Mexique : Interview de la principale candidate à la présidence pour les élections 2024
Le docteur Claudia Sheinbaum, gouverneur de la ville de Mexico, est connue pour ses politiques progressistes, féministes et environnementales. Elle est considérée par beaucoup comme le successeur de l'actuel président Andrés Manuel López Obrador.
Rania Khalek de Breakthrough News y Zoe Alexandra de Peoples Dispatch ont parlé avec elle de la signification pour les Mexicains du projet de MORENA, de la quatrième transformation, de ses initiatives pour faire de la ville une ville plus sûre et amie de l'environnement et de la façon dont elle est entrée dans la politique progressiste.
Rania Khalek: Bonjour à tous. Je suis Rania Khalek de Breakthrough News.
Zoe Alexandra: Je suis Zoe Alexandra de Peoples Dispatch. Nous sommes ici à Mexico et le docteur Claudia Sheinbaum, gouverneur de Mexico et l'une des fondatrice du parti. MORENA du président Andrés Manuel López Obrador nous accompagne. C'est une figure montante de la politique mexicaine et l'une des favorites pour les élections présidentielles de 2024.
Rania Khalek: Docteur Sheinbaum, merci beaucoup de nous accompagner. Allons directement au fait : tu as étudié l'ingénierie environnementale à l'université et aujourd'hui tu es le chef du gouvernement d'une des plus grandes villes du monde avec plus de 20 millions d’habitants, Mexico. Tu es aussi l'un des fondateurs du parti politique, progressiste le plus important de la région, MORENA. Peux-tu nous parler de ton passage en politique ? Tu es passée de l'activisme étudiant à fonctionnaire élu. Quelle était votre politique en grandissant ?
Claudia Sheinbaum: Bon, en premier lieu, mon expérience, c'est la physique. J'ai étudié la physique, ensuite l'ingénierie énergétique pour ma maîtrise et mon doctorat.
Quand j'avais 15 ans, en secondaire, je me suis impliquée dans une mobilisation étudiante pour la première fois, le mouvement étudiant, parce que beaucoup de gens ne pouvaient pas entrer en secondaire. Moi, j'étais en secondaire, mais j'étais, tu le sais, solidaire avec ceux qui n'avaient pas la possibilité d’étudier.
Ensuite, je me suis engagée dans la politique sociale et ça a été très important pour nous en 1988 quand l’ingénieur (Cuauhtémoc) Cárdenas été candidat à la présidence. Et ça a été très important pour nous, parce que nous venions d'un mouvement étudiant et nous disions, je dis nous pour notre génération, et nous avons décidé de soutenir l'ingénieur Cardenas.
Plus tard, je suis allé aux États-Unis faire mon doctorat et quand je suis rentrée, j'ai travaillé à l'université. Mais j'étais engagée en politique par mes parents parce qu’ils étaient engagés dans le mouvement étudiant de 1968. J'étais engagée en politique mais ma principal occupation était d'être mère et d'être à l'université. Et en 2000, le président López Obrador, quand il était gouverneur de Mexico, m'a invité à être ministre de l'environnement, alors, je me suis engagée.
Ensuite, en 2006, avec la frappe électorale (commise contre la candidature d’Andrés Manuel López Obrador), j'étais déjà avec López Obrador bien que je sois revenue à l'université, j'étais avec lui dans tous les mouvements qui ont finalement donné naissance à MORENA.
Zoe Alexandra: Nous savons que le PRI et le PAN ont dominé de façon absolue la politique mexicaine à partir de 1946. En 2016, MORENA a été fondé pour être une alternative à cela. Et en 2018, MORENA a réussi à obtenir une victoire électorale historique avec l'élection d’Andrés Manuel López Obrador. Que signifie cela pour le cours de la politique mexicaine ?
Claudia Sheinbaum: Tu sais, en 2016, quand MORENA a été créé, personne ne voulait être à MORENA parce que c'était un nouveau parti. Et au Mexique, tu dois gagner un certain pourcentage des voix pour être un parti officiel. Et ça a été très difficile parce que peu de gens voulaient être à MORENA. La décision de nous éloigner du PRD, le parti dans lequel nous étions, a été prise parce que, tu le sais déjà, nous pensions à ce moment-là qu'il n'y avait pas de possibilité dans ce parti qui se rapprochait beaucoup du parti officiel.
