Venezuela: Les organes de sécurité de différents pays s'expriment sur l'affaire de l'avion vénézuélien
La prétendue saisie définitive de l'avion vénézuélien en sol argentin, propriété de la compagnie d’État EMTRASUR et son équipage sont au carrefour des versions des différents organes de sécurité impliqués dans l’affaire.
En théorie, les organes de sécurité sont la « source fiable » des expertises qui pourraient justifier les décisions judiciaires en Argentine et aux États-Unis et fixeraient le destin de l'avion Boeing 474–300 M et de son équipage aussi bien vénézuélien qu'iranien.
Ce qui est compliqué dans cette affaire, c'est qu'elle est clairement infiltrée par des fins politiques et que ce facteur a influencé dans plusieurs directions les versions des organes de sécurité en provoquant des contradictions.
Y a-t-il des indices de terrorisme ? Y a-t-il des preuves d'espionnage ? Y a-t-il des preuves qui justifient la rétention de l'avion et de son équipage pour ces raisons ? Jusqu'à présent, il n'y a pas de preuve solide.
Les organes de sécurité argentin
À la MIGUS, l'avion a été l'objet d'une réquisition à laquelle ont assisté 2 membres de l’équipage. Cette action a été réalisé par des membres de la police de sécurité de l'aéroport (PS a) avec des chiens antidrogue et anti explosifs.
« Le personnel de la PSA a réalisé une perquisition exhaustive très détaillée sur tous les espaces disponibles de l'avion et même sur les effets personnels de l'équipage, » rapporte le média Clarin. A ce moment-là, on avait collecter les données personnelles, les empreintes, fait une capture des visages et des téléphones de l'équipage qui été soumis à des expertises pour un extraire les données.
Pendant cette étape de l'enquête, il n'y avait pas d’instruction (secret) dans cette affaire et il convient d'ajouter qu’aucun indice d'activité criminelle n'a été révélé.
Une bonne partie des arguments sur de soi-disant activités « terroristes » est basée sur le nom d'un membre de l'équipage de l'avion, Gholamreza Ghasemi, de nationalité iranienne qui porte le même nom que l'un des membres des forces Al Quds de la gare de révolutionnaire d'Iran. Mais il ne s'agit pas de la même personne.
Mais le Gouvernement argentin avait affirmé publiquement qu'il n'y avait qu'une coïncidence de nom. « C'est un homonyme, rien d'autre, » a dit à la presse le ministre de la sécurité, Anibal Fernandeez.
La police fédérale, sous la responsabilité du Gouvernement, a aussi réalisé des investigations sur l'avion et son équipage. Le 17 juin, le ministre de la sécurité Anibal Fernandez, a affirmé : « L'analyse de la police fédérale est qu'il n'y a aucune relation spécifique avec des organisations terroristes. »
Le Paraguay
La procureur général de l'État du Paraguay, Sandra Quiñonez, a ouvert une enquête sur les faits en relation avec l’avion vénézuélien retenu et déterminer les conduites « qui pourraient avoir une importance pénale. »
Le 21 juin, le président Paraguayen Mario Abdo Benitez s'est prononcé à ce sujet. « Le Gouvernement National, respectant son appli obligation de dénoncer devant la justice, présentera des éléments relatifs à la faire de l'avion iranien en attendant que les fées soit un objet d'une enquête éclairci, le » a-t-il indiqué.
Les fonctionnaires du pays font allusion à l'atterrissage de l'avion dans ce pays pour amener une cargaison de petits cigares à Aruba qui avait été déclaré par EMTRASUR selon un processus qui s'était déroulé normalement, le 13 mai. L'avion avait respecté toutes les démarches au Paraguay, y compris une révision de sa cargaison. Mais les fonctionnaires paraguayens disent que le vol était « suspects. »
À propos du pilote iranien qui est au centre de la polémique, les Paraguayens se sont prononcées:
« Selon ce que nous savons et ce que nous ont confirmé des agences alliés, il s'agit d'une personne liée à Al Quds. Sans aucun doute. Ce n'est pas ressemblant, ce n'est pas un homonyme ni rien, c'est la personne. Et cela sans aucun doute est préoccupant, » a affirmé le secrétaire national du renseignement (SNI) du Paraguay, Esteban Aquino.
