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Venezuela: La façon d'opérer de l’espionnage uribiste

2 Septembre 2022, 17:49pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Avec l'apogée de l’uribisme en Colombie ont augmenté les efforts pour déstabiliser le Venezuela et destituer son président. Depuis les années où Alvaro Uribe Velez était président, Bogotá a pris part à des actions anti-chavistes fallacieuses qui ont augmenté en intensité et en quantité pendant la période du mandat d’Ivan Duque. Tout au long de la dernière décennie, nous avons présenté les différentes tactiques utilisées dans la stratégie de guerre hybride menée à bien du côté colombien de la frontière parmi lesquels l'espionnage et le sabotage.

 

Il y a quelques temps, la revue colombienne Raya a publié une série de documents auxquels elle prétend avoir eu accès et qui mettent en évidence des suspicions d'espionnage de la part d'organismes de renseignement colombien sous le Gouvernement d'Ivan Duque.

 

Dans ces documents apparaît une opération intitulée « projet Genesis » et la formulation d'un scénario de guerre hypothétique contre le Venezuela qui apparaît sous le nom de « cible Z2. »

 

Selon la revue, le renseignement colombien avait 28 sources infiltrées à l'intérieur des forces d'État vénézuéliennes. « Le réseau d’informateurs comprenait des colonels, des lieutenants, des lieutenants de vaisseaux, des lieutenants de frégate, des sergents, des chefs, des officiers de la marine bolivarienne, des membres de la police et des membres de la milice bolivarienne, » dit l'article.

 

Activités d'espionnage exécutés par  le Gouvernement d'Ivan Duque selon les documents:

 

- Avoir accédé aux principaux exercices et aux principales manœuvres exécutés dans différentes régions du Venezuela.

  • Avoir pris des photos et collecté des informations sensibles à l'intérieur de la Force Armée Nationale Bolivarienne (FANB).
  • Avoir espionné des personnalités politiques du Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV) au niveau régional pour construire leur profil.
  • Avoir réalisé des rapports sur les occasions auxquelles le Venezuela a agi face aux provocations du Gouvernement des États-Unis qui avait essayé de violer l'espace aérien et maritime du Venezuela.

 

Dans une autre manœuvre évoquée dans cet article, « l'opération vengeance », le renseignement colombien se serait proposé d'accéder au serveur du ministère du pouvoir populaire pour la défense.

 

L’un des plans décrits par la revue et qui attire l'attention est celui qui a sans doute été exécuté dans le cadre des affrontements avec des groupes illégaux sur la frontière de l'État d’Apure avec la Colombie, l'année dernière. Les documents d'espionnage montreraient que le renseignement colombien avait falsifié des tracts et des enregistrements audio de l'Armée de Libération Nationale (ELN) qui ont été distribués pour provoquer le conflit dans cette zone. Ces matériaux comprenaient des messages « d'ajustement de compte » contre la FANB. Parmi les preuves publiées par la revue, il y a un tract de l’ELN de 2015 que les concepteurs du plan de déstabilisation auraient pris comme modèle pour faire leurs falsifications.

 

Un autre élément central de l'espionnage a été le plan de discrédit, de harcèlement et de chantage auprès des membres de l'ambassade du Venezuela en Colombie qui, dans certains cas, a contribué à l'expulsion de certains d’entre eux. La revue  évoque l'affaire de Carlos Manuel Pino, un attaché de presse de l'ambassade du Venezuela contre qui on a créé des preuves pour faire croire qu'il conspirait contre le Gouvernement de la Colombie.

 

L'article raconte que, pendant quatre ans, Pino et sa famille ont été l'objet « de persécutions, d’infiltrations et d'interceptions illégales. » Migration Colombie l’aurait expulsé du pays le 20 décembre 2018 en se basant sur les accusations sans fondement qui avaient été construites à partir des opérations d’espionnage.

 

On mentionne aussi l'affaire de la consul vénézuélienne à Carthagène, Ayskel Carolina Torres. Contre elle, on aurait élaboré un plan « pour la discréditer et la recruter grâce au chantage » mais cela ne s'est pas concrétisé parce qu'elle aurait quitté le pays à cause des pressions. Ayskel aurait continué à être la cible d'espionnage et de persécution pendant son voyage et même quand elle se trouvait à Caracas. Dans les documents cités apparaît l’information concernant sa résidence dans la capitale vénézuélienne.

