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Cuba : Ni science, ni pensée, ni intellect ni développement à Cuba 

7 Novembre 2021, 17:15pm

Publié par Bolivar Infos

 

Le blocus est un acte de violence dans tous les secteurs et l'aspect culturel et épistémique ne saurait être ignoré. Vu sous cet angle, l'objectif est d'« effacer » cette Île de la carte des imaginaires collectifs dans le monde. Le capital ne peut pas se permettre que les gens aient à l'esprit l'idée qu'il existe de la science, de la pensée, de l'intellect et du développement à Cuba dans le cadre de son projet d'émancipation

 

Auteur: Granma | internet@granma.cu3 novembre 2021 08:11:07

 

Tony Garcia Alvarez publie sur son mur de Facebook le texte intégral d'un courriel reçu par un professeur de l'Université technologique de La Havane (Cujae), auquel la publication d’un article qu’il avait soumis à l'une des revues du consortium John Wiley & Sons, Inc. a été refusée pour le simple fait qu’il vit dans notre pays.

 

Le courrier dit, et je cite :

 

« Ce magazine accueille des contributions du monde entier. Cependant, nous devons respecter les lois et les règlements relatifs aux sanctions.

Lors du traitement de routine de votre manuscrit, il a été constaté que l'un ou plusieurs auteurs résident dans un pays actuellement sous sanctions. Cela ne devrait pas entraver le traitement de l'article par Wiley, l'éditeur de la revue, si :

 

1. Cet auteur ne figure pas sur l'une des listes suivantes :

 

- Liste récapitulative des personnes, groupes et entités faisant l'objet de sanctions financières par l'Union européenne.

 

- Liste récapitulative des objectifs de sanctions financières du Bureau de l’application des sanctions financières du Royaume-Uni.

 

- Liste de sanctions du Bureau du Département des actifs étrangers du Département du Trésor des États-Unis.

 

- la liste récapitulative des sanctions du Département du Commerce et des Affaires étrangères d’Australie ou n'est pas originaire de Corée du Nord, de Crimée ou du Sud-Soudan, et

 

2. (a) n'est pas un employé du gouvernement d'Iran, de Syrie ou de Cuba ; ou

 

2. (b) (I) écrit des articles en sa « capacité personnelle » (en d'autres termes, « non en tant que représentant officiel ou au nom d'un gouvernement sanctionné ») ; ou

 

2. (b) (II) est employé dans un établissement universitaire ou de recherche où la recherche ou l'éducation est la fonction principale de l'entité (...).

 

Après avoir examiné les auteurs de ce manuscrit au regard des exceptions ci-dessus, nous avons le regret de ne pas être en mesure de poursuivre le traitement de votre manuscrit. »

 

Il est rare que les mécanismes internes du fonctionnement du blocus contre l'Île nous soient présentés aussi clairement. Bien sûr, cela n'arrive pas à tous les textes proposés. À Cuba, de nombreux articles sont publiés chaque année sur cette même plateforme et sur d'autres plateformes plus ou moins renommées dans différents domaines du savoir. Mais cela arrive et, comme les soulignait le Pr Ayuban Gutiérrez Quintanilla dans la dernière émission télévisée de Palabra precisa, ceci est une démonstration que Cuba n'a pas de relation avec le monde – ou plutôt, que le monde n'a pas de relation avec Cuba – dans des conditions régulières (sic).

 

Mais nous avons déjà vu cela auparavant. Cela n’a rien de surprenant, même si nous ne nous y habituons pas – on ne s'habitue jamais à ces choses-là. Je pense qu'au final, nous pouvons tirer deux réflexions.

 

La première concerne la grande charge de violence épistémique que le blocus entraîne, et je ne vais pas me focaliser sur les États-Unis puisque le blocus n'est, comme on l'a déjà dit à d'autres occasions, rien d’autre que la forme spécifique que prit la violence impérialiste dans le cas de Cuba après 1962. Une violence qui s'est cristallisée sous d'autres formes et dans d'autres contextes tels que coups d'État, Guerre froide, interventions militaires, et un long et varié etcetera.

 

Le blocus est un acte de violence dans tous les secteurs et l'aspect culturel et épistémique ne saurait être ignoré. Vu sous cet angle, l'objectif est d'« effacer » cette Île de la carte des imaginaires collectifs dans le monde. Le capital ne peut pas se permettre que les gens aient à l'esprit l'idée qu'il existe de la science, de la pensée, de l'intellect et du développement à Cuba dans le cadre de son projet d'émancipation. Cela explique que des étrangers s'étonnent de trouver certaines marques de voitures dans le pays, ou que l'on tienne certains types de conversations avec eux, ou que certains conservent encore l'idée que Fidel nous annonçait le couvre-feu avec un clairon tous les jours sur la Place de la Révolution. Croyez-moi, ces choses-là ne s’inventent pas.

 

(…)

https://fr.granma.cu/mundo/2021-11-03/la-violence-epistemique-face-a-un-systeme-brise