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En Europe occidentale, un premier mai inoffensif, à Cuba et au Venezuela, la classe ouvrière au pouvoir

2 Mai 2022, 17:00pm

Publié par Bolivar Infos

 

Par Geraldina Colotti

 

Le Lénine d’État et révolution parlait de la canonisation à laquelle la bourgeoisie soumet les penseurs révolutionnaires morts pour les transformer en icône inoffensive pour le réconfort des classes opprimées et d’une certaine façon vider leur doctrine de son contenu. Ce mécanisme est également valable pour les anniversaires qui ont une grande valeur pour le peuple et en particulier pour le 1er mai (et le 8 mai). En Europe occidentale, depuis des années, la journée des travailleurs est un anniversaire tellement officiel et formel qu’il ne représente plus un problème ni même une opportunité de réflexion authentique pour les classes populaires.

 

C’est la fête de l’intégration de l’aristocratie ouvrière dans le mode de la production capitaliste. D’autres part, l’agression idéologique et le cannibalisme de la bourgeoisie sont limités. Cette année, en Italie, même le 25 avril, anniversaire de l’insurrection des partisans qui ont libéré le nord de la péninsule du nazisme et du fascisme en 1945, est devenu une occasion d’incroyables polémiques assemblées pour constituer des analogies insoutenables entre la lutte des partisans de l’époque et les milices ukrainiennes nazies d’aujourd’hui.

 

Il est très difficile, en Europe occidentale, de diffuser les contenus réels que les grandes célébrations officielles du mouvement ouvrier ont à leur origine. Par exemple, le 1er mai, à Rome, depuis quelques années, on célèbre une fête du « non travail » à laquelle participent beaucoup de jeunes en opposition aux célébrations officielles, dans un centre social connu occupé.

 

Il faut tenir compte du fait que les principaux syndicats n’organisent déjà plus les énormes défilés de jadis. On n’organise qu’un concert dans lequel chaque mot est pesé au compte goutte pour ne pas offenser la légalité bourgeoise, dont les présentateurs sont des stars de la télévision bien payées, dans lesquels les groupes musicaux ne pensent qu’à leur profit commercial et où les auditeurs n’ont aucune intention de faire plus qu’une bonne bringue de jeunes, insouciants et indifférents à la mort fatigue et au sacrifice de ceux qui construisent de nouveau le monde chaque jour.

 

Si nous considérons que la version alternative, sympathique et vitale de ce massacre symbolique est, comme nous l’avons dit, une fête du « non travail », bon, avec tout le respect que je dois à Lafargue et à son « droit à la paresse, » nous avons une idée des véritables difficultés que la célébration d’anniversaires officiels présente à ceux qui ne se lassent pas du mot « révolution. »

 

Il peut être utile ou nostalgique de rappeler que le vieil Engels, en 1893, 2 ans avant sa mort, écrivait aux travailleurs espagnols à l’occasion du 1er mai : « Les guerres entre les peuples font que les situations paraissent plus simples et confuses » alors que le premier mais « exprime une situation claire et transparente, deux camps distincts, opposés entre eux: d’un côté le prolétariat international qui marche vers la victoire sous le drapeau rouge de l’émancipation universelle, d’autres part, les classes propriétaires réactionnaires de tous les pays, unies dans la défense de leurs privilèges d’exploiteurs.

 

Ces « camps différents » en Europe doivent être reconstruits. Les multimillionnaires achètent des billets pour aller dans l’espace et regarder la terre depuis un ciel lointain. La terre sur laquelle travaillent les hommes et les femmes dans l’unité doit être célébrée le 1er mai. Évidemment, il ne faut pas se rendre. Mais raconter des histoires, c’est utile. Qu’est-ce que le 1er mai en Europe ? Une date à réinventer.

 

Qu’est-ce que le 1er mai à Cuba ? Le triomphe quotidien d’un modèle alternatif au capitalisme qui perdure depuis plus de 60 ans. Qu’est-ce que le 1er mai au Venezuela ? 10 ans après la loi organique sur le travail et les travailleurs, à la différence de ce qui se passe dans les pays d’Europe, c’est la démonstration que le socialisme, même en ce siècle, et le seul espoir de rédemption pour les peuples de la planète.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos 

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2022/05/01/pensamiento-critico-en-europa-occidental-un-primero-de-mayo-inofensivo-en-cuba-y-en-venezuela-la-clase-obrera-al-poder/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2022/05/en-europe-occidentale-un-premier-mai-inoffensif-a-cuba-et-au-venezuela-la-classe-ouvriere-au-pouvoir.html