Amérique Latine : Des exclusions «très démocratiques»
Amérique Latine : Des exclusions «très démocratiques»
Par Roberto Morejón
Dans un communiqué publié en janvier dernier, le gouvernement des États-Unis a souligné qu’à la lumière de la convocation du 9ème Sommet des Amériques, il est valable (sic!) d’accroître la capacité des démocraties de combler le fossé entre les promesses et ce que les autorités font en réalité.
Cependant le paradoxe par rapport à Cuba est évident, puisque le président Joseph Biden, qui, depuis la Maison Blanche soutient l’intensification du blocus dictée par Donald Trump, avait promis de l’assouplir pendant sa campagne électorale.
L’écart entre ce qui est proposé et ce qui est mis en œuvre permet à Cuba de continuer à dénoncer les artifices du voisin du Nord, d’autant plus qu’il a l’intention de ne pas l’inclure dans les préparatifs du Sommet, prévu à Los Angeles au mois de juin.
Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodríguez a révélé ce qu’il a nommé des pressions extrêmes des locataires de la Maison Blanche sur de nombreux gouvernements qui s’opposent à la prétendue marginalisation de Cuba.
Dans des déclarations récentes à la presse, le chef de la diplomatie cubaine a exhorté le secrétaire d’État nord-américain, Anthony Blinken à révéler si la nation caribéenne sera invitée ou exclue de la rencontre, aux côtés d’autres nations.
Une fois de plus Washington, sans être le gouvernement indiqué pour déterminer qui assistera ou non au Sommet des Amériques, s’érige en juge, cette fois-ci de la région, pour déterminer qui sera choisi.
Cuba, pour sa part ne renonce pas au dialogue et demande, comme l’a fait le ministre Bruno Rodríguez, comment il est possible de parler de démocratie, si des pays de la région avec lesquels le gouvernement démocrate assure vouloir travailler ensemble sont écartés.
Si les procédures sombres de l’administration de Biden se concrétisent, la succession de la participation cubaine aux Sommets des Amériques, en 2015 à l’invitation de Barack Obama et en 2018, sans l’opposition de Donald Trump, serait interrompue.
Les Cubains sont en droit de se demander pourquoi on veut les empêcher de débattre et d’apporter leur vision à propos de la démocratie, l’équité, la santé, la migration et les droits de l’homme.
Si l’absence est confirmée, il s’agirait d’une décision ‘politiquement motivé et sans autre argument que de fausses accusations et les deux poids, deux mesures’, a déclaré Bruno Rodríguez.
Cela serait dû au fait que l’organisateur de la rencontre prend, distribue, invite, finance et tente d’imposer des résolutions.