Colombie : l’Unité Nationale de Protection espionne les défenseurs des droits de l’homme
Mercredi 6 juillet, l’équipe juridique du média « Droits des peuples » a dénoncé publiquement le fait que l’Unité Nationale de Protection est devenue une « agence d’espionnage » qui menace le travail et la vie des défenseurs des droits de l’homme.
Ils affirment « avoir la certitude que l’UNP réalise un suivi des défenseurs et des dirigeants sociaux grâce a l’obligation qu’elle impose aux gardes du corps de réaliser deux sortes de rapport. »
Parmi les rapports signalés se trouvent :
Premièrement, le « début du service indiqué tous les jours aux entreprises de sécurité privées engagées à cette fin grâce à un lien sur lequel ils doivent indiquer l’heure du début et de la fin des activités de protection ce qui inclut le fait d’indiquer si la personne protégée a appelé ou non les gardes du corps à travailler et infère que si elle ne le fait pas, elle se trouve dans son lieu de résidence. »
Deuxièmement, le « rapport de déplacement dans des lieux différents de la ville de résidence de la personne protégée . Sur l’application « PASO VIP-ESCOLTA », Ils doivent indiquer l’heure exacte du déplacement et une fois arrivés au lieu de destination, envoyer un rapport avec sa situation exacte « en temps réel » et en annexe une photo du garde du corps à l’endroit où se trouve la personne protégée. Ce rapport, ils doivent le faire tous les jours pendant le voyage ou le déplacement. L’entreprise privée de sécurité–dans ce cas SEVICOL- menace les gardes du corps en citant une clause du contrat qui indique que ne pas faire cette sorte de rapport est une cause de licenciement. »
Troisièmement, « l’UNP oblige les entreprises privées de sécurité à faire porter à tout moment aux gardes du corps un téléphone de l’entreprise qui facilite leur localisation en temps réel. Les gardes du corps sont obligés de porter à tout moment le téléphone de l’entreprise car s’ils ne le font pas, ils seront licenciés. »
Quatrièmement « l’UNP oblige les personnes protégées à informer de tout déplacement hors de la ville d’origine 72 heures avant grâce à une procédure signalant le lieu de destination, la date de début et de fin du déplacement. Elle le justifie en disant que c’est la seule façon d’autoriser des voyages et de payer les frais des gardes du corps. Cette condition permet de connaître le lieu exact où se trouvent les défenseurs à tout moment. »
La dénonciation s’appuie aussi sur le changement de gardes du corps par des membres qui les relèvent et ne sont pas des gens de confiance et sur l’installation de GPS ou de localisateurs sur les véhicules assignés aux personnes protégées, une situation qui a été dénoncée à plusieurs occasions. « Droits des peuples » a accusé le directeur national de l’UMP, Alfonso campo Martínez, d’actions illégales comme l’espionnage et la filature.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos
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