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Pensée critique: Tout ce qui est humain est à nous

14 Avril 2023, 14:40pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Juan Carlos Giuliani

 

Après la chute du mur de Berlin et la dévastation mondiale provoquée par l'impérialisme, les travailleurs se dirigent vers l'écriture d'un nouveau Manifeste. La construction de nouveaux paradigmes pour répondre aux défis posés par le XXIe siècle est un accouchement collectif qui peut être apprécié très particulièrement dans notre Amérique latine.

 

Réécrire la doctrine de la classe ouvrière implique de remettre en question le dogme des vérités absolues et de récupérer pour les nouvelles générations l'idéologie des pionniers de la Grande Patrie.

 

Tout comme à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le mouvement ouvrier dans le monde s'est organisé et a lutté pour la journée de travail de 8 heures, aujourd'hui les drapeaux inaliénables des travailleurs sont de mettre fin à la faim et à la pauvreté, de garantir l'accès au travail, à la santé, à l’éducation, au logement, à la communication, à un salaire et à des conditions de travail dignes.

 

Nous habitons un monde où la moitié de la main-d'œuvre est inoccupée. Sur la moitié occupée, 50 % ont un emploi informel. Parmi les travailleurs blancs, un quart seulement est syndiqué. C'est-à-dire que seulement 8 % de la population mondiale économiquement active est affiliée à un syndicat.

 

La tâche de reconstruction de la force propre organisée et consciente que demande cette nouvelle étape est énorme et nous interpelle tous pour affronter avec succès l'irrationalité du capitalisme qui nous conduit aux portes d'une hécatombe planétaire.

 

En 1848, Marx et Engels publient le Manifeste Communiste qui décrit les principes du matérialisme dialectique et indique la marche à suivre pour une révolution prolétarienne qui renverserait le capitalisme pour instaurer une société sans classes. Le cri de ralliement "Travailleurs du monde entier, unissez-vous !" est devenu la base idéologique du mouvement ouvrier international.

 

Soixante-dix-neuf ans plus tard, en 1927, Manuel Ugarte publie son Manifeste pour la Jeunesse Latino-américaine dans la revue péruvienne Amauta, que dirigera José Carlos Mariátegui jusqu'à sa mort.

 

Ugarte, qui a amené son message de libération à presque tous les pays d'Amérique latine, affirme dans son Manifeste la nécessité de promouvoir les exportations, de réduire les importations, de supprimer l'excès de spéculation, de développer les industries nationales, de promouvoir les relations fraternelles avec les pays voisins, d'encourager les jeunes à étudier et de combattre les monopoles.

 

Son affirmation selon laquelle "le moment est venu de réaliser la Seconde Indépendance", est un héritage toujours en vigueur. "Notre Amérique doit cesser d'être riche pour les autres et pauvre pour elle-même", dit-il. Et il souligne : « Si le prolétariat nourrit l'objectif irréductible de l'émancipation, il ne l'atteindra qu'en assumant enfin la responsabilité de conduire ses propres affaires ».

L'existence des peuples est semée d'injustices odieuses. Tout comme dans la vie nationale il y a des classes qui possèdent les moyens de production, dans la vie internationale il y a des nations qui brandissent les moyens de domination, c'est-à-dire la force économique et militaire, qui se placent au-dessus du droit et font de nous leurs vassaux », écrit Ugarte, l'un des si nombreux oubliés de l'histoire officielle.

 

Le Manifeste des Travailleurs du XXIe siècle sur notre continent, revendique nos ancêtres indo-ibéro-afro-américains, désavoue les visions eurocentriques qui ont imprégné une bonne partie de l'intellectualité indigène et reconnaît que les différences Nord-Sud constituent l'une des expressions les plus notables de la contradiction entre Empire et  Nation.

 

Dans un pays périphérique, la lutte des classes est témoigne du projet de libération nationale et sociale.

 

Le nouveau Manifeste doit être rédigé sur la base de règles éthiques profondément humanistes, fraternelles et égalitaires, qui proposent une stratégie de pouvoir émancipateur de la classe ouvrière pour pouvoir construire une nouvelle société sans exploiteurs ni exploités.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

source en espagnol:

https://www.resumenlatinoamericano.org/2023/04/13/pensamiento-critico-todo-lo-humano-es-nuestro/

URL de cet article:

http://bolivarinfos.over-blog.com/2023/04/pensee-critique-tout-ce-qui-est-humain-est-a-nous.html