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Venezuela : La campagne médiatique contre l'économie vénézuélienne

6 Novembre 2022, 19:30pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Geraldina Colott

 

Combien y a-t-il de médias, de plate-forme, d’O.N.G. de « droits de l'homme » avec leurs sites d'information et de diffusion de statistiques qui reçoivent directement ou indirectement un financement de Washington et de ses dérivés? Il est parfois facile de le vérifier parce qu'ils déclarent ouvertement ceux qui les financent ou les patronnent. En plus, dans la mesure où, dans les pays capitalistes, le fait d'être en faveur du grand maître de l'Occident est devenu une vantardise  et non une honte.

 

D'autres fois, c'est plus difficile parce que, comme dans la chaîne de production de valeur, avant d'arriver à l'origine, il faut suivre beaucoup de fils replacés dans ces zones de la planète ou l'exploitation intensive du travail vivant a encore moins de limite que dans les « démocraties » développées. À la concentration monopolistique du pouvoir économique correspond le latifundio médiatique, à la fragmentation et à la mondialisation de la production correspond la fragmentation des informations, ce qui rend difficile de créer des liens analytiques face à un message imposé par les stations hégémoniques.

 

Un article très bien documenté a été publié l'année dernière par Cubadebate (http://www.cubadebate.cu/especiales/2021/02/03/usaid-ned-adn-el-negocio-de-la-democracia-en – cuba-esta-en-auge/). Il montre en détail l'extension de la ramifications du négoce médiatique, les grands intérêts qui le font bouger, ses articulations et ses objectifs réels.

 

Mais d'autres fois, comprendre qui sont les « maîtres » des informations est facile : il suffit de suivre les fils en utilisant des « détecteurs » automatiques classés dans la rhétorique entre « bon » et « mauvais ». Le « bien », comme nous le savons, encourage la « démocratie » et les « droits de l'homme » mais aussi le bruit des bombes, le harcèlement juridique et les « sanctions » justifiées par la diabolisation de l'ennemi, une tâche à laquelle se consacrent les médias hégémoniques.

 

Qui défendrait, en effet, un Gouvernement « terroriste » ou « trafiquant de drogue » ou qui finance le « terrorisme », qui défendrait un président dont les « bons » ont mis la tête a prix comme Trump l’a fait pour Nicolas Maduro, Diosdado Cabello et d'autres dirigeants du processus bolivarien ?

 

Cela semble impeccable, il n'y a pas de « mais ». C'est encore dans les « mais », dans l’obliquité,  dans la confusion que s'alimente la désinformation capitaliste sur laquelle il  faut enquêter pour retrouver l'origine de la ramification mensongère. L’assertion, en réalité, n'explique pas l'information et encore moins si ceux qui la diffusent comme une vérité révélée (par des agences des États-Unis) ont plein la bouche du « pluralisme de l'information » (qui implique au minimum d'écouter l'autre son de cloche.)

 

Mais, ce qui arrive, c'est que si on diffuse une donnée positive sur l'économie d'un « Etat voyou » (selon les véritables voyous), la toile d’araignée de l'empire formés par mille fils d'informations « négatives » tellement plus perspicaces s'ils proviennent de ceux qui écrivent dans les journaux de « gauche » bien occupés à démontrer qu'il n'y a pas d'alternative au désastre du capitalisme se met en marche.

 

Et plus évident est le désastre et plus il déchaîne la colère des secteurs populaires, plus le ton des mensonges monte, soutenu par une pléthore de « preuves » provenant de ces organismes. Maintenant que toutes les projections montrent que l'économie vénézuélienne a eu une croissance de 10 %, alors que la récession tombe sur les pays capitalistes, la campagne médiatique se met en marche. Les mensonges vont de l'utilisation instrumentalisée d'une tragédie comme l'inondation de las Tejerias, dans l’état d’Aragua à une liste de faits négatifs frappants destinés à occulter la vérité.

 

Par exemple, on parle de « crise sans fin, de services effondrés, de 7 000 000 de réfugiés » forcés à se prostituer ou à mendier. Les sources ? La plupart ont leur siège aux États-Unis et reçoivent des fonds de leurs agences gouvernementales. Leurs données servent à  « orienter » le contexte politique et ce qu'on appelle « l'opinion publique » : l’International Rescue Committee (régulièrement remis en question pour l’inexactitude de ses données), Foreign Policy (revue du Département d’Etat nord-américain qui a été dirigé par le célèbre journaliste vénézuélien d’opposition Moisés Naim), Freedom House (une O.N.G. qui a son siège à Washington et qui encourage la « démocratie » dans le sens illustré par l'enquête de Cubadebate) et certains experts et professeurs « autorisés » tous Etasuniens.

 

Le politologue vénézuélien Roigar López, spécialiste en communication digitale, explique ce mécanisme avec des chiffres et des données dans l'affaire du diplomate Alex Saab, enlevé en juin 2020 et déporté aux États-Unis. L'image du diplomate et celle du Venezuela, remise en question à l'origine par une « information » convaincante diffusée par le site armando.info continue à frapper de manière plus intense à l’approche des audiences sur la reconnaissance de la condition de diplomate d’Alex Saab : des audiences toujours retardées par Washington, comme c'est arrivé récemment.

 

La prochaine audience est fixée au 12 décembre mais, pendant ce temps, la campagne sale a recommencé à pointer le Venezuela bolivarien pour éviter qu'en Europe où sévissent la faim et l'exclusion, le socialisme soit à nouveau montré comme la seule voie de libération pour les secteurs populaires.

 

Prenons comme exemple le dernier sommet de la commission économique pour l'Amérique latine (C.E.P.A.L.) qui vient de s'achever à Buenos Aires, Argentine. En 2023, cet organisme s’attend à une croissance moyenne de seulement 1,4 % pour l'Amérique latine. La seule exception est le Venezuela avec une croissance prévue d’au moins 10 %. Un miracle économique créé par les décisions prises par le Gouvernement Maduro qui, dit le chancelier vénézuélien Carlos Faria, ont favorisé l'économie intérieure et les investissements étrangers. Et cela malgré toutes les agressions subies suite aux mesures coercitives unilatérales imposées par les États-Unis et leurs alliés.

 

A la IIIe Réunion ministérielle CELAC–UE, Faria a offert le soutien du Venezuela à l'Union Européenne (UE), engluée dans sa crise énergétique à condition qu'elle cesse d'appliquer des « sanctions » et que les actifs bloqués dans certains pays européens soient restitués. Un discours partagé par Cuba et le Nicaragua affectés par les mêmes politiques néo-coloniales.

 

Mais Faria a reçu en réponse la traditionnelle fin de non recevoir du haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères Joseph Borrel. Lors d'une conférence de presse, Borrel a confirmé que l'Union européenne, avec son concert strident de lutte entre requins comme le démontre l'attitude auto-destructrice qu’elle a adoptée avec les sanctions contre la Russie doit continuer « à faire pression » sur le Gouvernement bolivarien pour l'amener vers la « démocratie » modèle requin.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2022/10/29/venezuela-la-campana-mediatica-contra-la-economia-venezolana/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2022/11/venezuela-la-campagne-mediatique-contre-l-economie-venezuelienne.html