Équateur : Présentation du rapport préliminaire de la mission internationale de solidarité et des droits de l’homme
La mission s’est déplacée dans différentes régions et dans diverses localités, a réalisé des interviews personnelles, collecté des témoignages de victimes afin d’obtenir des Informations sur le déroulement de la répression dans tout le pays. En fait, elle a reçu des éléments de preuves sur différents supports qui nous ont permis d’accréditer les violations des droits fondamentaux suivants :
-disparitions forcées de personnes
–délits contre la vie (homicide ou tentative d’homicide)
–délit contre l’intégrité physique (lésions oculaires, blessures variées )
–délits contre la liberté (privation illégale de liberté, arrestations arbitraires, tortures)
–délits contre la liberté de réunion et le libre exercice de la protestation
–délits contre la propriété (dommages)
Nous pouvons indiquer que ces délits sont des délits contre l’humanité étant donné leur caractère systématique, généralisé et dirigé contre la population civile et par conséquent le bien-fondé de l’ouverture des d’instances juridictionnelles internationale et universelles.
Ce rapport préliminaire permet à la mission de conclure que :
L’État équatorien a commis des délits contre l’humanité.
L’État équatorien doit cesser immédiatement de commettre des crimes contre l’humanité et en finir avec les pratiques impropres à un État de droit.
Les autorités compétentes de l’État équatorien doivent enquêter et juger les responsables des délits commis.
Les autorités compétentes de l’État équatorien doivent cesser immédiatement les arrestations arbitraires et la criminalisation de la protestation sociale.
Les autorités compétentes de l’État équatorien doivent réparer les dommages subis par les victimes des délits commis.
L’État équatorien doit adopter des mesures urgentes et efficaces pour garantir la non répétition des délits commis.
Les instances internationales pertinentes doivent enquêter sur l’État équatorien parce que, dans le cadre de la grève nationale et à travers ses forces armées et ses forces de sécurité, il aurait assassiné, torturé, porté atteinte à l’intégrité physique, persécuté, menacé, intimidé et criminalisé d’importants secteurs de la population civile. La criminalisation et la répression ont empêché, limité et soumis à conditions la participation politique, le droit de réunion et le droit à la protestation.
L’État équatorien doit être l’objet d’une enquête pour avoir déployé sur la population civile sans défense des pratiques interdites (seulement inscrites dans la logique de guerre) en disposant pour cela d’armes sophistiquées et mortelles, en se conduisant de façon brutale et inhumaine.
Le peuple équatorien a droit à l’ouverture de toutes les instances juridictionnelles nationales et internationales pour obtenir la réparation intégrale grâce à la vérité et à la justice.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos
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