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Uruguay : Sur quoi porte le referendum de dimanche

24 Mars 2022, 19:10pm

Publié par Bolivar Infos

Par Alejandra Hayon

 

Dimanche 27 mars, les Uruguayens iront aux urnes pour décider d’abroger ou non 137 articles d’une loi centrale du Gouvernement de Luis Lacalle Pou, promulguée pendant ses premiers mois de gouvernement, en pleine pandémie. La Loi d’Urgence, plus connue sous le sigle LUC, contient des articles fortement remis en question par des secteurs de l’opposition, des syndicats, des organisations sociales et des organisations de défense des droits de l’homme.

 

Cette « loi omnibus » limite le droit de grève, établit la figure de « l’apparence délictueuse » permet les expulsions express et élimine l’obligation de l’éducation préscolaire, et augmente la limite des transactions en liquide, entre autres choses critiquées.

 

Pour arriver au referendum de ce dimanche, les organisations sociales, les organisations de défense des droits de l’homme, les syndicats et pratiquement tous les secteurs d’opposition ont coordonné une campagne nationale grâce à laquelle ils ont réussi à réunir 750 000 signatures pour pouvoir organiser ce vote.

 

A quelques jours de ce referendum, celui-ci pourrait être vu comme un sondage national sur l‘acceptation ou le rejet du Gouvernement étant donné que ceux qui vont voter « non » et sont en faveur de la LUC sont en majorité « blancs » et soutiennent le Gouvernement. En face, ceux qui vont voter « oui » c’est à dire qui voteront contre la LUC et en faveur de son abrogation sont les détracteurs du Gouvernement du Parti National, la plupart d’entre eux proches du Front Large.

 

Que dit la Loi d’Urgence (LUC)

 

Le 8 juillet 2020 le Congrès uruguayen a approuvé la Loi d’Urgence (LUC) qui comprend 475 articles, un axe du gouvernement de Lacalle Pou qui aborde des changements dans des domaines très divers comme la sécurité, la santé, l’éducation, l’énergie et le droit du travail.

 

La LUC limite le droit de grève puisqu’elle déclare « illégitimes » les piquets de grève dans les lieux publics ou privés qui « portent atteinte à la libre circulation des personnes, des biens ou des services, » elle établit la figure de « l’apparence délictueuse » et augmente la limite des transactions en liquide à 100 000 $, ce qui, selon ses détracteurs, permet le blanchiment d’argent et l’évasion fiscale.

 

En plus, elle élimine l’obligation de l’éducation préscolaire et réduit les fonctions de l’État dans ce domaine, elle crée une possibilité d’expulsion express de logements loués et évite la construction de maisons selon le modèle de coopérative. Elle permet aussi la fermeture et/ou la privatisation de zones stratégiques de la compagnie pétrolière d’État ANCAP.

 

Urgence

 

La Constitution uruguayenne établit que le Pouvoir Exécutif peut envoyer au Congrès des projets de loi considérés comme « urgents », ce qui leur permet d’être traités rapidement.

 

Depuis le rétablissement de la démocratie en 1985, à peine 13 projets de loi ont été envoyés au Congrès sous cette qualification : 9 ont été approuvés et 4 rejetés mais seuls 3 étaient de la catégorie « loi omnibus » comme celle-là.

 

Les points les plus critiqués de la LUC

 

Souplesse de l’utilisation de la force de police.

Avancée sur la réglementation du droit de grève et déclaration des piquets de grève dans les lieux publics ou privés comme illégitimes, ce qui permet de les dissoudre.

Extension du concept de légitime défense à un bien matériel.

Allongement de 2 à 4 heures du délai imparti à la police pour informer le Procureur de l’arrestation d’une personne.

Possibilité pour les policiers et les militaires d’enregistrer des personnes et des arrêtés grâce à des procédures « préventives de routine. »

Elimination de l’éducation officielle dans la petite enfance et réduction du rôle des directeurs généraux des Conseils d’Education.

Clôture d’une campagne.

 

Hier, la campagne pour le « oui » a utilisé en manière de clôture de campagne la chaîne nationale pour transmettre par radio et par télévision un message enregistré qui, par la voix de l’acteur César Troncoso, appelait à éviter que « l’Uruguay recule de nombreux pas. »

 

« Augmenter les différences et les injustices n’est pas la bonne voie. La justice doit être la même pour tous. C’est pourquoi, ceux qui gouvernent ne doivent pas abuser de leur force et du pouvoir de la communication. Ce n’est pa suen cause défendue par un parti. Des centaines de milliers de personnes qui ont signé l’ont compris. Cette cause est destinée à défendre les droits et les libertés des femmes et des hommes dans les villes et dans les campagnes, » disait le message.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2022/03/23/uruguay-referendum-en-uruguay-que-se-vota-este-domingo-que-es-la-luc-y-que-dicen-sus-articulos/

URL de cet article:

http://bolivarinfos.over-blog.com/2022/03/uruguay-sur-quoi-porte-le-referendum-de-dimanche.html