Venezuela: Leopoldo López dénonce Julio Borges
Le procureur général de la République, Tarek William Saab, a rapporté que le ministère public avait demandé un nouveau mandat d'arrêt contre Julio Borges pour sa responsabilité présumée dans la tentative de coup d'État perpétrée le 30 avril 2019.
Depuis le siège principal de l'organe garant de la légalité à Caracas, Saab a souligné que le mandat d'arrêt a été traité par la 2e Cour de contrôle contre le terrorisme pour la commission présumée de trahison de la patrie, de conspiration et d’association de malfaiteurs.
Cette demande devant la justice vénézuélienne est basée sur les déclarations faites par Leopoldo López le 13 janvier dernier, dans lesquelles il signale que l’ancien député a eu une implication directe et essentielle dans les plans visant à renverser le Gouvernement dirigé par le président Nicolás Maduro.
"Après une lâche confession il y a quelques jours dans laquelle il signale un autre acteur aussi retors que lui (...) pour sa participation à la tentative de coup d'État du 30 avril 2019 ».
Il a rappelé qu'il s'agissait d'un appel à la mobilisation auquel ont participé d'anciens fonctionnaires de la police et de l'armée mais qui n'a pas eu de succès avec la majorité de la population. « C'est tragicomique parce que là-bas, ils avaient des armes destinées à tuer mais personne n’a répondu à cet appel. Là, on a vu des bananes cacher des grenades.
À ce sujet, le chef de l'action pénale a rappelé qu'il existe déjà deux autres mandats d'arrêt contre Borges : l'un pour sa participation directe au vol de l'or vénézuélien déposé en Angleterre et l'autre pour la planification et le financement de la tentative d’assassinat du chef de l'État qui a eu lieu en août 2018.
« C'est inhabituel et répugnant. Je pense que dans l'histoire du continent, il n'y a pas d'autre nation qui ait enduré de façon consécutive des attaques armées avec le soutien de puissances étrangères contre la démocratie", a observé le haut fonctionnaire.
Rappel
Le 30 avril 2019, un groupe de militaires actifs, des policiers rattachés à divers organes de sécurité, ainsi que des dirigeants politiques d'opposition et des députés de l'Assemblée nationale alors en désobéissance ont libéré illégalement Leopoldo López qui purgeait sa peine dans sa résidence. Ils se sont ensuite déplacés dans les environs de l’échangeur Altamira de Caracas, où ils se sont installés avec des armes et ont appelé à un coup d'État (intitulé « Opération Liberté »).
« Ces actions criminelles ont été exécutées avec la participation directe du lieutenant-colonel Illich Sánchez Farías alors commandant de l'unité située au Palais législatif ; qui a déployé des hommes, du matériel et des équipements militaires à cet endroit dans le cadre d'une activité présumée d'ordre public. Il a trompé sa troupe", a précisé Saab.
Il faut signaler que l'affaire a été prise en charge par les procureurs nationaux 22a, 67a et 83a avec 93 personnes objets de l’enquête dont sept ont été condamnées pour avoir admis les faits, 19 sont en procès privées de liberté ; 5 autres en procès avec mesure provisoire, 2 ont été graciées et 38 sont en fuite.
Violence et défaite
Dans le cadre des déclarations faites ce lundi, le procureur général a rappelé l'attaque organisée contre le processus politique qui a débuté en 1999 avec l'élection du président Hugo Chávez. Il a mentionné en particulier la grève des entreprises de 2001 ; le coup d'État du 11 avril 2002 ; la grève et le sabotage pétroliers qui se sont achevés en 2003. Il a également souligné les défaites lors du référendum révocatoire de 2004, la tentative de discrédit des élections législatives de 2005 et les réélections présidentielles de 2006 et 2012.
Le procureur général a souligné la spirale de violence qui a entraîné une bonne partie des partis politiques d'opposition après la mort du président Chavez, dans des initiatives telles que "La Salida" (2014) et les manifestations violentes de 2017. Tout ceci a précédé la tentative d’assassinat du 4 août 2018, l'auto-proclamation de l'ancien député Juan Guaidó en tant que "président par intérim" en 2019. La même année, « l'opération Liberté », et « l'opération Force et Liberté" (découverte en août) ont été lancées en plus de « l'Opération Honneur et Gloire" (novembre). À cela s'ajoute l'assaut d'un bataillon à Gran Sabana le 22 décembre 2019 dans le cadre de « l'Opération Aurora ».
À cela s'ajoutent les mesures coercitives et unilatérales qui ont causé en moyenne 44 000 000 000 de dollars de dommages patrimoniaux au Venezuela depuis 2015. Il faut ajouter environ 30 000 000 000 de dollars d'actifs et de ressources bloqués en dehors du pays, et les 214 000 000 000 de dollars de pertes subies par l'industrie pétrolière. "Cela nous parle de la servilité de ce secteur politique qui ne se souciait pas des dommages causés en prenant le pouvoir d’assaut juste pour satisfaire ses bas instincts", a commenté Saab.
Enquête
Dans le cadre de l'enquête sur toutes les actions illégales commises sous la soi-disant figure du "Gouvernement par intérim", le ministère public a demandé 289 mandats d'arrêt et a obtenu l'arrestation et l'accusation de 129 personnes. À ce bilan doivent être ajoutés 13 demandes d'extradition, 63 condamnations, 137 perquisitions, 149 saisies et 261 mesures réelles ont été prises.
« Ce ministère public, garant de la paix, de la justice et des droits de l'homme, fait un pas en avant pour renforcer toute la ligne d'action qu’implique le fait de rendre justice et de prendre soin de la stabilité démocratique. Que la voie électorale, le débat politique soient la voie pour atteindre la prospérité", a conclu le procureur général.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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