Venezuela : La guerre contre les infrastructures publiques
Face a la défaite de son allié primaire Alvaro Uribe Vélez aux dernières élections présidentielles colombiennes, l’anti chavisme extrémiste a opté pour reprendre son escalade de sabotages permanents de la stabilité du pays dans le cadre de sa guerre de basse intensité.
Il ne leur reste pas beaucoup d’options étant donné que les pronostics concernant l’économie vénézuélienne favorisent la gestion du Gouvernement du président Nicolas Maduro à cause de l’augmentation de la production de pétrole, de l’expansion des revenus fiscaux et du crédit bancaire enregistrées pendant ces derniers mois. Ces facteurs ont été déterminants pour que certains économistes déclarent que le produit intérieur brut (PIB) du Venezuela atteindra 8,3 % cette année alors qu’il était de 1,9 % en 2021 comme l’a indiqué Bloomberg.
Le Venezuela a évité avec le soutien de pays alliés plusieurs obstacles qui empêchent le développement normal de ses activités et après les effets de la pandémie mondiale de COVID-19 qui n’est pas achevée, on a vu certaines améliorations économiques bien qu’il soit coûteux de revenir sur certaines inégalités générées par la crise continuelle et imposée.
En tenailles entre pannes et chaos
Le 6 janvier dernier, 6 états du Venezuela et une partie de Caracas ont été affectés par une panne. Le 18 janvier aussi, 12 états au moins sont restés sans électricité à cause d’une panne dans la sous-station de Yaracuy, une installation très importante pour l’alimentation en énergie de l’ouest du Venezuela.
Le 20 janvier, les habitants de 7 villes du pays ont rapporté des pannes d’électricité dans certaines localités. L’absence du service électrique a duré plus d’une heure. 8 jours plus tard, le 28 janvier, des citoyens ont rapporté une panne dans 11 états du pays y compris dans des secteurs de l’état de Miranda qui fait partie de la zone métropolitaine de Caracas.
Le 7 février, il y a eu des pannes d’électricité dans 12 états du pays : parmi les zones touchées se trouver le district de la capitale et les états de Miranda, Barquisimeto, Aragua, Yaracuy et Carabobo.
Le 18 mars, le vice-président pour le secteur des travaux publics et des services et ministre du pouvoir populaire pour l’énergie électrique, le général en chef Nestor Reverol, a publié un tweet qui disait : « Nous dénonçons une nouvelle attaque du système électrique national dans laquelle des membres de groupes délictueux ont vandalisé du matériel de la sous-station de Lagunillas et occasionné des troubles du service électrique dans plusieurs secteurs de l’état de Zulia, » et il annonçait que des travailleurs de l’entreprise énergétique réalisaient des travaux de maintenance préventifs sur des unités appartenant au complexe thermo-électrique « général en chef Rafael Urdaneta » situé dans le même état de Zulia.
La corporation électrique nationale du Venezuela (CORPOELEC) a annoncé ce mois-ci un plan pour rationner l’électricité dans 6 états de l’ouest du pays au moment où les coupures d’énergie ont été enregistrées presque chaque jour dans ces régions. On a indiqué que la mise en place de ce qu’on appelle le « plan d’administration de charge » dans les états d’Apure, de Barinas, de Mérida, de Tachira, de Trujillo et de Zulia était dû au fait que le niveau d’eau dans le barrage d’Urbante de la centrale hydro-électrique Uribante–Camarioca , située à quelques 750 km à l’ouest de Caracas « ne nous permet pas de générer une puissance maximale en unités de génération » .
En mars, le Venezuela montrait déjà des améliorations dans certaines perspectives économiques et en présentant le rapport annuel du cabinet ministériel devant l’Assemblée nationale, la vice-présidente exécutive de la République Delcy Rodriguez a dit que 2021 a été une année « d’avancée et de rétablissement » et elle a souligné que « nous avons pur récupérer 22 % du système électrique ». Rodriguez a souligné, en outre, que dans différents états du pays sont réalisé des travaux de révision et de substitution de matériel dans les installations électriques.
Précisément pendant ces semaines, la plupart des médias nationaux et mondiaux ont intensifié une campagne concernant le « chaos électrique » vénézuélien. Tous omettaient les dégâts causés aux infrastructures électriques par l’absence d’investissement provoquée par les mesures coercitives étasuniennes. Et les « comité de personnes infectées » eux-mêmes, imprégnés d’un discours qui est même allé jusqu’à rappeler les Garimbas de 2014 et de 2017 avec les mêmes experts ont gagné des porte-parole sur tous les sites Internet.
