Colombie : Les variantes du para-militarisme
Par Himelda Ascanio
Pendant des décennies, le régime, en collusion avec le para-militarisme, a exterminé les opposants politiques et dépouillé les communautés de leurs territoires pour conserver le statut quo et faciliter l’exploitation des biens naturels.
En 1962, le général nord-américain William Yarborough a conseillé au régime colombien de créer des groupes paramilitaires pour éliminer les mouvements sociaux,politiques, et les défenseurs des droits de l’homme. Entre 2002 et 2006, Alvaro Uribe, grâce a la loi 975/05, a légalisé une partie de ces structures et les biens usurpés à des millions de déplacés et accordé l’impunité aux crimes perpétrés.
Le Mouvement des Victimes de Crimes d’État affirme que des déclarations comme celles faites par Francisco de Roux, président de la Commission de la Vérité, au Grand Forum Colombie 2022 de la revue « Semaine », « sont une offense à la mémoire des victimes, en particulier de celles qui ont été victimes après 2005, comme les milliers de dirigeants sociaux qui ont été assassinés par des groupes paramilitaires ces dernières années. »
La recomposition du para-militarisme et son expansion urbaine
À l’assemblée annuelle de la Coordination Colombie Europe États-Unis, on a analysé l’augmentation exponentielle du génocide de dirigeants et d’anciens combattants, des massacres et des déplacements forcés qui obéit à « la capacité du bloc de pouvoir à configurer des réseaux politiques, patronaux et des forces militaires qui contrôlent toutes les facettes du trafic de drogue et qui ont la capacité d’étendre le para-militarisme dans tout le pays pour augmenter leur accumulation économique mais aussi pour mettre au point des stratégies anti insurrectionnelles.»
A la reconfiguration narco-paramilitaire participent des groupes de dissidents des anciennes FARC liés à des activités de rentes du trafic de drogue qui leur sont propres et aussi à des activités clairement anti-insurrectionnelles qui incluent des actions directes, violentes et systématiques contre la population civile comme la voiture piégée qui a explosé au siège des organisations sociales d’Arauca et d’autres attaques comme celles de Pacifique et de Catatumbo.
Dans l’affrontement que l’État a déchaîné contre le mouvement social, on a utilisé le para-militarisme urbain pour attaquer les manifestants systématiquement et en collusion avec les forces armées comme cela a été mis en évidence dans 27 villes pendant la grève nationale, grâce a la Loi sur la Sécurité des Citoyens qui légitime et légalise cette modalité.
Le nouveau para-militarisme a des projections au niveau international, dans la société. Avec l’extrême droite, il crée des réseaux transnationaux de mercenaires pour déstabiliser des pays voisins d’Amérique Latine comme le Venezuela, la Bolivie et Haïti.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos
Source en espagnol :
https://www.resumenlatinoamericano.org/2022/02/12/colombia-las-variantes-del-neoparamilitarismo/
URL de cet article :
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