil. La stratégie est la même que celle qui a été essayée sans arrêt pendant ces dernières décennies en Amérique Latine, avec moins de succès que ce qu'ils imaginaient mais il est intéressant d'analyser la situation politique actuelle du pays.
Les élections présidentielles
Prévues par la Constitution pour le le 7 novembre, tous les sondages annoncent une victoire écrasante du FSLN avec Daniel Ortega comme candidat à la présidence. L'opposition, démantelée après l'échec du coup d'Etat, se livre de sanglantes luttes de pouvoir internes. En 3 ans, elle n'a pas éta capable de construire un front électoral uni ni d'avoir un candidat ou une candidate capable de disputer la présidence à Daniel Ortega. Au contraire, ses forces de plus en plus réduites se sont divisées en de multiples petites organisations qui s’affrontent entre elles avec des programmes politiques très disparates et une multitude d'aspirants à la présidence.
Conscients de leur faiblesse face à « Uni, le Nicaragua triomphera, » l'alliance formée par le FSLN avec 8 partis et 5 mouvements politiques, l'opposition essaie de contester le processus électoral en refusant de reconnaître les résultats d'une élection qui aura lieu dans 4 mois.
La justice contre le putschisme
Le coup d'Etat de 2018 a eu de terribles conséquences pour le Nicaragua : 298 morts, 205 000 000 de $ de pertes pour le secteur public, 231 000 000 de $ de pertes pour le secteur du tourisme, 525 000 000 de $ de pertes pour le secteur des transports, 7 000 000 000 de córdobas (la monnaie du Nicaragua) de réduction du budget général de la République et suppression de 119 567 emplois.
Ceux qui ont provoqué ces conséquences criminelles essaient de se faire passer pour des prisonniers politiques quand ils sont amenés à rendre des comptes à la justice. Ces dernières semaines, certains des dirigeants du coup d'Etat ont été arrêtés par le Police Nationale conformément à la loi approuvée par le Gouvernement néolibéral de Violeta Chamorro, loi qui punit ceux qui encouragent une intervention étrangère dans le pays. Alors, les médias au service de l'impérialisme cherchent à convaincre l'opinion publique mondiale qu'au Nicaragua, il y a des prisonniers politiques alors que la réalité est plus simple : ce sont des criminels, des putschistes et des corrompus qui, ces dernières années, ont profité des millions d'aide que des organismes internationaux leur accordaient pour déstabiliser le pays et forcer la Révolution sandiniste à tomber.
Une nouvelle attaque impérialiste
Le Nicaragua, dans la paix, avance vers des élections qui devraient renforcer l'hégémonie de la gauche révolutionnaire. Dans un contexte de défaite des intérêts étasuniens dans la région avec la victoire du peuple en Bolivie et au Pérou, la batailla pour la présidence du Nicaragua prend une importance particulière dans la stratégie de l'impérialisme en Amérique Latine. En se servant de ses outils médiatiques, économiques et politiques, les serres des étrangers qui pratiquent l'ingérence se dirigent à nouveau vers le pays. A la campagne médiatique permanente s'ajoutent les sanctions économiques et les condamnations politiques dans des parlements étrangers qui n'ont rien ou pas grand-chose à voir avec la réalité que vit le peuple nicaraguayen.
L'opposition à Daniel Ortega montre ses muscles hors du pays que Sandino libéra en 1933 car à l'intérieur, elle ne peut rien faire d'autre qu'assumer son échec. Sans structures organisées solides, sans tissu social qui soutienne ses propositions, sans programme unique et sans direction commune, les “puchos” nicaraguayens sont condamnés à mordre la poussière de la défaite une fois de plus. Ils doivent avoir pris goût à l'amertume.
Le 19 juillet, malgré les Etats-Unis, l'Union européenne et les maigres plateformes d’opposition, sera un jour de fête au Nicaragua. Des milliers de personnes sortiront à nouveau dans la rue pour se souvenir des victoires de 1979 et de 2018, de la ,non moins héroïque bataille contre la pandémie et pour prendre son élan pour achever sa forte lutte avec une journée héro¨Pique le 7 novembre. Bien que cela chagrine les impérialistes, au Nicaragua « un soleil qui ne se coucha jamais nous illumine, le soleil qui éclaire les nouvelles victoires. »
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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