La corporation électrique national (CORPOELEC) a fait savoir le 17 avril qu’on a enregistré des pannes à Caracas, Maracay, Mérida et Naguanagua (Carabobo). Pendant ce temps-là, les médias mondiaux publient de larges analyses en faisant des prouesses pour occulter la façon dont les mesures coercitives unilatérales appliquées au Venezuela affectent des points névralgiques de la vie de la population comme les services publics, ce qui a atteint son point culminant en 2019 lors de l’attaque d’El Guri.
Le Gouvernement a développé des programmes pour détecter les pannes qui touchent de plus près des secteurs comme la santé et l’éducation en plus de l’eau et de l’énergie (gaz et électricité) à travers l’application Ven app.
Contre PDVSA, éteindre la flamme
Le 4 juillet dernier, une panne d’électricité a arrêté la plus grande raffinerie du Venezuela, Amuay, qui a une capacité de 645 000 barils par jour (BPD). Il s’agit de la seule raffinerie du centre de raffinerie de Paraguana (CRP) qui produit de l’essence après l’arrêt de la raffinerie voisine, Cardone, pour réparer une panne d’un réformateurs, qui produit le combustible de haut octane.
On suppose qu’il y a eu une panne dans l’usine électrique qui fournit l’énergie aux deux raffineries mais qui a plus affecté Amuay, qui est celle qui produit actuellement près de 80 % de l’essence du pays, ce qui aurait perturbé les usines de destination et la catalyse (FCC).
À cause de l’attaque de la part des États-Unis et de leurs pays satellites, le Venezuela affronte une pénurie intermittente d’essence depuis des années à cause de l’absence d’investissement et de maintenance dans le réseau du raffinage d’État qui a la capacité de produire 1 300 000 BPD à quoi s’ajoutent les pannes d’électricité et les limitations à l’importation du combustible.
Le 17 du même mois, le ministre du pétrole, Tarek El Aissami, a dénoncé une nouvelle attaque terroriste contre un gazoduc de la compagnie pétrolière d’Etat PDVSA dans l’est du pays, à El Tenero (Monagas).
« Nous dénonçons devant le pays et les peuples du monde une nouvelle attaque du système gazier de l’est vénézuélien. Il s’agit des mêmes groupes terroristes que toujours, qui agissent contre l’intérêt national pour porter atteinte à la vie de notre peuple, » et il a déclaré que « cette attaque vile fait partie du manuel de sabotage mis en place par les ennemis de la paix. »
Le 19 juillet, lors d’une conférence de presse, le fonctionnaire a expliqué que dans les zones proche de l’explosion « on a localisé une « cabane » où en outre, il y a deux battants, ce qui fait penser que ceux qui ont perpétré ces actes ont prévu de fuir. »
« Nous continuons à approfondir les investigations et nous signalons que la présente découverte est importante puisqu’elle permet de conduire la ligne d’investigation pour connaître les coupables de cette attaque criminelle, » a-t-il déclaré.
L’industrie pétrolière a été l’un des points d’attaque préféré à cause du réseau de corporations que dirigent Washington et ses partenaires. Les vols de pétrole de la part des États-Unis à des pays dont ils assiégeaient les populations pour obtenir des changements de régime ont été flagrant. Ça a été le cas en Syrie, en Libye et en Irak mais ils ont aussi volé des pétroliers avec du pétrole ou du combustible à l’Iran et au Venezuela au nom de leurs « sanctions » illégales.
Destruction avec acupuncture
Les attaques des installations stratégiques pour le bien-être social de la population vénézuélienne ne sont pas nouvelles : de plus, elles ont eu une incidence définitive sur la qualité de certains services, pas seulement dans le domaine énergétique mais dans les télécommunications à cause d’actions comme le vol de matériel stratégique de la part de personnes et de groupes qui se consacrent à ses activités illégales. Le Gouvernement bolivarien accuse des secteurs de l’anti-chavisme national et des Gouvernements qui sont ses alliés.
