Cuba: "À Cuba, on condamne comme dans tout État démocratique de droit"
"La voie de l'ingérence et de l'insulte n'est pas la plus appropriée pour la construction de bonnes relations avec les pays souverains", a déclaré Manu Pineda, député européen dans une lettre adressée à Josep Borrell, haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, suite à ses déclarations sur les procédures judiciaires concernant les événements de juillet 2021 qui, signale Pineda, « ne parlent pas de l’agression constante contre Cuba. »
A propos des déclarations de Borrell, Pineda a déclaé : "Nous considérons que c’est une ingérence inadmissible dans les décisions du système judiciaire d'un État souverain".
Le député européen espagnol soutient dans sa lettre au vice-président de la Commission européenne que "les personnes arrêtées, jugées et condamnées ont été arrêtées pour des actes prouvés et leur participation prouvée qu'ils qualifient de troubles à l’ordre public, incitation à commettre un délit, dommages, vol avec usage de la force et de la violence, attentat et sabotage".
À ce sujet, il rappelle que « les institutions officielles, les hôpitaux, les établissements commerciaux et de ravitaillement en carburant ont été attaqués à coups de pierres à différents endroits. Beaucoup d'entre eux, à la suite de la violence générée, ont été pillés et leurs biens volés, ce qui a causé des dommages considérables ; les moyens de transport public ont également été assiégés, renversés et endommagés."
Pineda souligne qu’à « Cuba la liberté d'expression, de protestation ou de réunion n'est pas persécutée. À Cuba, une réponse juridique est donnée aux événements graves qui ont porté atteinte à l'ordre constitutionnel et à la stabilité de cet État.
« Nous devons tenir compte du fait que penser différemment, remettre en question ou manifester n’est pas un délit à Cuba. Ce qui est condamné, c'est, comme dans tout État démocratique de droit, de commettre ou d'inciter à commettre des troubles, des désordres,d’agresser, de causer des dégâts ou de désobéir."
L'eurodéputée d'Izquierda Unida-Unidas Podemos déclare que la déclaration de Borrell, "qui a été faite 48 heures après que l'envoyé spécial de l'Union Européenne pour les droits de l'homme, Eamon Gilmore, ait rencontré son homologue étasunien, la sous-secrétaire à la démocratie, aux droits de l'homme et au travail, Lisa Peterson, ait déclaré expressément que des personnes de moins de 18 ans au moment de leur arrestation avaient été condamnées, ignorant le fait que l'âge de la responsabilité pénale, à Cuba, est de 16 ans, comme dans de nombreux États membres de l'Union Européenne ".
Il rappelle ensuite qu'"aux États-Unis, cela peut être à partir de sept ans, selon les lois de chaque État. Aux États-Unis, des milliers d'enfants sont toujours condamnés à la prison à perpétuité, mais cela ne semble pas être un motif de préoccupation pour l'Union Européenne ni de dénonciation de la part du Haut Représentant, ce qui implique un double critère évident au moment d'évaluer les événements en fonction de qui est concerné par la plainte."
"Une fois de plus", poursuit Pineda dans sa lettre à Borrell, "la déclaration du haut représentant ne parle pas de l'agression constante contre Cuba par les États-Unis, du blocus, de l'incitation à la haine, explicite et implicite, grâce à des médias payés directement par le Gouvernement étasunien et à des plates-formes financées de l'étranger et, en particulier des Etats-Unis.
Il note que la déclaration de Borrell " va à l'encontre de la création de relations entre Cuba et l'Union Européenne et de l'intérêt à renforcer l'accord de dialogue politique et de coopération entre les deux parties.
"Pour cette raison, nous exprimons notre préoccupation pour l’absence d'objectivité au moment d’effectuer cette sorte de dénonciation. Nous comprenons que la voie de l'ingérence et de l'insulte n'est pas la plus appropriée pour construire de bonnes relations avec des pays souverains."
Et il conclut : "Nous appelons à approfondir, dans le respect, l'accord de dialogue politique et de coopération entre l'Union Européenne et Cuba".
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
URL de cet article :