Argentine : Jusqu’où irez-vous, anciens camarades journalistes?
PAr Mempo Giardinelli
J'ai été le camarade de Rédaction est l'ami de beaucoup d'entre vous: Leuco, Majul, Rossi, Lanata et de beaucoup d’autres et aujourd'hui, quelques minutes après l'attentat contre la vice-présidente Cristina Fernández de Kirchner, je veux vous exprimer mon plus profond et sincère mépris pour votre misérable comportement journalistique de ces dernières années qui a semé la haine et le ressentiment, fabriqué des mensonges, inventé des bobards et excité une société qui n’avait besoin et n’a toujours besoin que de paix, de démocratie et de sérénité.
Je ne vous maudit pas mais je vous dénonce publiquement et si cela dépendait de moi, je vous condamnerais à subir le mépris d'une société que vous contribuez jour après jour et heure après heure à exacerber.
Après avoir atteint les sommets du prestige journalistique que vous avez dilapidé, je suppose pour de l’argent –puisqu'aujourd'hui vous êtes tous millionnaires– à mon avis, vous n'êtes que de pauvres malheureux et je veux vous dire quand vous l’êtes.
Et je veux me joindre à vous, pour mieux vous dégrader, à celui qui s'appelle Renato et on finit par dire dans la télévision ordure que c'est attentat « évidemment, est positif pour Cristina. » Dit sur le ton sur lequel vous jacassez habituellement « évidemment, ça a été une grande frayeur mais très importante pour elle, » alors qu’un autre méprisable ajoute, comme en passant, que « c'est certain : c'est important pour ses attentes électorales. »
Jusqu'à présent et pendant des années, on a supporté en silence tous vos mensonges, toutes vos inventions, toutes vos exagérations, toutes vos accusations infondées et toute la vulgarité de vos violences verbales et de vos mensonges systématiques. Ce misérable mécanisme de gens qui, en perdant toute décence, comment vous, et sans retour, se prêtent à célébrer toute altération de la vérité et de l’ordre constitutionnel grâce au répugnant métier de lécher le cul de la soi-disant Justice infâme que subit ma Partie.
Anciens amis, anciens camarades, anciens collègues, il est inutile et mensonger que, dans cette urgence, vous prétendiez sembler modérés, traiter objectivement une affaire qui dans le fond doit vous faire sentir frustrés, de façon inavouable, parce que le tueur à gage envoyé n'a pas réussi à tuer la vice présidente.
J'écris et je soutiens que la Patrie, ma Patrie, est dans un état d'urgence féroce à cause de vous. Je vous accuse et je me reprends d'avoir cru en vous autrefois. Et d’avoir été vos amis. Et d'avoir partagé avec vous le métier sacré d’informer, de communiquer, d'être vrai et de former l'opinion. Tout cela, vous l'avez trahi et par-dessus tout pour de l'argent, comme je le présume, ce qui est la plus infâme des immoralités.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos
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