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Mexique : Définition de « souveraineté »

16 Octobre 2021, 17:52pm

Publié par Bolivar Infos

Gerardo Fernández Casanova

 

Permettez-moi de consacrer ces lignes à définir le sens du terme « souveraineté » tellement mis en avant dans les débats actuels au Mexique et dans le monde. C'est l'un de ces mots dont on fait tellement de gorges chaudes qu'il en arrive à être usé et mal compris. Par définition, la souveraineté est le pouvoir suprême que détient le roi dans les monarchies et le peuple dans les démocraties.

 

Le premier document officiel établi par le Mexique lors de sa lutte pour l’indépendance fut la Constitution d'Apatzingán créée par le Congrès d'Anáhuac en 1814, inspirée des « Sentiments de la Nation » proposés par Morelos. Elle dit que « la faculté de dicter des lois et de fixer la façon de gouverner qui convient le mieux aux intérêts de la société constitue la souveraineté » et que « par conséquent, le souveraineté réside de façon originelle dans le peuple et dans sa représentation nationale exercée par les députés élus par les citoyens. »

 

Par définition, la souveraineté est la condition d'un Etat ou d'un orgnaisme qui n'est pas soumis à un autre Etat ou à un autre organisme. En d'autres termes, la souveraineté nationale, c'est la capacité d'un peuple à déterminer pour lui-même et snas ingérence étrangère ou extérieure, son destin et sa façon de chercher à le réaliser. Une telle capacité n'est pas absolue : dans une tyrannie, le peuple est soumis au tyran ou par uen nation hégémonique impériale. C'est pourquoi la lutte pour la liberté est une lutte pour la souveraineté comme l'a établi le grand José María Morelos. Il faut souligner que personne ne va faire pour nous ce qu'il nous revient de faire et que, sauf très rares exceptions, les intérêts étrangers profiteront à ceux-ci.

 

Alors, bon, la souveraineté n'est jamais totale. Ni les personne sni les peuples ne peuvent coexister sans avoir de relations d'interdépendance. Vivre en société implqiue céder des tronçons de liberté. Le plus importante des expressions de la culture est la civilité comprise comme la façon dont les groupes humains fixent les relations entre les personnes ou les groupes en commençant par les relations familiales jusqu'aux relations nationales et même internationales. L'association implique nécessairement un certain degré de cession de souveraineté. Il existe des associations naturelles, normales, entre des parties relativement faibles, qui cèdent chacune un tronçon de sa souveraineté pour être plus fortes ensemble (l'union fait la force), par exemple le syndicalisme qui brise l'asymétrie dans la relation entre un patron et un travailleur individuel.

 

Il y a aussi, et elles sont nombreuses, des associations perverses dans lesquelles unbe partie puissante soumet une ou plusieurs parties faites en réduisant sa souveraineté. L'Organisation des Etats Américains (OEA), plus connue en tant « ministère yankee des colonies, ou les contrats de crédit entre nations puissantes et pays faibles conçus pour soumettre les seconds en est un exemple. Le XIX ème siècle mexicain était plein d'interventions militaires ou de choses semblables à cause de contrats léonins et pervers. Le siècle dernier a souffert du même problème bien que snas interventions militaires, remplacées par des interventions économiques moins cruelles mais plus perverses grâce à le renégociation de la dette extérieure qui représente la perte pratiquement absolue de la souveraineté du fait que cette renégociation exige la réduction de l'Etat ou la disparition totale de son rôle de garant du développement du pays. Ceux qui font l'éloge de tels résultats en sont venus à considérer la souveraineté nationale comme un concept archaïque dans un monde mondialisé. 

 

Pour parler du débat qui se déroule actuellement dans le pays à propos de la souveraineté dans le domaine de l'énergie électrique, il fut préciser le réforme de l'énergie de 2013 est le fruit des exigences perverses du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale qui ont réduit les autorités mexicaines à jouer le rôle de marionnettes apatrides pour la mettre en place non sans empocher de pleines charrettes d'argent. L'objectif était de remettre à des particuliers du pays mais surtout étrangers la totalité du marché de l'électricité du pays et d'éliminer la souveraineté nationale dans un domaine aussi stratégique et important. Après la promulgation des lois ad-hoc, la création d'organismes autonomes d'autorité et la signature de contrats léonins, un réseau embrouillé de cadenas a été mis en place pour conduire à la faillite la Commission Fédérale d'Electricité, un organisme d'Etat créé par la Révolution Mexicaine pour fournir le service dans tout le pays et exercer la souveraineté nationale dans ce domaine.

 

Les réformes constitutionnelles présentées aux chambres par le président López Obrador corrigent en partie les dégâts en récupérant la fonction de la CFE sans porter atteinte aux intérêts légirtimes des entreprises privées qui opèrent actuellement de façon à ne pas provoquer de litiges internationaux dont les arbitres sont toujours favorables aux entreprises privées.

 

Il revient aux législateurs de voter en faveur des réformes proposées ou contre et ils devront le faire avant les élections. C'est l'heure de prendre position : en faveur du peuple et des intérêts du pays ou en faveur des entreprises et contre les intérêts du peuple et du pays. 

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/10/15/mexico-soberania/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/10/mexique-definition-de-souverainete.html