 

Ce plan aurait été intitulé « Opération Ocaso» (à l’intérieur se trouvait « l’Opération Cléopatre») et se serait achevé par l’enlèvement du documents et de ressources vénézuéliennes du consulat de Carthagène. Cela serait survenu après que le président Nicola Maduro ait annoncé la rupture des relations avec la Colombie, le 23 février 2019.

 

« Deux diplomates du consulat de cette ville ont échangé des messages sur la façon de protéger l'information qui reposait dans le bureau principal, y compris l'argent et les documents les plus sensibles qui étaient conservés dans un coffre fort. L’espion colombien a eu accès à ces chat, quelques jours après le départ de tout le corps diplomatique vénézuélien de Colombie, ils ont exécuté l'opération « Hadès. » Celle-ci consistait à obtenir une clé à de la serrure du consulat pour photographier chaque coin de ce bureau et ensuite accéder au coffre fort pour voler les documents et l'argent. »

 

Précédents dans la conspiration contre le Venezuela

 

Ce qui est raconté jusqu'à présent serait un chapitre parmi tant d'autres de ce que les Gouvernements antérieurs de Colombie ont entrepris sous les ordres des États-Unis. Ils ont transformé le territoire colombien en une plate-forme de multiples opérations de guerre secrète contre le Venezuela.

 

Pour prendre quelques exemples, en 2010, le ministère de l'intérieur et de la justice du Venezuela a révélé la capture de huit personnes de nationalité colombienne qui ont été découvertes en train d'espionner le système électrique national pour obtenir des informations pour des actes de sabotage. Elles avaient des photos de plusieurs sous-stations électriques du pays, du système national Interconnecté et des infrastructures routières.

 

Quelques mois auparavant avaient été capturées trois personnes accusées de corrompre des fonctionnaires publics pour obtenir des informations sur la FANB. Elles étaient liées au département administratif de sécurité (DAS), un organisme de sécurité colombien. L'affaire a été discutée à l'Assemblée nationale où on a présenté un document interne du DAS qui indiquait  les détails de l'opération d’espionnage.

 

Pendant les années qui ont suivi, les attaques contre les infrastructures ont été plus que récurrentes ainsi que la cooptation de certains groupes militaires et des corps de renseignement et de sécurité (affaire Cristopher Figueia) pour exécuter des plans putschistes, ce qui confirmerait les accusations et justifierait l'état d'alerte presque permanent du Gouvernement vénézuélien.

 

Sous le Gouvernement d’Ivan Duque et avec la radicalisation de la stratégie des États-Unis destinée à forcer un changement de régime, les organismes de sécurité de l'État voisin ont participé à des plans de déstabilisation en y mettant moins les formes. Nous l'avons vu dans le «Cucutazo» (2019) quand l'ancien président Ivan Duque a dirigé directement le plan d'invasion du territoire vénézuélien par la frontière du nord de Santander (plan dans lequel était également impliqués des éléments paramilitaires et du trafic de drogue) en simulant une opération « d'aide humanitaire. »

 

Le bureau du procureur de la Colombie a confirmé que les organismes de sécurité de ce pays étaient au courant de la tentative d'assassinat du Président de la République et du coup d'Etat au Venezuela, des objectifs de l'opération Gédéon ratée, et ont fait ce qu’il fallait pour que ceux-ci soient planifiés à Bogotá.

 

Avec l'échec de la droite colombienne à garder le pouvoir politique, il est probable que maintenant, il y aura plus d'occasions de découvrir d'autres opérations d'espionnage, de conspiration et de déstabilisation contre le Venezuela dans le but d'exposer les pantins présidentiels antérieurs et leur subordination aux intérêts étrangers au détriment de ceux de leur propre nation.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

source en espagnol:

https://www.resumenlatinoamericano.org/2022/09/01/venezuela-el-modus-operandi-del-espionaje-uribista/

URL de cet article:

http://bolivarinfos.over-blog.com/2022/09/venezuela-la-facon-d-operer-de-l-espionnage-uribiste.html