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Argentine : La dimension géopolitique dans les négociations : le FMI et le jeu des États-Unis

26 Août 2021, 17:50pm

Publié par Bolivar Infos

Par Eduardo Lucita

 

Les mouvements dans le tableau de la région de ces derniers temps et les nécessités du nouveau gouvernement étasunien constituent le cadre dans lequel on négocie avec le FMI. Y a-t-il de meilleures conditions ?

 

La dette publique du pays est une fois de plus la pierre angulaire de toute tentative de restructuration progressive de notre économie. La possibilité de suspendre les paiements et d'enquêter sur cette dette ayant été fermée par le Gouvernement avant tout nouveau paiement, il ne reste plus qu’un accord avec le FMI dans un contexte dans lequel brillerait le changement dans la situation de la région dans laquelle les États-Unis cherchent à récupérer des espaces. On peut alors avancer une hypothèse d'analyse.

 

Le cadre général

 

Notre région, divisée et soumise à la pression de la double dépendance des États-Unis de la Chine vit un moment, précédé par des insurrections et des révoltes populaires au Chili, en Colombie, en Équateur, en Haïti, en Bolivie, qui montre des défaites électorales pour les droites conservatrices (ce qui n’implique pas la fin de la phase néolibérale) et le retour de Gouvernement de Centre, Progressistes modérés ou de basse intensité) : l’Argentine, le Mexique, la Bolivie, le Pérou. Ceux-ci cohabitent avec des Gouvernements de droite au Brésil, en Équateur , en Colombie, au Chili, au Guatemala. En même temps il y a des attentes à cause des élections présidentielles qui doivent se dérouler cette année au Chili et l’année prochaine en Colombie et au Brésil.

 

La droite conservatrice recule , n’a aucune perspective de sortie de la crise régionale . Au contraire, la crise cubaine provoque une recomposition parmi les pays qui ont des différences par rapport au néolibéralisme conservateur. La croissance de l’activité du président du Mexique Andres Lopez Obrador , qui relance un discours intégrationniste en se plaçant à l’avant-garde dans la levée du blocus et dans la solidarité avec Cuba, dont le pays est le siège du dialogue vénézuélien, en est une preuve. Les Gouvernements du Pérou et de l’Argentine ont accompagné les dénonciation du blocus et ont joint leur voix à la création d’une nouvelle organisation régionale sans ingérence des États-Unis ni du Canada. L’épuisement de l’OEA, le démantèlement du Groupe de Lima et de l’Alliance du Pacifique sembleraient alors donner lieu à une renaissance de la CELAC. Évidemment tout est en train et peut se développer ou non.

 

En rebroussant chemin

 

Le recul de la présence nord-américaine en Amérique Latine a été le thème central de la dernière réunion des chancelier du Mercosur. Elle recule produit par les politiques mises en place par le Gouvernement Trump sur lesquelles à présent le Gouvernement de Biden cherche à revenir. C’est ainsi que pendant ces derniers mois, de hauts fonctionnaires du Gouvernement démocrate ont exécuté des tournées dans la région, tournées qui ont compris notre pays. D’abord, ça a été le chef du commandement Sud Craig S. Faller (il a fait un don symbolique de 3 500 000 $ pour combattre la pandémie). Quelques semaines plus tard sont arrivés le directeur principal pour l'Hémisphère Occidental, Juan González, et enfin, le conseiller à la Sécurité Jake Sullivan et d'autres fonctionnaires de diverses spécialités. Ensemble, isl font partie de la stratégie du nouveau Gouvernement pour récupérer des espaces vacants de la région, dans lesquels la Russie et la Chine sont maintenant présentes.

 

L’agenda environnemental et la problématique de la sécurité du continent (du point de vue de l’empire) était dans les conversations mais, on le sait, l’ordre du jour de politique internationale des États-Unis tourne aujourd’hui autour de la Chine. Son expansion dans le monde de ses avancées dans l’utilisation de la technologie de cinquième génération (cinqG) sur les réseaux mobiles ont ainsi été au centre de ses réunions.

 

Mais il y a autre chose qui n’est pas totalement expliqué. Les États-Unis ont besoin d’un interlocuteur dans la région, En particulier dans le cône sud. L’Argentine se présente (et s’offre ) comme pratiquement le seul candidat. Le gouvernement, ou il vaudrait mieux dire le PJ, est jusqu’à présent le garant de la gouvernabilité. Une condition qui n’est pas fréquente dans la région.

 

Géopolitique du bâton 

 

C’est dans le cadre de la géopolitique mondiale et régionale que peuvent être avancées certaines interprétations sur le cours des négociation avec le FMI qui sont sorties de la de la position de la vice-présidente en faveur du retour en arrière concernant l’utilisation des DEG et de la confirmation qu’elle ira, de toute façon, vers un accord avec cet organisme. Alors le contexte décrit plus haut ouvre-t-il de meilleures conditions pour cette négociation ? Nous allons voir :

 

Dans la perspective mondiale du capital financier (fonds d’investissement, FMI) il n’y a aucun intérêt à ce que l’Argentine tombe à nouveau en défaut, ce qui pourrait déchaîner une crise financière dans des pays qui sont au bord de la crise et pourrait mettre le FMI lui-même dans l’œil du cyclone. Dans la perspective régionale, si les États-Unis pensent réellement à l’Argentine comme à un interlocuteur valable, il faut supposer qu’ils ne devraient pas avoir intérêt à approfondir la crise dans notre pays, mais au contraire, à la faire diminuer. Si ce sont les dires du conseil de sécurité à propos du fait que les États-Unis « feront tout leur possible pour que les négociations avancent », ce pourrait être autre chose qu’une déclaration formelle.

 

Autre « aide »

 

Mais ces jours-ci, des informations circulent en provenance de consultants très proches de Washington qui indiquent comme une certitude que le FMI étudie d'autres propositions que ses programmes classiques « d'aide » financière. Ces travaux indiquent que finalement, on autoriserait les pays qui ont des excédents de DEG à les donner ou à les prêter à des pays en difficulté. Dans notre cas, l’année prochaine viendront à échéance 20 000 000 000 de dollars impossibles à payer. On dit que l’organisme débourserait 10 000 000 000 et que 10 000 autres proviendraient d’un prêt DEG (probablement de la Russie) grâce auquel la situation du fonds ne serait pas résolu mais serait considérablement allégé.

 

Tout cela a déchaîné dans les couloirs des ministères. Est-ce possible ou est-ce que ce serait de simples illusion ? Et si c’est possible dans quelles conditions ? Le dernier secours et que tout marche vers un accord pour Après les élections. Pendant ce temps, la monnaie reste en l’air.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/08/20/pensamiento-critico-la-dimension-geopolitica-en-las-negociaciones-el-fmi-y-las-jugadas-de-estados-unidos/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/08/argentine-la-dimension-geopolitique-dans-les-negociations-le-fmi-et-le-jeu-des-etats-unis.html