Nicaragua : Vers les urnes
par Fabrizio Casari
La campagne électorale a officiellement commencé au Nicaragua. La droite civique présente ses meilleurs candidats alors que la droite putschistes crie aux 4 vents que ces élections ne doivent pas être reconnues par la communauté internationale. Ils affirme que l’enquête de la justice nicaraguayenne qui a démantelé l’organisation putschistes qui obéit au diktats des États-Unis pour renverser le Gouvernement sandiniste depuis 2018, rendra impossible la participation aux élections. Ils disent des mensonges.
Il n’y a aucune relation entre l’enquête judiciaire et la campagne électorale et le fait qu'à la suite de cette investigation, la droite putschistes de l’oligarchie ait demandé la non reconnaissance du Gouvernement et qu’il soit déclaré anticonstitutionnel et préfère invoquer des sanctions, des invasion et des agressions, le prouve.
L’enquête qui est a démantelé le réseau putschiste n’a rien à voir avec les élections parce qu'aucune des personnes arrêtées n’était candidate à rien sauf dans son imagination. Aucune d’entre elles n ’avait le droit légal de se présenter comme candidate. Elles n’avaient ni parti ni urne et ne remplissaient aucune des conditions exigées par la loi pour se présenter sur une liste. Aucune coalition non plus n’a accepté de les présenter comme candidates. Affirmer que les personnes arrêtées sont des candidats est, par conséquent, un mensonge colossal.
Il faut préciser à propos de cette enquête sur le blanchiment d'argent, la corruption et l’organisation clandestine d'une opération destinée à renverser le Gouvernement légitime par la violence que les personnes arrêtées n'étaient pas toutes des putschistes politiques. Il y a aussi des représentants de grandes propriétés terriennes, des gérants de banques, des employés d'entreprises privées, du personnel administratif et d'autres personnes qui n'ont rien à voir avec la politique. Alors, qui seraient les candidats arrêtés ? Quelles conditions des élections se verraient altérées par cette enquête ? La réponse est simple : aucun et aucune.
Ceux qui sont en prison préventive le sont pour ne pas avoir respecté le principe de non répétition des délits qui était l'une des conditions de l'amnistie de 2018, et avoir activement participé à une nouvelle tentative de coup d'Etat prévu pour fin 2021, financé par l'USAID et connu sous le nom de RENAIR. Ils son accusés d'avoir blanchi de l'argent reçu de l'étranger qu'ils n'ont jamais déclaré et de l'avoir utilisé aussi bien pour leur enrichissement personnel que pour organiser un front subversif politique, militaire et médiatique, de demander constamment et à hauts cris des sanctions contre leur propre pays, des invasions militaires et des mesures d'isolement économique et politique international, d'agir contre les intérêts de leur pays en s'associant avec des puissances étrangères hostiles et de collaborer avec elles. Il s'agit de délits qui, n'importe où dans le monde, conduiraient n'importe qui en prison pendant longtemps, en particulier aux Etats-Unis où ces mêmes délits sont passibles de la peine de mort.
Les grands propriétaires terriens et la hiérarchie ecclésiastique hurlent que ces élections sont illégales et la seule chose dont on sera sûr, c'est qu'il y aura fraude. Mais l'histoire enseigne une leçon différente : à savoir que tant que la démocratie populaire existe, les élites essaient de la renverser. Depuis que les élections existent, certains ont cherché à les altérer. Mais il n'y a aucun doute sur le fait que seuls ceux qui croient qu'ils vont perdre les élections les manipulent et non ceux qui savent qu'ils vont les gagner. Il n'y a pas besoin de venir d'une grande école de scienc es politiques pour comprendre cela.
Mieux encore : quels coups d'Etat a organisé la gauche au cours de l'histoire ? La gauche a gagné partout grâce à des révolutions ou à des élections, jamais grâce à des coups d'Etat qui sont toujours une arme de la droite fasciste en Amérique Latine comme partout.
L'ingérence de l'ennemi extérieur
La non reconnaissance de la légitimité des élections est une position politique qui reflète en même temps l'hostilité et l'impuissance des Etats-Unis et des organismes internationaux qui se consacrent à cela. Mais aussi bien les Etats-Unis que l'OEA et l'Union Européenne n'ont jamais respecté les règles de la démocratie sur notre continent : ils rejettent les élections justes et transparentes du Venezuela et du Nicaragua et ont reconnu Guaidò comme président du Venezuela et le gouvernement putschiste assassin de madame Anez en Bolivie.
