Brésil : Des milliers d’indigènes manifestent contre l’exploitation minière sur leurs territoires
La Havane, 12 avril, (RHC)- Des milliers d'indigènes ont manifesté ce lundi contre l'exploitation minière illégale sur leurs territoires et contre le programme anti-indigènes du président d'extrême droite Jair Bolsonaro.
Ils ont défilé le long de l'esplanade des ministères jusqu'à atteindre le siège du ministère des Mines et de l'Énergie.
Devant le bâtiment, ils ont utilisé de la boue et de la peinture rouge pour représenter la destruction et la mort causées par l'exploitation minière.
Les manifestants ont également écrit des phrases en argile contre le gouvernement de Bolsonaro, et des boîtes symbolisant des lingots d'or, éclaboussés de sang, ont été placées à la porte.
L’orpaillage illégal a connu une avancée record l’an dernier dans la plus grande réserve indigène du Brésil, dans un « climat de terreur permanente », selon un rapport rendu public à Brasilia.
La zone touchée par le « garimpo », terme brésilien utilisé pour ces mines d’or sauvages, a augmenté de 46 % l’an dernier par rapport à 2020 en territoire Yanomami, pour atteindre 3272 hectares au total.
C’est la plus forte augmentation annuelle depuis le début des relevés, en 2018, selon le rapport de l’association Hutukara Yanomami (Hay).
« Nous vivons le pire moment depuis que cette réserve indigène a été délimitée et homologuée, il y a 30 ans », dénonce cette association, dans son document de plus de cent pages basé sur des images par satellite et des entretiens avec les populations autochtones.
La réserve Yanomami s’étend sur 9,7 millions d’hectares dans le nord du Brésil, près de la frontière avec le Venezuela, et abrite quelque 29 000 indigènes.
« Au-delà de la déforestation et de la pollution des rivières, l’orpaillage en territoire Yanomami a provoqué une explosion des cas de malaria et d’autres maladies infectieuses », ajoute le rapport, évoquant également « une augmentation effrayante de la violence envers les indigènes », y compris des viols.
Des témoignages cités par le document évoquent les difficultés rencontrées par les populations autochtones à se nourrir en raison de la destruction de la forêt tropicale où ils trouvent normalement leurs moyens de subsistance.
Certains se retrouvent donc forcés à travailler dans les mines d’or illégales en échange de repas.
Le président d’extrême droite Jair Bolsonaro est accusé par les associations de défense des indigènes de vouloir faire approuver à marche forcée au Parlement des lois visant à autoriser les activités minières dans les territoires indigènes.
Source: Prensa Latina et AFP