Alors, nous avons décidé de créer MORENA. Je dis « nous avons décidé » parce qu'il y a eu beaucoup d'assemblées dans tout le pays qui ont décidé de créer ce parti. Et de 2016 à 2022, 7 ans ont passé. Et maintenant, nous avons la présidence, 22 postes de gouverneur sur 32, la majorité au Congrès, la majorité au Sénat et beaucoup de mairies.
Et pourquoi ? Parce que les gens veulent un changement. C'est le changement d'un modèle économique, le néolibéralisme, qui maintenant est dans le passé. Et maintenant, nous avons un Gouvernement qui pense à la majorité, qui pense aux Mexicains et pas aux privilégiés. Maintenant, nous avons même la majorité. C'est que les gens sont contents, bien que beaucoup de médias soient contre le président et contre MORENA. Tu le sais déjà, les gens veulent ce changement. Ils veulent que cette quatrième transformation, comme nous l'appelons, continue.
Rania Khalek: Une chose qui confirme une partie de ce que tu dis est le fait qu'actuellement, tu es en-tête de tous les principaux sondage d'intention de vote pour les élections présidentielles de 2024. Que penses-tu qui a amené ce soutien?
Claudia Sheinbaum: C'est bien. Tout d'abord, je pense que c'est parce que j'ai toujours été dans le mouvement. J'ai toujours été proche du président López Obrador depuis 2002. 23 ans. Et à un certain moment, les gens se souviennent que j'ai été dans le mouvement Adelitas que nous avions créé en 2008 contre la privatisation de la compagnie pétrolière mexicaine Pemex. Et j'ai été dans beaucoup de mouvements. Alors, ils pensent que je peux continuer tout ce que le président López Obrador est en train de faire.
Deuxièmement, c'est à cause de qui je suis et de ce que j'ai fait à Mexico. S’ils ne voulaient pas qu’un scientifique et un politique soient président, probablement, ils ne me préféreraient pas, moi. Et aussi mon travail à Mexico, si mon travail ici, à Mexico, avait été mauvais et si les gens avaient été contre moi, probablement, je ne pourrais pas faire le passe suivant.
Et enfin, que tu le croies ou non, c'est parce que je suis une femme. Tu le sais déjà, maintenant c'est le moment des femmes, il est incroyable que ce ne soit pas seulement le mouvement social des jeunes femmes. Au Mexique, nous avons aussi 9 gouverneurs et beaucoup de femmes qui participent à la politique. Ce n'est pas une chose extraordinaire et à un certain moment, les gens voient qu'il est bon d'avoir un président, une présidente.
Zoe Alexandra: Bon, nous aimerions parler de l'une des raisons que tu as évoquées, ton rôle en tant que gouverneur de Mexico, à nouveau, une ville de plus de 20 000 000 d’habitants, ce qui est très important. Et vous avez été élue par le vote populaire en 2018, comme gouverneur.
Vous avez pris beaucoup d'initiatives pour aborder certains des problèmes structurels qu’affronte la ville. Et l'un d'entre eux dont nous aimerions parler est l'assassinat de femmes, qui est un grand défi pour Mexico et un grand défi pour la région en général. Dans votre charge, vous avez pris beaucoup d'initiatives différentes pour aborder ce problème, pour faire de la ville un lieu plus sûr pour les femmes. Alors, peux-t unous parler un peu de ces initiatives ?
Claudia Sheinbaum: Oui. En novembre 2019, j'ai décidé de créer une alarme pour les femmes. Nous pourrions l'appeler ainsi. Et nous avons développé 11 points pour que les femmes se sente en sécurité dans la ville. Et maintenant, nous avons fait plus. Je peux te donner quelques exemples.
Par exemple, nous avons 27 centres pour nous occuper des femmes, victimes de violences dans leur foyer. Nous avons approuvé beaucoup de lois. L'une dont j'aime parler à beaucoup d'endroits concerné le fait que quand on pensons à la violence au foyer ou dans les familles, ce que nous pensons, c'est amener la femme et ses enfants dans un refuge. Alors, je me demande, pourquoi sortir la femme et la cacher ? Alors, maintenant, nous avons une loi ici, à Mexico, qui dit que c'est l'agresseur qui doit quitter la maison. Alors, bien que la propriétaire ne soit pas la femme, elle a le droit de rester dans la maison. Et l'homme ou l’agresseur est l'objet de mesures préventives ou même va en prison si, tu le sais déjà, le juge le décide. C'est donc une façon complètement différente de penser.
