Argentine : Le Sénat approuve l’accord de renégociation de la dette avec le FMI
Le Sénat argentin a approuvé jeudi l'accord conclu par le Gouvernement du président Alberto Fernández avec le Fonds Monétaire International (FMI) pour refinancer la dette de 45 000 000 000 de dollars contractée sous l'administration Mauricio Macri.
Après plusieurs heures de session, la Chambre haute a approuvé le projet de loi qui inclut l'accord par 56 voix pour, 13 contre et 3 abstentions. Ce sont les sénateurs du Front de (FdT) qui ont voté contre.
Le ministre de l'économie, Martín Guzmán, a déclaré que ce résultat était un grand pas en avant dans le développement de l'économie du pays.
« Jamais un accord avec le FMI n'a bénéficié d'un soutien social et politique d'une telle ampleur. Pour la première fois dans l'histoire, il est passé par le Congrès et a atteint un niveau d'adhésion de 80 %. Les syndicats, le secteur privé, les universités, les mouvements sociaux et la société civile l’ont également accompagné, » a-t-il déclaré.
Le groupe du parti au pouvoir a divisé ses voix pour ou contre, comme cela a été confirmé lors de la session à laquelle la chef du Sénat et vice-présidente du pays, Cristina Fernández, qui dirige le secteur du Kirchnerisme au sein du gouvernement, la plus critique envers le FMI, n'a pas assisté.
« L'Argentine n'aurait pas dû avoir un crédit aussi important mais je pense que ceux d'entre nous qui font partie de cet honorable corps doivent prendre une décision. Pour prendre soin de la grande majorité des Argentins, nous devons parvenir à un accord avec le Fonds Monétaire International afin de ne pas en arriver à un défaut de paiement, » a déclaré le sénateur Sergio Leavy du FdT.
Le chef du groupe Front, José Mayans, a rappelé que « le présent que nous vivons et l'avenir dépendent de l'erreur qui a été commise dans le passé. » De même, le gouverneur de Jujuy, Gerardo Morales, a déclaré que cette dette avait été contractée par les Argentins et donc, ils doivent en être responsables.
Mayans a rappelé les mesures économiques du Gouvernement Macri (2015-2019) et a montré avec des chiffres les terribles conséquences qu'elles ont eu pour la population.
L'approbation de cette règle au Congrès intervient après un long processus de négociation entre l'Exécutif argentin et l'entité financière pour renégocier le crédit accordé en 2018 car le pays, face à une grave crise économique, est dans l’impossibilité de rembourser le prêt en temps voulu et dans les conditions prévues.
Au sein du parti au pouvoir, traditionnellement critique à l'égard du FMI, les tensions parlementaires ont été fortes, car elles s'opposent à la conclusion de l'accord, considérant que cela conduira à des ajustements économiques.
« Je vote contre la dette illégitime laissée par Mauricio Macri et je vote contre le Fonds Monétaire International, qui, une fois de plus, comme depuis 1956, impose des conditions qui feront se répéter les cycles de l'endettement, de la crise sociale, de la valorisation de la finance et de la fuite des capitaux », a déclaré la sénatrice Nora Giménez, qui a exprimé son rejet lors de sa prise de parole.
Le président Alberto Fernández a critiqué la politique de dette de Macri, tout en réaffirmant la nécessité de parvenir à un accord avec l'organisation, afin d'empêcher le pays d’entrer en cessation de paiements. Au cours des dernières semaines, il a défendu l'accord et réaffirmé qu'il n'y aura pas d'ajustements dans l'économie et qu'il permettra sa croissance.
« Nous aurions dû faire un ajustement si nous étions tombés dans un « défaut » parce que nous n'avions aucune issue ni aucune échappatoire » a déclaré le président lors d'un événement public, où il a déclaré qu'après avoir surmonté ce problème, on pourra penser à d'autres dont souffre l'Argentine, dont l'inflation.
Pendant ce temps, l'opposition a soutenu l’accord, en particulier le groupe d »Ensemble pour le Chagement, le principal front d'opposition auquel Macri appartient, qui rejette les mesures d'ajustement, mais pensent que l'accord est nécessaire pour ne pas tomber dans la cessation de paiement.
« Nous sommes une opposition responsable et, en approuvant cet accord, nous donnons la priorité aux intérêts de la République argentine en empêchant le défaut de paiement. Nous allons honorer le principe d'honorer nos dettes et la continuité de l'État », a déclaré le sénateur José María Torello.
La semaine dernière, l'initiative a été a été approuvée par la moitié de la Chambre des députés, tandis que divers secteurs sociaux, des syndicats et des groupes de travailleurs rejettent l'accord et exigent des augmentations du salaire minimum et des garanties concernant le travail.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
https://www.telesurtv.net/news/senado-argentino-aprueba-acuerdo-fmi-20220318-0001.html
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