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Pérou : Une conférence de presse pratiquement vide 

2 Juillet 2021, 17:57pm

Publié par Bolivar Infos

Francesca Emanuele

 

J'ai un mot pour la délégation fujimoriste à Washington et je l'ai dit.

 

J'ai rencontré la délégation qui est venue à Washington demander un audit des élections à l’Organisation des Etats Américains (OEA) lors d’une conférence de presse et après avoir écouté patiemment ses déclarations, je leur ai fait passer une feuille avec le mot « putschistes. » Je leur ai dit qu'il était temps qu'ils s'assument en tant que tels puisque celui qui ne reconnaît pas le résultat d'élections démocratiques s'appelle comme ça..

 

A cette conférence de presse, il n'y avait pratiquement personne. Seule la chaîne de télévision péruvienne l'a couverte, les autres accompagnaient la délégation et il y avait des enseignants, dont je faisait partie. Il était évident qu'aucun média international ne souhaitait donner la parole à des individus qui, sans preuves, exigeainet un audit.

 

Aux Etats-Unis, la presse connaît bien les dangers de discours comme c eux-là. Le 6 janvier dernier, des milliers de partisans de Donald Trump ont attaqué la capitole, convaincus que l'élection leur avait été volée. 5 personnes sont mortes. Cette semaine, au Congrès des Etats-Unis, a été créée une commission destinée à enquêter sur ces faits et à mettre un point final aus rumeurs infondées de fraude électorale qui trompe,nt des millions d'Etasuniens.

 

Au Pérou, les mensonges des fujimoristes et de leurs alliés ont déjà déchaîné des violences verbales et physiques. Des dizaines de sympathisants de Pérou Libre qui se concentraient devant le Jury National des Elections pour défendre la victoire de Pedro Castillo dans les urnes ont été frappés avec des gourdins par des partisans de Force Populaire. La haute commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a même émis un communiqué dans lequel elle affirme : « Un nombre croissant d'attaques verbales dont des messages racistes contre les partisans d'un candidat ont été enregistrés. »

 

En attendant la conférence, j'ai parlé avec 2 des intervenants, Daniel Córdova, ex-ministre de la Production, et Oscar Sumar, doyen de la faculté de droit de l'université Scientifique du Sud. Tous 2 ont admis qu'ils n'ont toujours pas de preuves de al fraude : « La presse internationale le sait et le dément tous les jours, » leur ai-je fait savoir.

 

Et bien qu'ils soient visiblement gênés par mes commentaires, ils ont continué à parler avec moi jusqu'à me confier que leur délégation jouissait du soutien de al chancellerie et de l'ambassadeur du Pérou à l'OEA et aux Etats-Unis, Hugo De Zela. Quelques jours plus tôt, le journal La República avait publié une information de ce genre. La journaliste María Elena Castillo écrivait que l'ambassadeur De Zela avait sondé Luis Almagro, le secrétaire général de l'OEA à propos de cet audit, en ne respectant pas la position du président Francisco Sagasti qui a qualifié ces élections de « propres, calmes et ordonnées. »

 

Le reportage du journal La República ajouté aux données de Córdova et Sumar dessine un panorama alarmant et mérite une réponse immédiate du Gouvernement péruvien au-delà de la résolution d'El Peruano annonçant que De Zela prend sa retraite en août. L'indiscipline de cet ambassadeur est très grave car il prendra dans les heures qui viennent la présidence du Conseil Permanent de l'OEA, ce qui lui donnera un grand pouvoir dans cette organisation.

 

Au moment où je m'apprêtais à partir après ma discussion animée avec les visiteurs, le congressiste élu de Force Populaire m'a menacée. Il m'a dit : « J'ai ta photo. » Cette phrase, de la bouche d'une personne investie d'un pouvoir et capable de ne pas respecter la volonté de plus de 8 000 000 de Péruviens m'a fait trembler. Un ami avocat l'a quelifié « d'intimidation. »

 

Le soir, nous avons tous fini par tomber les masques. Lui, il n'avait pas pu s'empêcher de montrer son côté maton et moi, je n'avais pas pu contenir mon caractère démocratique en les appelant par leur nom : « putschistes. » 

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/07/01/peru-no-pude-reprimir-mi-impetu-democratico-llamandolos-por-su-nombre-golpistas/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/07/perou-une-conference-de-presse-pratiquement-vide.html