Et aussi, nous avons fait 800 km de corridors sécurisés avec beaucoup de lumières et des boutons pour appeler la police. Nous avons un numéro spécial, c'est le 765, pour appeler si tu as des problèmes et si tu es une femme. Il y a beaucoup d'autres choses que nous ne savons pas. Nous ne savons pas si maintenant il y a plus de sites féministes qu'avant parce qu’avant on ne les comptabilisait pas. Mais nous devons faire attention à cela.
Rania Khalek: Et je veux dire aussi que tu as affronté beaucoup d'autres problèmes. L'un des plus importants qui affecte toute la planète, évidemment, est le changement climatique. Et vous êtes ingénieur environnemental, comme je l'ai dit. Vous avez aussi été ministre de l'Environnement et vous faites avez fait partie du panel de l'ONU sur le changement climatique en 2007, qui a gagné le prix Nobel de la Paix. Et Mexico, comme toutes les villes importantes, s'occupe de nombreux problèmes en relation avec cela, comme l'accès à l'eau ou la contamination, seulement l'impact général du changement climatique. Pendant le temps où vous avez occupé cette charge, quelles ont été les principales initiatives que vous avez prises pour aborder ces problèmes qui affectent tout le monde ?
Claudia Sheinbaum: Bien, nous avons notre propre programme environnemental et de changement climatique pour la ville et je peux te raconter certaines des choses que nous avons faites. Nous avons planté environ 35 000 000 d'arbres et de plantes dans la ville en comparaison avec les quatre dernières années avant que je sois gouverneur. Cela fait 10 arbres par seconde.
Nous avons beaucoup investi dans l’électro-mobilité, mais pour le transport public. Ainsi, les deux téléphériques, les téléphériques de transport public les plus longs du monde. L'un se trouve à Iztapalapa, dans la partie occidentale de la ville, et l'autre dans la partie nord. L'un fait 10 km et l'autre presque 10 km et ils transportent environ 20 000 000 de personnes ou 20 000. Et nous avons déjà 500 trolleybus dans la ville et nous faisons une seconde étape, mais pas pour les voitures, seulement pour les trolleybus. 8 km/s.
Zoe Alexandra: Passons à une autre de ces raisons que tu as mentionnées, qui est, évidemment, la transformation. La quatrième transformation a été le projet phare du parti MORENA. Peux-tu nous dire un peu ce que signifie la quatrième transformation ? Qu’a-t-elle réussi jusqu'à présent et pour toi quelle est la vision nécessaire pour poursuivre ce projet et que reste-t-il à faire ?
Claudia Sheinbaum: Bien, nous l'appelons la quatrième transformation, parce que comme nous sommes une nation, nous avons eu trois transformations. La première, c'est l'indépendance qui a débuté en 1810.
La seconde c'est la réforme avec Benito Juárez. Nous avons séparé l'église de l’État et ensuite nous avons eu l'invasion française et l'invasion des États-Unis. Alors, le XIXe siècle, en particulier, la seconde moitié du XIXe siècle, fut très important pour le Mexique. Et ensuite, pendant beaucoup, beaucoup d'années, nous avons eu un dictateur : Porfirio Diaz.
La troisième transformation a été la révolution mexicaine qui a changé, tu le sais, le gouvernement non seulement pour plus de démocratie, mais aussi pour voir le gouvernement comme celui qui donne les droits sociaux.
Ces trois transformations ont été violentes. Il y a eu des guerres et la quatrième transformation est particulière parce que nous croyons en la paix. Et qu'est-ce qui a changé ? En 2018, en décembre, nous pouvons dire que le modèle économique a changé par rapport au néolibéralisme qui, à un certain moment, au Mexique était synonyme de corruption. (Il y a aussi eu un changement en ne donnant plus ) la plus grande partie des ressources naturelles du pays à des entreprises privées, une nouvelle façon de gouverner qu’à présent, nous appelons humanisme mexicain.
Nous croyons à l'investissement privé, nous croyons au commerce, évidemment, au libre commerce. Nous faisons du commerce avec les États-Unis et le Canada, mais nous pensons que les Etats doivent donner les droits aux personnes. Que pensons-nous être un droit ? L'éducation, la santé, un foyer, une retraite pour tous les vieux.
Nous croyons aussi à des domaines stratégiques de l'économie comme l'énergie. L'État doit faire partie de cela, surtout de l'électricité, du pétrole et en particulier maintenant du lithium qui est important et va devenir très important dans l’avenir.