Et comment ceux qui déclarent comme présidents des putschistes et des politicienbs autoproclamés pour qui personne n'a jamais voté peuvent-ils se prétendre garants de la démocratie et du bon déroulement d'une élection populaire ? Les putschistes peuvent-ils parler d'une élection juste ? La suprématie du putschisme sur les processus démocratiques semble être la véritable lettre d'introduction de ces organismes.
Le Nicaragua n'a pas besoin d'observateurs des élections qui certifient qu'elles sont légitimes et régulières et encore moins quand ceux-ci sont proposés par des organismes venant de pays qui ont provoqué un scandale international aves leurs propres élections comme les Etats-Unis. Mais même si on admettait la légitimité de l'observation internationale, (ce ne peut être le cas que si un organisme de contrôle des léections l'invite) il faut reconna^$itre que la condition préalable inéluctable est qu'il y ait la bonne distance entre les observateurs et les composantes politiques du pays observé. Et quelle vision objective du panorama politique nicaraguayen peuvent avoir des organismes appartenant à des pays qui mettent leurs ambassades à la disposition de groupes d'opposition putschistes, financent des médias et des partis de droite et attaquent diplomatiquement et politiquement le Nicaragua auquel ils imposent des sanctions illégales ?
Il n'est pas étonnant que les élections ne plaisent pas à la grande conspiration pour le changement de régime parce que le vote confirmera que le sandinisme a une majorité écrasante dans le pays comme l'ont démontré les résultats obtenus ces 14 dernières années. C'est la manifestation formelle et officielle de la volonté du peuple qui exprime à coup de crayon le degré de satisfaction et de rejet de la réalité socio-politique qu'il vit. Le vote sert à s'identifier idéologiquement et programmatiquement, évidemment mais aussi, s'il contient en lui-même des espoirs, des attentes et des rêves, il peut exprimer l'insatisfaction, la protestation et le mal-être.
Le vote, en définitive, est l'affirmation de la volonté du peuple et, en tant que tel, n'est ignoré, évité et réduit à néant que par ceux qui ne tolèrent pas qu'on leur impose la volonté du peuple. Et qui sont ceux qui ne tolèrent pas qu'on leur impose la volonté du peuple ? Les élites, les classes dirigeants habituées à tout avoir grâce à sa richesse, son nom, sa couleur de peau, son héritage dominant et ses affinités avec les empires. Ce n'est pas par hasard si, traditionnellement, les élections parlent de démocratie qui, à son tour, est née en renversant les régimes monarchiques dans lesquels le pouvoir politique était accordé de père en fils et non par consensus. Là se trouve le caractère commun entre les monarchies et les familles gouvernantes des grands propriétaires terriens : la colle de l'héritage dans le Gouvernement de classe les réunit. Ce sont des castes inutiles et cruelles qui se consacrent au pullage des ressources publiques pour les transformer en propriétés privées et gouvernent par délégation de leurs maîtres auxquels ils paient des royalties stratégiques en échange de leur protection. Ce sont des dominants à l'intérieur mais des dominés à l'extérieur.
Le Nicaragua sandiniste a donné de nombreuses et profondes preuves de démocratie et il continuera à le faire. En ce qui concerne les manœuvres d'ingérence bon marché, aussi boen venant de l'intérieur du pays que de l'étranger, la date du 7 novembre est une frontière dans la situation des institutions du pays. C'est un cercle qui ne peut être brisé par aucun complot putschiste, par aucune ingérence, même pas exercée « de bonne foi. » Le vote ne peut , d'une célébration civique de la volonté dupeuple, devenir une opération politique et militaire qui déforme le résultat. Il n'y a pas de prétention géopolitique, d'illusion de stratégie régionale ni d'ivresse d'égocentrisme politique continental qui vaille. Que tout le monde s'adapte et se détende, même les nouveaux prophètes du modèle étasunien écrit en castillan élégant. Les Nicaraguayens voteront et voteront pour le Nicaragua, indifférents à toute ingérence et prêts à n'en accepter aucune.
Les élections de ces 14 dernières années a permis au Nicaragua de gravir d'importants échelons dans sa modernisation et ce ne seront pas les prétentions de l'Empire à imposer la soumission et l'obéissance qui affineront ces crayons qui savent déjà comment voter pour continuer à croître, à sentir la communion entre leur terre et leur destin, pour voir se réaliser plus encore que ce qu'ils avaient imaginé. Le sandinsieme fait voter les pensées et atterrir les rêves.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar info
Source en espagnol :
https://www.telesurtv.net/opinion/Nicaragua-hacia-las-urnas-20210929-0015.html
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