Pérou : Pedro Castillo forme son Gouvernement
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Castillo a fait prêter serment à ses ministres presque à minuit, lors d'une cérémonie qui a commencé avec presque 3 heures de retard sans qu'aucune explication n'ait été donnée.
Pour l'analyste José Carlos Requena, il est peu probable que l'équipe qu'il a choisie obtienne la confiance du Congrès quand il la lui demandera, dans 1 mois.
Selon la Constitution, si le Congrès refuse sa confiance au cabinet, ses membres devront démissionner et Castillo devra en former un autre sans Bellido.
Les premières réactions des groupes de droite et de centre-droite qui, ensemble, ont la majorité, ont été de dire qu'ils voteraient « non » et la parti Morado, du centre, jusqu'à présent favorable à une collaboration avec Castillo, s'est également prononcé contre.
Mais si le Congrès refuse sa confiance à un second cabinet, Castillo pourra le dissoudre légalement.
Pour des analystes comme Arturo Maldonado, on ne peut pas écarter l'idée qu'il s'agit d'une manœuvre destinée à mettre le pouvoir législatif dans une situation difficile bien que les observateurs indépendants considèrent généralement, dans médias locaux, qu'il s'agit d'un « auto-coup d'Etat » du Président.
Le calme qui a régné pendant les premières heures de gouvernement de Castillo a explosé quand il a annoncé qu'il désignait Bellido, que la droite fujimoriste abhorre et accuse sans autre raison que sa haine et son désir de vengeance, d'avoir été lié au « terrorisme. »
Bellido, du parti Perou Libre (PL) au pouvoir, n'était apparu dans aucune des spécualtions qui avaient été faites sur la composition du cabinet. On était pratiquement sûr que la direction du cabinet reviendrait à l'ex-parlementaire Roger Nájar, mais cette possibilité s'est évaporée à cause de la résistance d'autres secteurs.
On pensait que Pedro Francke serait le ministre de l'économie mais jeudi soir, il ne s'est pas présenté pour prêter serment et tout indique, selon certains médias péruviens mal intentionnés, qu'il a changé d'avis à cause de la présence de Bellido. Il s'est passé la même chose avec le ministère de la justice qui devait aller à Avelino Guillén, l'ex-procureur qui a réussi à faire emprisonner l'ex-président Alberto Fujimori.
Le cabinet est composé de militants du parti Perou Libre, d'indépendants de gauche et de membres du groupe socialiste « Ensemble pour le Pérou » (JPP). La plupart sont inconnus de l'élite des partis de Lima, aujourd'hui, plus que discréditée.
Le chancelier est Héctor Béjar, un sociologue de 85 ans qui, dans les années 1960, a dirigé un groupe de guérilla communiste, l'Armée de Libération Nationale (ELN). C'est un intellectuel très proche de Cerrón qui revendique la Révolution Cubaine et la Révolution Bolivarienne du Venezuela. La nomination de Béjar au poste de chancelier est une très bonne nouvelle pour ceux qui revendiquent l'idée de la Grande patrie pour laquelle ont tant lutté Fidel et Hugo Chávez. Par contre, il sera la cible des attaques de la droite.
La vice-présidente de la République, Dina Boluarte, de PL, est ministre de l'Inclusion et l'ex-membre du Congrès Hernando Cevallos, est ministre de la Santé, le député Roberto Sánchez ministre du Commerce et la sociologue Anahí Durand, ministre de la Femme. Ils sont tous membres de JPP.
L'ex-candidat de gauche à la présidence Ciro Gálvez est ministre de la culture et le professeur de collège Juan Cadillo qui a obtenu plusieurs distinctions internationales pour son travail, ministre de l'Education.
Walter Ayala est ministre de la Défense,Juan Manuel Carrasco de l'Intérieur, Víctor Raúl Mayta de l'Agriculture, Íber Maraví du Travail, Iván Quispe de la Production, Iván Merino de l'Energie, Juan Francisco Silva des Transports, et Geiner Alvarado du Logement. Il manque encore le ministre de la Science dont le minsitère sera créé prochainement.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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