Nous croyons au commerce, nous croyons à l'investissement privé mais nous croyons à la richesse des Mexicains. On ne peut pas mesurer l'investissement privé seulement par le PIB ou par l'investissement international. Il faut mesurer l'investissement public et privé en richesse pour le peuple. Et c'est la grande différence avec le néolibéralisme qui croit que le marché va tout résoudre.
Zoe Alexandra: À propos de la région, nous avons vu de nombreuses victoires électorales importantes de gauche, des forces progressiste en Amérique latine : au Honduras, en Bolivie, au Brésil et en Colombie. Quel est le sens de cette résurgence progressiste pour le Mexique et comment le Mexique se voit-il en faire partie ?
Claudia Sheinbaum: C'est quelque chose de très spécial qui se passe maintenant en Amérique latine. Et je pense que les gens ont décidé que le vieux modèle amène des inégalités et la corruption dans beaucoup de domaines. Les gens veulent avoir un Gouvernement qui s'occupe des personnes qui historiquement ont le moins. Et c'est très important parce que dans beaucoup de parties, c'est-à-dire, de ma génération, nous pensons toujours à l'Amérique latine, comme à la Grande Patrie et, tu le sais, alors pour moi, c'est quelque chose d'incroyable qui est en train de se passer maintenant. Nous devons donner des résultats.
Rania Khalek: Cette vague progressiste se distingue par la présence de plus de dirigeantes, des personnes, comme Xiomara Castro, Cristina Fernández, Francia Márquez. Et ensuite, le Mexique, évidemment, a hébergé l'Internationale Féministe, une réunion de toutes ces femmes dirigeantes de la région. Comment vois-tu cela en relation avec la vague croissante de féminisme dans la région ?
Claudia Sheinbaum: Il est évident que les femmes participent plus à la vie publique à cause du mouvement féministe, les femmes jeunes, celles qui ont dit, tu le sais, arrêtez la violence et arrêtez en particulier la violence sexuelle. C'est très important. Ce que je pense et ce que j’ai dit dans ce congrès international, c'est : parlons du féminisme social. Que pensez-vous à ce sujet?
Nous, les femmes, avons probablement les mêmes problèmes mais certaines souffrent plus. À Mexico, nous avons fait un sondage demandant : Qui est le plus discriminé à Mexico ? Est-ce que c'est à cause de la couleur de ta peau, si tu es indigènes et si tu es une femme. Alors, si tu es une femme et que tu es indigène, tu vas être plus discriminée. Et ce n'est pas la même chose pour une femme blanche ainsi, nous devons penser de cette façon. Ce n'est pas la même chose pour toutes.
Zoe Alexandra: Le Mexique a des liens historiques avec le peuple de Cuba. Et pendant ces dernières années, sous la direction d’ Andrés Manuel, il y a eu beaucoup d'avancées importantes en ce qui concerne la coopération économique et médicale. Évidemment, le blocus des États-Unis présente de nombreux défis, mais pour vous, quelles sont les principales barrières pour avancer dans l'intégration entre les peuples de la région et en particulier, évidemment, avec le peuple de Cuba ?
Claudia Sheinbaum: Nous sommes contre n'importe quelle sorte de blocus parce que les gens en souffrent. Ce n'est pas seulement être contre un certain Gouvernement, les gens souffrent. Et bien que ce blocus existe, le peuple de Cuba a construit son propre chemin. Tu le sais déjà, la médecine à Cuba est incroyable en comparaison avec beaucoup d'autres pays du monde. Alors les Cubains, nous devons décider ce qu'il va se passer avec Cuba. Les personnes dans d'autres pays vont décider pour elles-mêmes. C'est un principe de la politique étrangère du Mexique. C'est dans la Constitution, la souveraineté de tout pays.
Nous avons des liens avec Cuba. Et en ce moment, nous bénéficions des médecins cubains qui viennent au Mexique parce que pendant les 10 dernières années, les facultés de médecine ont fermé et par conséquent, nous n'avons pas assez de médecins. Alors, nous cherchons un pays qui veuille nous aider à avoir un bon système de santé publique. Et les Cubains disent qu'ils vont nous aider. Alors, nous recevons cette aide et nous payons pour ce service. Et nous payons les médecins comme nous le ferions avec n'importe quel autre pays. Et cela profite à Cuba. Alors, tu le sais déjà, ils doivent décider de leur avenir, personne d’autre.
