Pérou, : Dina Boluarte licencie plus de 380 sous-préfets
Le Gouvernement de la présidente de fait Dina Boluarte a licencié ou reçu la démission de 382 préfets des provinces et des districts dans 24 régions du pays, ces 15 derniers jours.
A Ayacucho, un département du centre-sud du pays qui est gouverné par Carlos Rúa (fondateur du mouvement politique Musuq Ñan), le ministre de l'intérieur a licencié 57 fonctionnaires. Dans cette région, se sont déroulés les protestation qui ont eu le plus de succès contre la destitution de Pedro Castillo, ont fait 10 morts et 72 blessé entre le 15 et le 16 décembre.
Pendant ce temps, à Junin, dans le centre, de Zósimo Cárdenas, du Mouvement Sierra y Selva Contigo Junín, le ministère de l'intérieur a licencié 41 préfets des provinces et des districts. Dans ce département, les fortes mobilisation et la réponse des agents de l'État ont fait 3 morts et 52 blessés.
Dans la résolution Nº 403-2022-IN-VOI-DGIN publiée au JO le 24 décembre, on a révélé le licenciement de 177 sous-préfets de districts de 11 départements.
Au Pérou, ses fonctionnaires ont un rôle politique, loin de la mise en place des politiques publiques comme l'accord des permis pour les marches ou les manifestations, c'est pourquoi ils sont habituellement vus avec méfiance.
Leurs fonctions
Le préfet de région a la charge d'informer la direction des autorités politiques sur la situation des conflits sociaux, la coordination avec les rondes paysannes et les organisations sociales et de les soutenir dans leurs actions de défense civile et de gestion du risque de désastres.
Par la loi, le préfet de région cherche à promouvoir le dialogue entre les autorités et les organisations sociale. Il exécute aussi des actions de prévention en relation avec l'accord de garanties dans les concentrations publiques et les spectacles pour éviter tout trouble de l'ordre public.
Les sous-préfets de province désignent et remplacent les lieutenant-gouverneurs, reçoivent et traitent les plainte contre les sous-préfets de district.
Les critiques
Dans ce contexte, on a discuté au Congrès d'initiatives destinées à éliminer la charge de préfet de région, de sous-préfet de province et de sous-préfet de district.
Le député Eduardo Castillo Rivas, du parti de droite Force Populaire, a proposé des modifications à une initiative destinées à ce que ces serviteurs de l'État n'exercent ni la représentation du président ni celle du pouvoir exécutif et qu'ils ne puissent pas non plus utiliser le budget assigné à des fins de prosélytisme.
Rubén Vargas Céspedes, qui a été ministre de l'intérieur pendant deux semaines sous le Gouvernement intérimaire de Francisco Sagasti (novembre 2020–juillet 2021) a critiqué le fait que les préfets et les sous-préfet exercent des tâches « déformées » et finissent par servir de support politique aux Gouvernements de service.
« Il y a des fonctions et des responsabilités qui ne reviennent pas aux préfets et aux sous-préfets du pays. Ils remplissent un rôle plus politique en faveur du Gouvernement de service, »,a dit , Vargas Cespedes, lors d'une session de la commission, de décentralisation, de régionalisation, de gouvernements locaux et de modernisation de la gestion de l'État, en octobre dernier.
« On ne travaille pas les politiques publiques du ministère de l'intérieur et beaucoup des nominations ne sont pas les plus adéquates, » a critiqué Vargas Cespedes.
Par contre, la députée Elizabeth Taipe Coronado, du parti de gauche, Pérou Libre, a défendu le rôle de ces fonctionnaires, en disant qu'ils contribuent à gérer les conflits sociaux et qu'ils sont un pont de dialogue entre la société et les autorités.
Après les différentes résolutions émises, les autorités politiques licenciées devront présenter les déclarations sur l’honneur des biens, des revenus et des intérêts.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos
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