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Venezuela : Prends l’argent et file, Guaidó et l’or

30 Juillet 2022, 19:11pm

Publié par Bolivar Infos

Par Geraldina Colotti

« Prends de l’argent et file » est le titre du célèbre film de Woody Allen (1969) qui, en utilisant une technique qui mêle le documentaire et la plaisanterie (le mocumental, comme on appelle les faux documentaires) raconte les aventures d’un criminel vil, névrosé et incompétent. Une image qui va bien au réseau criminel de Guaido, le « président par intérim » autoproclamé du Venezuela placé là, pour faire des malversations avec les ressources du peuple vénézuélien. Dommage qu’il ne fasse rire personne, pas même les sincères défenseurs de la démocratie bourgeoise qui ont décidé de lancer par-dessus bord toutes les règles de la propre démocratie bourgeoise en commençant par la règle de base selon laquelle le peuple élit ses propres représentants.

 

Le pantin Guaidó, par contre, n’a été élu président par personne mais «oint » par le gendarme du monde et par extension par ses vassaux qui, bien que réduits considérablement en nombre, semblent à présent envoyer un message même pas sournois à leur pantin honteux : « prends l’argent et file » : avant que le bateau ne fasse naufrage complètement et que la justice suivre son cours.

 

Cela semble être le sens de la sentence émise par la Haute Cour de Justice du Royaume-Uni en faveur de l’insaisissable direction de la Banque Centrale du Venezuela (BCV) virtuellement désignée par l’auto-proclamé pour empocher l’or vénézuélien déposé à la Banque d’Angleterre. Une somme de 2 000 000 000 de dollars qui appartient à la Banque Centrale du Venezuela (la vraie) et par conséquent au peuple vénézuélien. C’est ce qu’il reste des 210 tonnes d’or déposées dans des banques étrangères, 80 % dans celles de Grande-Bretagne, et rapatriées par Hugo Chávez en 2011.

 

Un butin convoité par la bande d’escrocs qui, après avoir obtenu de ses maîtres nord-américains l’imposition de mesures coercitives unilatérales à son propre pays, cherche à confisquer ses biens à l’étranger pour le compte du Gouvernement étasunien. Maintenant, après un procès de quatre jours qui s’est achevé le 18 juillet, la juge Sarah Cockerill a trouvé que la loi britannique ne permet pas de valider les sentence par lesquelles le Tribunal Suprême de Justice (TSJ) du Venezuela a révoqué les nominations du conseil de la BCV faites par Guaidó. Mais la sentence de la juge britannique n’autorise pas le président autoproclamé et s’emparer du butin. Il faudra attendre une autre audience et le recours présenté par le Gouvernement bolivarien.

 

Que la bande autoproclamée soit à présent en chute libre est également admis explicitement par les journaux d’opposition. Dans Tal Cual, par exemple, le politologue Pablo Andres Quintero signale que les nombreux cas de corruption et l’absence de transparence du « Gouvernement intérimaire » lui a ôté sa crédibilité « auprès des Vénézuéliens, des acteurs politiques nationaux, des diverses organisations et aussi de ses grands alliés internationaux. »

 

Quintero précise qu’il se réfère à « la grande quantité d’illégalités dans la gestion des actifs de CITGO ou de MONOMEROS et aussi à l’absence de transparence dans la gestion des ressources accordées par le Gouvernement des États-Unis pour son fonctionnement. Le Vénézuélien se sent trahi, dit le politologue de droite, il sent que cela n’a pas fonctionné pour sa vie quotidienne et d’aucune manière dans la direction de cette structure qui finit par apparaître pour ce qu’elle est. »

Mais pendant ce temps, face à l’éventuel changement dans les relations entre la Colombie et le Venezuela après l’élection de Gustavo Pétro et dans le contexte de l’affrontement géopolitique au niveau mondial caractérisé par le conflit en Ukraine, les faucons aiguisent leurs serres et les auto-proclamations continuent à être un schéma établi (bien que sans succès au Venezuela) de la guerre de quatrième et de 5ème génération.

 

Pendant ce temps, le conseil de gouvernement légitime de la Banque Centrale du Venezuela a annoncé qu’il ferait appel de la sentence de Cockeril. Le Gouvernement bolivarien a condamné dans un communiqué « la décision insolite d’un tribunal britannique qui, à nouveau soumis aux décisions de politique étrangère de la couronne britannique, sape le pouvoir légitime de la République Bolivarienne du Venezuela pour administrer ses réserves internationales. »

 

Cette décision judiciaire « viole l’État de droit international et l’ordre constitutionnel et légal vénézuélien en prétendant ne pas reconnaître les autorités légitimes de la Banque Centrale du Venezuela pour justifier la structure criminelle qui permet de s’approprier indûment les réserves internationales du Venezuela. » Il est très grave, poursuit le communiqué, que la politique étrangère britannique qui dans ce cas a muselé directement ses tribunaux cause de graves dommages aux droits et aux intérêts des citoyens, des institutions et d’autres États. »

 

La Banque d’Angleterre, « en violent tout le système international d’investissement et de protection déléguée due, a montré à tout moment sa complaisance envers ces subterfuges anti-juridiques pour tirer profit de l’appropriation indue de l’or des Vénézuéliens en causant un énorme dommage que suit au pied de la lettre la justice soumise et inexistante de ces tribunaux anglais. »

 

La communauté internationale doit donc « avoir conscience que le perpétuel boycott des facultés assignées à la Banque Centrale du Venezuela concernant l’administration de ses réserves internationales est patronné par la politique étrangère d’un État qui ne respecte rien, ni l’ordre légal ni l’ordre constitutionnel des autres États ni leurs institutions et viole gravement le droit international public. »

 

Face à ces actions, la Banque Centrale du Venezuela « se réserve le droit d’engager toutes les actions légales à sa portée pour déposer des recours contre cette insolite et néfaste décision pour défendre l’or, le patrimoine du peuple vénézuélien et continuer à dénoncer le fait que d’autres stratagèmes de la politique étrangère anglaise et de ses tribunaux soumis ne passeront pas à l’histoire sans véritable justice conformément à l’État de droit international tellement mis à mal par les puissances hégémoniques. »

 

L’opération de piraterie internationale contre le Venezuela a débuté le 14 mai 2020. À ce moment-là, le président de la direction légitime de la BCV, Calixto Ortega, a dénoncé la Banque d’Angleterre pour avoir violé le contrat signé avec l’État vénézuélien et ne pas avoir respecté l’ordre du Gouvernement de Maduro de transférer 930 millions d’euros en or sur un fonds des Nations unies. Le refus de la banque britannique de transférer ces réserves était basé sur la farce de l’auto-proclamation qui a conduit à « reconnaître » Guaidó et non Nicolas Maduro comme président légitime du Venezuela.

 

« Prends l’argent et file. » Mais jusqu’à quand ? « Il a volé, il a fui et ils l’ont attrapé. »

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos 

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2022/07/29/venezuela-robo-huyo-y-lo-pescaron-guaido-y-el-oro

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2022/07/venezuela-prends-l-argent-et-file-guaido-et-l-or.html