Rania Khalek: j'ai mentionné le problème de la souveraineté. comme je suis sûre que tu l'as vu, nous avons ces politiciens conservateurs aux Etats-unis qui ont fait ces déclarations très provocatrices sur l'intervention militaire au Mexique sous prétexte de lutter contre les cartels de la drogue. Et cela se produit après qu’AMLO ait nationalisé l'industrie du lithium du pays, c'est pourquoi ils ne sont pas très content. Et j'ai aussi souligné l'importance de la souveraineté du Mexique. Alors, quel est votre position sur l'ingérence des États-Unis au Mexique ?
Claudia Sheinbaum: Je suis contre, comme je suis contre l'intervention dans n'importe quel autre pays.
Pourquoi au Mexique ? Tu le sais déjà, avec le trafic de drogue entre le Mexique et les États-Unis. C'est parce qu’aux États-Unis, il y a historiquement plus de consommateurs qu'au Mexique. Alors, si nous voulons arrêter cela, ce n'est pas seulement la violence, il faut dire aux jeunes que les drogues, en particulier, le fentanyl, détruisent des vies humaines.
Mais il s'agit de coopération, pas d'invasion. Tu le sais, nous devons travailler ensemble pour arrêter la consommation et arrêter le marché des armes à feu qui arrivent principalement des États-Unis. Alors, tu le sais, c'est mutuel. De la même façon que nous devons travailler ensemble maintenant, tu le sais déjà. Ce n'est pas seulement, je pense, de la propagande, mais nous devons défendre le Mexique en tous points.
Zoe Alexandra: Ces derniers mois, il y a eu de très grandes et très importantes mobilisations pour soutenir le président Andrés Manuel, le projet de MORENA, la quatrième transformation et la nationalisation du lithium. Maintenant, il reste un an de mandat à AMLO en tant que président. Pour conclure cette interview, pourrions-nous parler un peu de ces dernières années pendant lesquelles MORENA est au pouvoir et de la signification que cela a réellement eu pour la population du Mexique ?
Claudia Sheinbaum: Cela a signifié des retraites pour les vieux. Cela a signifié de nombreuses bourses pour les pauvres, des bourses universelles pour les étudiants du secondaire qui vont dans les écoles publiques. Nous allons avoir un nouveau train dans le sud du pays. Un autre train qui va du Pacifique à l'Atlantique et au golfe du Mexique. Nous allons avoir plusieurs ports. Nous allons avoir beaucoup d'investissements dans de nouvelles routes. Nous avons déjà un nouvel aéroport.
Alors, si tu prends le dernier Gouvernement et ce Gouvernement, nous avons beaucoup d'investissement public, l'investissement étranger le plus haut au Mexique. Et tu as, en même temps, de nouveaux droits pour le peuple. Et c'est pour cela que l'indice d'approbation du président López Obrador est de 70 %, c'est parce qu'ils voient que ce nouveau Gouvernement a mis en place des changements et que c'est au bénéfice de tous.
J'ai lutté pour le Mexique, et j'ai lutté pour une nouvelle façon de voir l'histoire même pour nos cultures millénaires. Alors, le Mexique a beaucoup changé en plus de quatre ans. Je veux dire, beaucoup. Et la façon dont je le vois, c'est que je veux le dire, les gens sont enchantés par ce changement.
La majorité des gens veut son président parce qu'il a gagné le cœur des gens, parce que c'est un président qui a lutté pour eux pendant 25 ans. C'est-à-dire qu'on ne peut écrire l'histoire du Mexique, des premières 25 années du XXIe siècle sans López Obrador. Il a beaucoup changé le Mexique avec les mouvements sociaux qui l’ont accompagné et il a été à la tête de cela.
Les choses changent en bien au Mexique. Et je pense que nous devons continuer cette transformation. Nous ne pouvons pas revenir à la corruption et aux vieux Gouvernements qui ne faisaient quelque chose que pour les privilégiés. Ainsi, nous sommes en paix. Nous avons la paix politique. Nous avons la paix sociale. Nous avons de la violence dans certains coins du pays à cause des cartels de la drogue, mais nous devons continuer à donner des droits aux gens et en même temps à combattre, tu le sais déjà, les cartels de la drogue et toute la violence que nous avons au Mexique. Nous sommes dans un bon endroit maintenant même.
Rania Khalek: Bon, docteur Sheinbaum, nous voulons te remercier pour nous avoir accompagnées et nous avoir accordé de ton temps.
Claudia Sheinbaum: Non, merci beaucoup à toi. Merci.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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