En février 2020 ont été arrêtés cinq employés de CANTV et de MOVILNET pour leur participation présumée à un incendie survenu le 9 février dans les installations de ces entreprises situées à Flor Amarillo, Valencia (Carabobo). La ministre des sciences et de la technologie Gabriela Jimenez Ramírez a précisé que la perte en matériel stratégique de l’entreprise dépasse les 275 000 000 de dollars.
Le directeur du corps d’investigation scientifique, pénale et criminelle (CICPC), le commissaire Douglas Rico a fait savoir à ce moment-là que parmi les personnes arrêtés figurent 2 coordinateurs de CANTV, 1 de MOVILNET et 2 employés. Il a souligné également qu’ils agit d’un incendie provoqué pour lequel a été utilisé un accélérant tellement puissant qu’en 40 minutes il a incendié les 7 hangars affectés et qu’ils ont reçu des ordres de Colombie.
En février de cette année, une double coupure de fibre optique dans l’état de Falcon a provoqué des pannes dans le service d’Internet par l’accès à la bande courte (ABA) que prête CANTV, c’est pourquoi la connexion au réseau a été ralentie dans tout le pays. CANTV est une entreprise d’État qui possède 2 400 000 utilisateurs pour sa connexion Internet, ce qui s’ajoute aux 3 500 000 affiliés à son service vocal.
Il faut souligner que l’entreprise dont les actions ont augmenté de 20 % en mai après l’annonce par le président d’offres limitées développe actuellement des projets d’élargissement comme la transition des anciens câbles de cuivre vers la fibre optique.
La campagne électorale a-t-elle débuté ?
Le 2 juillet dernier, lors d’une cérémonie de promotion de militaires, le président Nicolas Maduro a dénoncé le fait que le président sortant de Colombie, Ivan Duque, « continue à activer des plans et des attaques terroristes contre le système électrique, des personnalités et des dirigeants politiques du Venezuela. C’est pourquoi il faut rester en alerte.»
Quelques semaines auparavant, il avait annoncé qu’en plus d´Amuay, la raffinerie d’El Palito et l’usine hydroélectrique de Guri avaient aussi été attaquées et il en a rendu responsable le Gouvernement colombien.
Même sans qu’il ait décidé s’il allait participer aux primaires en 2023, Maduro figure en tête des plus récents sondages comme celui d’ Hinterlaces avec 37 % de préférence de vote, un pourcentage qui, ajouté aux pourcentages obtenus par d’autres personnalités politiques du chavisme arrive à 48 % face aux 30 % qu’atteignent les plus de 10 premiers candidats de l’anti-chavisme.
Le premier vice-président du Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV), Diosdado Cabello, a dénoncé le 18 juillet dernier le fait que le Gouvernement des États-Unis envoie des mercenaires au Venezuela pour attaquer les installations pétrolières en évoquant l’attaque du système gazier dans l’est vénézuélien survenu la veille. Voici certaines de ses déclarations :
–« Les attaques contre le système électrique, contre le système pétrolier viennent des États-Unis grâce à des mercenaires. Toutes les attaques du système électrique sont transversales, à la fin elles affectent également l’eau mais ils cherchent des sites sur lesquels ils peuvent faire des dégâts en mettant en danger même leur propre vie, absolument rien ne leur importe. »
– «La droite ne se repose pas et comme l’impérialisme nord-américain pendant toutes ces années, elle a fait l’impensable, ce qu’un esprit rationnel ne peut croire qu’ils sont capables de faire. Cette stratégie fait partie de la politique nord-américaine, l’attaque des installations pétrolières, envoyer des mercenaires, Certains d’entre eux ont été arrêtés, d’autres jugés. »
Comme il se doit, avant chaque élection, le sabotage fait partie de la campagne anti-chaviste face à la crise de représentation éternelle qui le secoue. À certaines occasions, leurs véritables dirigeants et ceux qui les financent réellement n’ont pas pu cacher l’extase que leur procure le chaos mais presque toujours ils recourent au cynisme pour encourager « des sanctions » et la violence alors qu’il « dénoncent » d’inefficacité de l’État.
Même si les prochaines élections présidentielles doivent avoir lieu en 2024, la dynamique actuelle est centrée sur la stabilité et le rétablissement d’un pays contre lequel un groupe réduit, représenté par les anti-chavistes les plus extrémistes, joue en utilisant toutes les ressources à sa disposition et à la disposition de l’étranger pour accumuler plus de capital politique en sa faveur. Faute d’un projet national, pour ces secteurs, la destruction vaut mieux.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos
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