Economie : Les « Papiers de Pandore »
Des personnalités politiques, des chanteurs, des footballeurs, des artistes et des mondains : la liste est longue et les noms qui apparaissent dans les « Papiers de Pandore » vont faire trembler beaucoup de gens connus de la planète.
C'est la plus importante révélation de l'histoire et la plus importante collaboration journalistique jamais réalisée avec plus de 600 reporters de 150 médias de plus de 100 pays.
Pendant plus d'1 an, on a enquêté sur des milliosn de documents pour en extraire toutes les clefs et découvrir un profond réseau destiné à l'évasion fiscale internationale. En Espagne, laSexta et El País ont collaboré à cette enquête qui a été coordonnée apr le Consortium International des Journalistes d'Investigation (ICIJ).
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Qu'est-ce que c'est ?
C'est la plus importante révélation de l'histoire concernant des documents privés de cabinets d'avocats qui gèrent des sociétés offshore : au total, 11 900 000 archives, entre formulaires, courriers électroniques et feuilles de calcul.
Ces informations révèlent que beaucoup de gens puissants qui sont dans leurs mains la possibilité d'en finir avec le système offshore bénéficient de celui-ci. Ces poids lourds ont des actifs dans des sociétés écran et dans des trusts et leurs gouvernements font très peu de choses pour en finir avec le flux d'argent illégal qui enrichit les criminels et appauvrit les pays.
L'enquête montre la structure financière au niveau mondial qui empêche l'argent de circuler par les circuits traditionnels. IL s'agit de techniques destinées à éviter lepaiement d'impôts au moment de faire des investissements ou d'acheter des propriétés ou de garder secrets certains noms qui sont derrière les sociétés écran.
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Qui sont-ils ?
Les « Papiers de Pandore » sont des « Papiers de Panamá » gonflés aux stéroïdes. Le directeur de l'ICIJ, Gerard Ryle, est catégorique : « Plus étendus, plus riches, avec plus de détails, plus de gens, plus de personnalités, plus de stars de la pop, du porno... Il y a plus de tout, » dit-il.
Ces nouveaux documents mettent en évidence les combines avec des sociétés dans des paradis fiscaux de 3 fois plus de dirigeants internationaux et de 2 fois plus de fonctionnaires publics que les documents précédents comme les « Papiers de Panamá ». En outre, ils révèlent les véritables propriétaires de plus de 29 000 compagnies offshore.
Parmi les premiers noms qui ont été cités apparaissent l'ancien premier ministre britannique Tony Blair et sa femme Cherie, le premier ministre tchèque, Andrej Babis, l'ancien directeur du fonds Monétaire International (FMI) Dominique Strauss-Kahn, les Espagnols Pep Guardiola et Julio Iglesias.
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Quelle est la différence avec les « Papiers de Panamá » ?
Si, dans la première remise des « Papiers de Panamá, » on a découvert tous les secrets d'un seul cabinet, Mossack Fonseca, cette fois, on a obtenu des documents concernant jusqu'à 14 cabinets qui se consacraient à l'ouverture de sociétés dans des paradis fiscaux.
Voici la lisgte de ces cabinets : All About Offshore Limited (AABOL); Alemán, Cordero, Galindo & Lee (Alcogal), Alpha Consulting Limited (Alpha), Asiaciti Trust Asia Limited, CCS Trust Limited (antes Commonwealth Corporate Services Limited), CIL Trust International Inc (Cititrust), Commence Overseas Limited (Commence BVI), Demetrios A. Demetriades LLC (DAD Law), Fidelity Corporate Services Limited, Glenn D. Godfrey and Company, LLP, Il Shin Corporate Consulting Limited, Overseas Management Company, Inc (OMC) y Trident Trust Company Limited.
Pour la partie espagnole de l'enquête, les consultants les plus importants sont la cabinet panaméen Alcogal y Trident Trust, aux Iles Vierges Britanniques puisqu'une grande partie de ses clients nationaux ont créé des sociétés offshore grâce à leurs services.
Selon l'un des documents obtenus au cours de l'enquête, des banques du monde entier ont mis en marche au moins 3 926 sociétés offshore pour leurs clients seulement grâce à l'aide d'Alcogal.
C'est de Trident Trust qu'on a obtenu le plus de documents : plus de 3 000 000 d'archives. Ce cabinet est un vieux cabinet connu dans le monde offshore : c'est celui qui a aidé à monter la sociégté de la famille de l'ancien maire de Barcelona Xavier Trías.
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D'où viennent-ils ?
Les 2,94 Terabytes viennent d'une unique source, une personne qui a décidé que la structure créée par ces cabinets devait être révélée au grand jour et a décidé de partager ces informations avec le ICIJ.
« Ces informations nous ont été fournies par une source que nous connaissions depuis assez longtemps mais que nous n’avions jamais rencontrée, » a expliqué Ryle. « Quand j'ai enfin pu parler avec cette personne, je me suis rendu compte que àa allait être plus important que tout ce que nous aviosn vu, » a souligné le responsable du Consortium.
La raison de ces révélations ? « La source voulait que ces documents soient publics et à la disposition des Gouvernements du monde entier. Et lameilleure façon d'y parvenir était d'aller voir les journalistes. »
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Qu'est-ce qu'une société offshore? Et un paradis fiscal ?
Une société offshore n'est rien d'autre qu'une compagnie qui est ouverte sous une juridiction dans laquelle l'intéressé ne vit pas et ne réalise aucune activité économique.
Généralement, celles-ci sont créées dans des endroits où les impôts sont très bas ou considérés comme des paradis fiscaux avec des taxes très faibles qui attirent les grosses fortunes et les grandes corporations.
Leurs frais de gestion sont presque nuls et en plus, ils n'ont pas l'obligation de présenter leurs comptes tous les ans. Ils ne sont même pas obligés de créer des assemblées d'associés ou d'actionnaires.
Les sociétés offshore, qui sont parfaitement légales si elles sont déclarées au fisc, sont habituellement ouvertes dans des pays avec des impôts très bas ou qui accordent des avantages à leurs clients comme une meilleure confidentialité de leurs opérations. Selon une étude de l'OCDE de 2020, on estime qu'il ya 11 300 000 000 de $ occultes grâce aux sociétés offshore dans le monde entier.
« C'est un outil qu'on a l'habitude d'utiliser pour cacher des actifs ou la provenance de ces actifs s'ils sont le résultat d'un blanchiment d'argent, » explique le président du Syndicat des techniciens de l'économie (Gestha), Carlos Cruzado, à laSexta.
C'est aussi l'objectif qu'indique l'inspecteur des Impôts José María Peláez qui déclare : « On a démontré en Espagne que dans toutes les affaires de corruption, on a utilisé [les sociétés offshore] pour occulter les revenus obtenus. »
Cette enquête a été possible grâce à la coordination de l'ICIJ qui accepte des dons et des collaborations pour pouvoir continuer à mener à bien cette sorte de journalisme.
(Extrait de laSexta)
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos
Source en espagnol :
URL de cet article :
http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/10/economie-les-papiers-de-pandore.html