Bolivie : Jeanine Anez ne reconnaît pas le tribunal qui la juge
Jeanine Añez, qui s’est autoproclamée présidente de la Bolivie après le renversement d’Evo Morales a témoigné vendredi, lors de son procès connu sous le nom de coup d’Etat II et a rejeté les accusations contre elle.
Jeanine Añez, qui est en prison préventive depuis plus d’un an, a nié avoir participé à un plan destiné à destituer Moreles : « j’ai été assez claire dès le début quand j’ai déclaré publiquement que la présidence me revenait par succession conformément à la Constitution mais que je n’allais pas m’imposer. S’il y avait d’autres possibilités, j’étais pour la pacification du le pays, » a-t-elle dit.
Au moment où le poste de président a été vacant, après que les forces armées aient demandé publiquement la démission du chef de l’État, la succession ne revenait pas à Añez par la ligne de commandement du Sénat et elle n’a même pas obtenu le quorum nécessaire à l’assemblée législative pour être investie malgré une demande excluante. Elle a accédé à la présidence grâce à un aval discutable du Tribunal Constitutionnel.
Pour l’actuel Gouvernement de Luis Arce, tout cela faisait partie d’une conspiration destinée à chasser le Mouvement Vers le Socialisme (MAS) du pouvoir. Pour sa part, l’accusée dément cette version : « Ce que l’on voulait, c’était pacifier le pays où se déroulaient tant de violences, où il y avait déjà des morts, » a-t-elle soutenu. Ainsi, elle évoque les troubles qui ont eu lieu après la quatrième victoire consécutive d’Evo Morales aux élections présidentielles.
« Je n’avais pas de contacts avec les militaires »
À propos du coup d’Etat, elle déclare : « Je n’avais ni voix ni vote dans mon parti, je n’avais encore moins de téléphone, de contacts avec des militaires. On ne peut pas dire que cela a été orchestré. » Pour Añez, Le départ de Morales a été « une conséquence des troubles » mais n’avait pas été planifié. Mais le président actuel, Luis Arce, soutient que le Gouvernement d’Agnes « a été une dictature. »
À propos de son intérim, Añes a fait remarquer qu’elle avait pris la charge, « par responsabilité » et elle a souligné que son objectif était de diriger un Gouvernement de transition de trois mois mais que la situation troublée de la Bolivie a provoqué l’allongement de ce délai. Au milieu, sont survenus les massacres de Sacaba et Senkata, en novembre 2019, lors desquels sont mortes 22 personnes suite aux opérations militaires destinées à dissoudre les manifestations.
Sur sa gestion à la tête de l’État, elle a déclaré : « je ne l’ai pas fait seule, je l’ai fait avec toutes les institutions et les organisations sociales. Nous avons pacifié le pays, nous avons organisé des élections et maintenant il y a un président constitutionnel. »
Enfin elle a remarqué : « Ce procès un procès politique et je suis une prisonnière politique. Je ne reconnais pas ce tribunal, je ne reconnais pas les accusations de Messieurs les procureurs parce qu’ils agissent pour des raisons politiques. Et en tant qu’ancienne sénatrice et ancienne présidente, que ça leur plaise ou non, je devrais être soumise à un procès en responsabilité. »
De plus, elle a affirmé que les recours présentés par sa défense ne sont pas pris en considération : « C’est pourquoi cette procédure est une procédure éminemment politique dans laquelle je suis absolument sans défense, » a-t-elle conclu.
Jeudi, lors de la première audience virtuelle, le ministère public de la Bolivie et le président du Sénat, Andronico Rodriguez, ont demandé la peine maximale de 14 ans de prison : « Añez a interprété la Constitution selon son bon plaisir et elle a porté atteinte de façon flagrante au règlement du Sénat. »
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos
Source en espagnol :
https://www.resumenlatinoamericano.org/2022/04/08/504145/
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