Honduras: Aux portes d’une nouvelle crise post-électorale
24 jours avant les élections générales, l’incertitude qui entoure les élections pourrait provoquer une nouvelle crise post-électorale avec d’importantes répercussions sur l’économie qui s’ajouteraient au problème de la pandémie de COVID-19 et aux répercussions des dégâts causés par les phénomènes climatiques Eta e Iota.
Le fantôme de la fraude ou de la non acceptation des résultats sont des craintes permanentes des électeurs et ces possibilités sont également analysées par le patronat du Honduras et par les organismes de contrôle du processus électoral et du comportement économique du pays et de ses éventuelles répercussions.
Le conseil Hondurien de l’Entreprise Privée (Cohep) estime qu’environ 10 000 000 lempiras sont perdus chaque jour quand il y a des protestations et des barrages de routes.
Des projections du Fosdeh indiquent que le Honduras pourrait terminer l’année avec une croissance économique de 3% à 4% mais qu’une nouvelle crise post-électorale comme celle sui est survenue en 2017 provoquerait une croissance négative.
Selon des données du Forum Hondurien de la Dette Extérieure et du Développement du Honduras (Fosdeh), pendant les protestations, les barrages de routes et les pillages dans diverses régions du pays lors des élections de 2017 les pertes économiques ont été de plus de 70 000 000 de $, c’est à dire plus 1 600 000 000 de lempiras.
En outre, quelques 4 000 emplois ont été perdus à cause du fait que la crise de cette année-là a duré jusqu’en décembre, l’époque de l’année qui génère des revenus supérieurs à 5 000 000 000, selon les chiffres de la Banque Central du Honduras (BCH).
Ismael Zepeda, un économiste du Fosdeh, prévient que les élections seront déterminantes pour l’économie s’il n’y a pas un processus électoral fiable et qu’elles débouchent sur des troubles sociaux.
« face à la dernière ligne droite d’un processus électoral avec une certaine polarisation, de la violence politique et dont les résultats ne seraient pas acceptés, nous dirions qu’il pourrait y avoir une diminution de ces projections et le gros problème serait les 4 prochaines années pendant lesquelles sil y aurait un gouvernement illégitime qui serait illégal et surtout qui n’aurait pas le soutien du peuple et provoquerait plus d’incertitude. »
Selon Zepeda, si la situation politique se répétait, si un gouvernement illégitime arrivait au pouvoir, la diminution des investissements étrangers et nationaux se poursuivrait et pendant 4 années supplémentaires, le pays vivrait une détérioration de l’Etat et de l’économie.
La pandémie et les phénomènes climatiques
des rapports d cela Commission Economique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (Cepal), et du Cohep révèlent que la pandémie et les phénomènes climatiques Eta et Iota ont créé 792 409 nouveaux pauvres et que 10% des entreprises ont fermé des. opérations, ce qui a fait perdre leur source de travail à 3 salariés sur 10.
Le nombre de chômeurs a atteint 207 242 et le sous-emploi 573 297 mais 708 608 Honduriens ne c herchent pas de travail parce qu’ils sont persuadés qu’ils n’en trouveront pas.
Zepeda pense que si les élections générales de novembre débouchent sur un gouvernement illégitime, la croissance économique sera faible. Par conséquent, « un processus électoral fiable, crédible, libre et démocratique est vital ainsi que la certitude que qui que ce soit qui ait gagné, il a bien gagné. »
Des morts suite aux crises électorales
Le rapport du Bureau du Haut Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (OACNUDH) a confirmé qu’au moins 20 morts sont la conséquence de la crise électorale de 2017 dont 17 civils assassinés par des membres de la sécurité de l’Etat et 3 officiers de la Police Nationale.
Par conséquent, la plus haute autorité patronale, des organismes de la société civile et des organismes internationaux appellent instamment la classe politique à signer un accord de paix par lequel elle s’engage à soutenir les élections, à accompagner l’organisme qui les organise et à respecter les résultats issus du vote.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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