Argentine : Tous aux pieds des États-Unis et de l’extractivisme
De Massa et Larreta, en passant par des gouverneurs radicaux et Wado de Pedro, ce qui unifie la faille, c'est l'extractivisme, les bénéfices aux grands patrons et les demandes de « paix sociale » pour réaliser l'ajustement, aux ordres de l'impérialisme nord américain.
Le conseil des Amériques a réuni Massa et de hauts fonctionnaires avec Larreta et des gouverneurs de l'opposition, des patrons et l'ambassadeur des États-Unis a scellé la faille avec une phrase et un ordre du jour commun de mesures économiques et sociales pour le pays.
Bien que le parti au pouvoir et l'opposition d’Ensemble pour le Chargement soit encore adversaires sur le terrain électoral, pour l'instant, ce qui est sûr, c'est que cette rencontre a montré qu'ils sont tous d'accord sur une chose : continuer les mandats de l'impérialisme étasunien à propos de la direction que doit prendre le pays.
Sergio Massa a été chargé de clôturer la conférence et en a profité pour continuer à faire des annonces qui sont du goût de ce qu'on appelle « les marchés. » Il a demandé « la paix sociale » au milieu de l'ajustement grâce à l'inflation et des augmentations de tarifs dont souffre la grande majorité des travailleurs et il a souligné avec insistance les demandes de nouveaux prêts en dollars –plus d’endettement– et d’avantages fiscaux pour les champs, les mines, le négoce énergétique, les entreprises de construction privées et automobiles.
L’austérité et l'ordre, nous le faisons entre tous » a dit Massard en évoquant « l'ordre fiscal » c'est-à-dire les coupes dans les dépenses publiques et il a confirmé ses premières annonces de gel de l'usine d'État, de contrôle des plans sociaux en vue d’y faire des coupes et l'élimination des subventions qui impliquent des tarifs élevés pour les services de l'électricité, de l’eau et du gaz, que le parti au pouvoir appelle hypocritement « redistribution des subventions » pour ne pas dire ce que c'est : un ajustement.
La veille au soir, dans un dîner privé « non officiel », le ministre de l'intérieur Wado de Pedro, dirigeant de la Campora s'est adressé aux patrons des grandes entreprises en les invitant à « parler sans intermédiaire et en définissant des politiques qui surmontent les situations dans lesquelles nous cédons tous un peu et nous nous mettons d'accord sur un modèle productif que nous respections tous à moyen et long terme. »
L'ambassadeur Arguello s'est chargé de confirmer l'ordre du jour du Front de Tous en rendant encore plus hommage à l'impérialisme. Alberto Fernández prévoit de voyager le mois prochain pour rencontrer Joe Biden, une rencontre repoussée, et Sergio Massa pour rencontrer les autorités des FMI, des entités financières et des gouverneurs avec De Pedro pour obtenir des investissements de patrons nord-américains.
Horacio Rodríguez Larreta, un proche de Massa, a déclaré : « Les pays ont besoin de se fournir un énergie, en aliments et en produits dérivés de la mine. Une insertion intelligente veut dire nous lier avec un monde qui change. » Cherchant à ajuster un discours qui le positionne électoralement, le chef du gouvernement de Buenos Aires a proposé de renforcer un modèle extractiviste et de retour de l'économie vers les matières premières en sa basant non seulement sur les exportations agroalimentaires mais aussi sur les exportations en énergie et en minerais. Bien en accord avec le discours du parti au Gouvernement.
Les gouverneurs Gerardo Morales de Jujuy, Rodolfo Suárez de Mendoza, des radicaux, et Gustavo Saénz, de Salta, un allié de Massa, on fait des discours défendant l'extractivisme dans les provinces et la répression des mouvements environnementaux qui s’y opposent et des organisations sociales qui sont persécutées.
Parmi tous les discours, les déclarations à la presse ou les déclarations des fonctionnaires et des patrons nord-américains et locaux qui ont participé à cette conférence, celui quei a le mieux résumé l'objectif de la rencontre a été, justement, le l'ambassadeur des États-Unis en Argentine. Marc Stanley, dans une intention explicite d’ingérence dans la politique argentine, a demandé « de faire une coalition maintenant et de ne pas attendre les élections de 2023. »
Les dirigeants d'un côté et de l'autre de la faille n’ont pas tardé à répondre à cet appel. Larreta a dit que « la seule manière d'avancer sérieusement est de construire un consensus plus large. S’il y a quelque chose qui a besoin de cohérence et de constance, c'est l'insertion internationale et l'Argentine doit avoir un Gouvernement de coalition qui marque un point d'inflexion. »
Massa a également affirmé: « Nous ne devons avoir ni crainte ni honte de nous asseoir à une table pour arriver à un accord (…) Disons clairement que dialoguer avec l'autre ne signifie as céder mais penser ensemble. »
L'intérêt de l'empire à en finir avec la crise politique dans le pays va beaucoup plus loin que la nécessité de chaque coalition politique, du parti au pouvoir et du macrisme, de fermer leurs différents internes mais exprime la recherche d’un l'ordre du jour de réforme, de mesures économiques qui unifient la classe politique derrière un objectif : plus d'ajustement pour la classe ouvrière, plus de pillage de ressources pour continuer à augmenter les bénéfices des grandes entreprises et le capital financier international. L'énorme misère qu’est en train de provoquer l'ajustement et qu'ils envisagent d'approfondir peut aussi exploser contre ce Gouvernement ou contre le prochain comme cela s'est passé dans d'autres pays avec des mobilisation populaires historiques contre les augmentations de tarifs comme en Colombie ou au Chili. C'est pourquoi les États-Unis voient avec inquiétude la faiblesse politique du Gouvernement actuel et de l'opposition macriste qui a explosé également récemment de l'intérieur.
Le conseil des Amériques a clairement montré que le Gouvernement du Front de Tous comme Ensemble pour le Changement sont aux pieds de l'impérialisme nord-américain et des grands patrons avec pour conséquences une histoire répétée de pillage des ressources naturelles et les travailleurs et les secteurs populaires demandant toujours plus d'avantages aux entreprise qui les emportent à la pelle au prix de l'augmentation de la pauvreté et du renforcement de la dépendance non seulement en Argentine mais dans toute l'Amérique latine.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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