Chili: Il a manqué une direction ferme à la tête du processus constitutionnel
Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a affirmé lundi que le résultat du plébiscite qui a eu lieu dimanche au Chili et lors duquel la majorité a rejeté la nouvelle Constitution est dû au fait qu’au Chili, on a pas convoqué un processus originaire, souverain et plénipotentiaire étant donné que le Gouvernement de Sebastien Piñera, le président chilien précédent, a rempli le processus de limitation. De plus, « il a manqué une direction ferme, claire, crédible, qui se mette à la tête du texte constitutionnel. »
C'est ce qu'a déclaré le chef de l'État vénézuélien lors d'une réunion avec le conseil des vice-présidents et le bureau politique du Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV).
Avec une participation de plus de 13 000 000 de Chiliens, 61,87 % des électeurs ont voté pour « rejeter » la proposition de la nouvelle Constitution rédigé par la Convention Constitutionnelle. « J'approuve » pour sa part, a obtenu 38,13 % des voix. Par cette décision, la Constitution promulguée en 1980 sous la dictature militaire d’Augusto Pinochet restera à vigueur.
Le président Maduro a qualifié de « douloureuse » la décision prise ce dimanche mais il a rappelé que tous les processus constituants qui ont été menés à bien en Amérique latine ont eu une direction ferme et un projet clair. Il a rappelé les processus qui ont été menés à bien au Venezuela (1999), en Équateur (2006) et en Bolivie (2007). « Ils ont eu un projet de pays et une offre claire de pays meilleur, d’avenir, dans un pays plus démocratique. Ils ont eu un processus constitutionnel cohérent. Dans nos pays, la droite a menti autant et même plus qu'au Chili. Mais le projet constitutionnel était clair a eu des gens pour le défendre. Il a eu une direction ferme avec le soutien du peuple comme la direction du commandant Chavez en 1999, de Raphaël Correa en Équateur ou d'Evo Morales en Bolivie. »
« C'était un processus populaire, à la différence du processus chilien qui n'a pas été un processus populaire à l'origine. On lui a coupé les ailes à partir du vieux Congrès de (Sebastien) Piñera, » a-t-il ajouté. « Jamais au Chili n'a été convoqué un processus originaire, souverain, plénipotentiaire. On lui a coupé les ailes très tôt. On l’a rempli de limitations et à la fin, ils ont convoqué une Convention Constitutionnelle. »
« Au Chili, ils ont médiatisé le Pouvoir Constituant originaire né de l'explosion sociale contre le modèle néolibéral et contre Sebastian Piñera en 2019. Quelle douleur pour les peuples d'Amérique latine et des Caraïbes ! » a dit Maduro.
Il faut rappeler que, lors de l'explosion sociale de 2019, les manifestants exigeaient du président de l'époque, Sebastian Piñera, la formation d'une Assemblée Nationale Constituante pour la rédaction d'une nouvelle Constitution mais il a convoqué une Convention Constitutionnelle qui s'est installée le 4 juillet 2021 et lui a donné 1 an pour rédiger la nouvelle Constitution.
Le chef de l'État a déclaré que s’il y avait eu un projet clair, absolument populaire, de changement radical par rapport au néolibéralisme, « un autre coq chanterait aujourd'hui et le peuple chilien célébrerait une grande victoire. Toute notre solidarité au peuple du Chili ! » « C'est une défaite du projet historique, des forces populaires de l'explosion sociale et cette défaite retombera sur les épaules de ceux qui ont médiatisé cette farce. Tôt ou tard, comme dirait le grand Salvador Allende, ce peuple traversera les grandes allées vers un véritable processus populaire constituant, originaire, plénipotentiaire et souverain. »
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos
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