Il ne précise pas si ces agences sont les agences étasuniennes qui sont les seules qui accusent le pilote.
Le MOSSAD
Bien que les dénonciation concernant l'avion aient été déclenchées par des membres de la communauté hébraïque en Argentine et soutenues par l'ambassade d'Israël dans ce pays, le service de renseignement Israélien MOSSAD fait des déclarations différentes concernant plusieurs éléments.
Le média argentin pagina 12 indique que le responsable du Mossad pour l'Amérique latine a contacté des fonctionnaires du gouvernement argentin et Laura signalé que « il ne vois aucune objection concernant l'avion d’ EMTRASUR. »
« Effectivement, quand il était aux mains des Iraniens, il était utilisé pour le trafic d'armes mais nous n'avons aucune preuve d'une activité terroriste depuis que la compagnie Vénézuélienne CONVIASA l’a acheté en juillet 2021. Nous n'avons non plus aucune accusation contre le pilote Gholamreza Ghasemi. Il occupait un poste de gérance en matière commerciale à Mahan Air. Nous, nous ne sommes pas, (le MOSSAD) celui qui soulève les suspicions : c'est une autre ambassade, » a-t-il déclaré en faisant allusion à l'ambassade des États-Unis.
Le FBI voit des « terroristes » partout
À la demande du juge Federico Villena, responsable du tribunal de Lomas de Zamora dans la province de Buenos Aires où sont retenus l’avion et son équipage, le bureau fédéral d'investigation (FBI) a réalisé un rapport justifiant la rétention.
Selon le renseignement étasunien , ce pilote est bien un « terroriste » collaborateur du Hezbolá.
C'est la seule agence qui affirme la soi-disant identité du pilote (souvenons-nous que c'est certainement la source des Paraguayens).
Le rapport dit, selon pagina 12, que Gholamreza Ghasemi, en plus d'être pilote, est CEO et membre de la direction de la compagnie aérienne Qeshm Fars Air dont les activités sont en relation avec la force Al Quds, le corps de la garde révolutionnaire iranienne et l'organisation Hezbola.
Ce qui est triste dans cette affaire, c'est que le juge Federico Villena a délégué à la justice étasunienne, à un tribunal de Colombie et au FBI les investigations sur cette affaire et mis le destin de l'équipage et de l'avion à la merci des services de « renseignement »étasuniens.
En Irak, par exemple, l'héritage de ce qu'on appelle les « rapports du renseignement » qui évoquent l'existence « d'armes de destruction massive » perdure toujours. Un argument avec lequel on a démoli un pays entier et à cause duquel sont morts plus d’un million d’irakiens.
Le Venezuela connaît aussi des rapports étasuniens qui signalent aussi l'Iran. En 2020, Elliott Abrams, celui qu'on appelle le représentant spécial du département d'État pour le Venezuela du Gouvernement Trump, a indiqué que le Venezuela serait en train d'installer des missiles iraniens pointés sur les États-Unis et a affirmé que son pays l'éviterait à tout prix, justifiant ainsi une intervention militaire.
L'atterrissage d'un avion de l'entreprise iranienne Mahan air sur la péninsule de Paraguaná aurait été « l'indice » de cette opération. Ensuite, on a su que les Iraniens avaient amené des pièces de recharge pour les raffineries vénézuélienne à Paraguaná et l'affaire fut oublée.
Avec une telle capacité à falsifier l'information, il est évident que pour les Étasuniens, il est très facile de fabriquer une fausse identité à une personne pour justifier le vol d’un avion de type Jumbo ou l’emprisonnement de personnes innocentes.
en tout cas, les contradictions entre les entités de sécurité semblent être le moins important dans une opération de pillage international à grande échelle comme celle que les États-Unis ont organisée contre le Venezuela ces dernières années en violation évidente du droit international et avec la complicité de compagnies et de Gouvernements de différents pays.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source un espagnol :
https://www.resumenlatinoamericano.org/2022/08/17/534196/
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