Bolivie: La Cour Pénale Internationale refuse d'enquêter sur Evo Morales
La Cour Pénale Internationale (CPI) de La Haye a refusé lundi d'ouvrir une enquête contre l'ancien président Evo Morales pour crimes contre l'humanité présumés, suite à une plainte déposée en 2020 par le Gouvernement de fait de Jeanine Áñez.
Le 4 septembre 2020, le procureur général de l'État de l'époque, José María Cabrera, s’est rendu devant la CPI pour déposer une plainte contre l'ancien président et les organisateurs d'une mobilisation visant à bloquer les routes.
Le procureur en chef de la CPI, Karim Khan, a déclaré qu'il n'ouvrirait pas d'enquête officielle puisque les actes présumés ne relevaient pas de la compétence du tribunal.
"Après une évaluation approfondie et indépendante des informations dont dispose mon bureau, j'ai déterminé que les critères établis dans le Statut de Rome pour ouvrir une enquête ne sont pas respectés", a déclaré Khan dans un communiqué.
"Je suis arrivé à la conclusion que la conduite présumée ne remplissait pas aux conditions contextuelles des crimes contre l'humanité", a-t-il ajouté.
Le Statut de Rome établit les règles en vertu desquelles la CPI a été créée en 2002 pour juger les pires crimes commis dans le monde. Les États peuvent officiellement renvoyer les crimes présumés devant la CPI qui mène une enquête préliminaire avant de décider d'ouvrir ou non une enquête complète.
La plainte de la Bolivie accusait Morales et les organisateurs du blocage des routes d'empêcher délibérément, au cours de leur campagne de 12 jours, l'arrivée de fournitures médicales urgentes dans les hôpitaux. Le blocage a commencé en septembre 2020 après que le Gouvernement ait reporté les élections à plusieurs reprises.
Khan a déclaré que certains manifestants "pourraient avoir agi imprudemment", bien que les dirigeants de la manifestation les aient appelés instamment à laisser passer les médicaments.
Le procureur en chef a expliqué que ses conclusions "ne devraient être considérées comme une prise de position sur aucun des événements ou des dynamiques liés aux incidents présumés ni sur l'expérience que le peuple bolivien a eu de ces événements".
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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