Bolivie: Les peuples autochtones exclus la mise à jour cartographique
Dans le but de réduire les temps pour le recensement de la population et du logement en 2023, le Comité interinstitutionnel de Santa Cruz a proposé que la mise à jour cartographique statistique (ACE) n'atteigne que les municipalités du pays et exclue les nations et les peuples autochtones de cette opération, a dénoncé mardi la maire de la ville d'El Alto, Eva Copa.
La proposition, selon la maire, a été présentée par le président du Comité et recteur de l’Université autonome Gabriel René Moreno, Vicente Cuellar, et son équipe technique, lors de la Rencontre plurinationale pour un recensement avec consensus, qui s’est tenue le 28 octobre à Cochabamba.
"Les peuples guaranis ont exprimé leur inquiétude car dans les propositions de l'Université et de la municipalité de La Paz, nous n’avons que la cartographie de base et les statistiques des villes (capitales), mais qu'en est-il des municipalités, des peuples autochtones? Ne sont-ils pas boliviens pour qu'ils ne pas être comptés dans le recensement?
Grâce à la mise à jour cartographique statistique, les zones de travail des recenseurs sont identifiées et le nombre de logements existants est précisé pour connaître le nombre de bulletins et de questionnaires qui seront nécessaires le jour du recensement.
Pour la première fois, à ce stade de la mise à jour cartographique, des tablettes sont utilisées pour la numérisation des données et le géo-référencement, qui consiste à attribuer les coordonnées, des pommiers où les informations seront collectées.
Les données de l'Institut national de statistique (INE) indiquent que ce travail a déjà été accompli à 100 % dans les capitales de Cobija, Oruro, Potosí et Trinidad. En revanche, le travail à Santa Cruz est retardé en raison de la grève illimitée qui a débuté le 22 octobre.
Plus d’improvisation
Mais en plus de l’exclusion de certains segments de la population, afin de garantir la logistique du recensement en 2023, le Comité a suggéré que l'Institut national de statistique (INE) signe des accords avec les universités et les mairies du pays.
Cependant, la proposition du Comité de Santa Cruz ne prend pas en considération le fait que ces opérations nécessitent des ressources financières que la plupart des municipalités ne possèdent pas.
"Ce qu'ils ne disent pas (aux médias), c'est qu'ils veulent que des accords soient conclus pour doubler la logistique avec les universités et les mairies, que nous puissions voir le problème de la logistique, et nous avons dit: comment pouvons-nous aider puisque nous n'avons ni les ressources ni la logistique", a déclaré Copa à La Razón Radio.
Copa a remarqué une "improvisation claire" dans la proposition du Comité de Santa Cruz et l'a attribuée à sa prétention de réaliser le recensement "rapidement et mal".
« Il doit y avoir quelque chose de bien programmé, pas d’improvisé, comme ils le veulent, pour le faire plus vite et le faire mal. Nous voulons un recensement qui soit digne de confiance, un recensement fiable, pas un recensement qui soit réalisé grâce à la pression ou au chantage" de ces secteurs, a indiqué la maire.
Centré sur sa position selon laquelle le recensement se déroulera « oui ou oui » en 2023, le Comité inter-institutionnel a obtenu l’approbation du conseil municipal du 30 septembre, qui a réuni 229 126 personnes et non 1 530 000, pour engager une grève illimitée depuis le 22 octobre et à ce jour, il y a déjà 11 jours.
La grève a été violente dès le début à l'aube du 22 octobre, lorsque des proches du gouverneur Luis Fernando Camacho ont battu à mort le fonctionnaire municipal de Puerto Quijarro, Julio Pablo Taborga.
Après ce fait, la direction du Comité a accepté de se rendre à une table de dialogue avec le Gouvernement qui a proposé la rédaction d'une norme complémentaire au décret suprême 4760 qui donne jusqu'en juin 2024 pour réaliser le recensement et d'appliquer la redistribution des ressources à partir d'octobre 2024 avec les résultats préliminaires de l'enquête nationale.
Après qu'il ait été proposé qu'une commission technique définisse la date définitive du recensement national, le gouverneur Camacho s'est retiré de la table de dialogue. Il a même indiqué que le travail des tables techniques était déjà terminé.
Cependant, la Rencontre plurinationale, qui a réuni plus de 300 autorités de tout le pays, a soutenu à l’unanimité la proposition de confier à une commission technique, en présence du Fonds de population des Nations Unies (UNFPA) et du Centre latino-américain et caribéen de démographie (CELADE), la tâche d’établir la date définitive du recensement.
Dans une manifestation d'ouverture, les autorités réunies lors de la réunion, sous la direction du président Luis Arce Catacora, ont demandé au recteur d'examiner la proposition et de donner une réponse jusqu'au 29 octobre.
Après avoir rejeté cette proposition au début, lundi après-midi, Cuellar et le dirigeant civique Rómulo Calvo ont accepté que ce soit une table technique qui définisse la date du recensement.
Ceci étant admiss, le porte-parole du président, Jorge Richter, a contacté la direction du Comité de Santa Cruz afin de reprendre le dialogue pour pacifier Santa Cruz.
Une fois cet objectif atteint, selon Richter, dans les 24 heures, le ministère de la Planification communiquera le lieu et les membres de la commission technique pour le recensement.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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