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Venezuela : D'où vient le financement des partis d'opposition et de leurs primaires ?

27 Mai 2023, 15:53pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Les élections primaires sont option privilégiée par un secteur de l'opposition vénézuélienne pour choisir leur candidat à la présidence dans le contexte de l'atomisation dont elle est l'objet. Mais des doutes persistent concernant le fait que d'autres partis se demandent toujours s’ils vont y participer ou no que ce soit à cause de l'absence de consensus sur l'assistance technique du CNE ou à cause d’une véritable division entre factions.

 

La mobilisation des pré-candidats sur le territoire national a déjà commencé sans rencontrer aucun obstacle, même pas économique. Certains d'entre eux sont affiliés à la Plate-forme Unitaire Démocratique (PUD), la coalition politique qui a  soutenu « l'intérim » et qui a eu dans l'ancien député Juan Guaidó la personnification de l'échec de l'anti -politique.

 

Une opposition financée par des fonds de l’État

 

Le 4 mai dernier, Bloomberg a publié une note dans laquelle il révélait que cette coalition qui brandit l'image de l'Assemblée nationale élue en 2015 (AN–2015) a obtenu le contrôle d’au moins 347 000 000 de dollars provenant des comptes bancaires vénézuéliens gelés aux États-Unis.

 

L'appropriation par l’anti-chavisme des fonds de l'État vénézuélien retenus par les États-Unis, n'est pas nouvelle, la même note de Bloomberg affirme qu'il a dépendu de ces fonds pour financer ses opérations à partir de 2019 étant donné que le département d'État des États-Unis a certifié les « fonctionnaires de l'opposition » (sic) pour récupérer leur accès.

 

C’est ce qu’a précisé Alejandro Plaz, fondateur de l’ONG Súmate et ancien représentant de la direction Ad Hoc du conseil d'administration des dépenses du Gouvernement intérimaire qui a déclaré lors d'une reddition de compte que l'argent destiné à promouvoir le changement de régime au Venezuela (ou fonds pour la libération du Venezuela et l'attention au cas de risques vitaux) n'est pas un budget national mais un fonds créé par l’AN–2015, grâce à une « loi spéciale. »

 

La validité de ce soi-disant corps législatif est inexistante, il fonctionne à travers une autre construction pseudo-légal, intitulée « commission législative déléguée » dirigée par Dinorah Figueira, également en fuite, qui fait fonction de « présidente » depuis janvier dernier, quand elle a été élu par le groupe restant des anciens députés qui soutiennent ce parapet.  Figueira appartient au parti D'abord la Justice (PJ) dans lequel milite aussi le pré-candidat interdit   Henrique Capriles Radonski, a nié le fait que les fonds de la Banque Centrale du Venezuela soient sous son administration ou sur ses comptes personnels.

 

Mets l’AN–2015, s'est approuvée à elle-même la « réforme partielle de la loi du fonds pour la libération du Venezuela et l'attention au cas de risques vitaux » le 30 décembre dernier pour injecter un peu plus de 49 000 000 de dollars dans ce qu'on appelle le « statut de transition vers la démocratie pour rétablir la validité de la Constitution de la République Bolivarienne du Venezuela. » Les dépenses que cet artifice légal concerne incluent trois programmes :

 

–La défense et le renforcement du pouvoir législatif national et la protection sociale de ses membres : 7 000 000 de dollars,

–la protection et la défense de la démocratie : 35 000 000 de dollars,

–le fonctionnement du conseil d'administration et de protection des actifs, de la direction   AD-hoc de la Banque Centrale du Venezuela et de Petróleos de Venezuela S.A (PDVSA) : 7 000 000 de dollars

 

Le programme « Protection et défense de la démocratie » qui concentre le plus de ressources est d’un montant égal à celui de 2022, inclut des bons pour des activistes de partis politiques d'opposition, alors même que dans le rôle, il est  dit que qu'elles sont destinées à « des activités de formation, d'organisation et de soutien à l'activisme citoyen pour rétablir l'ordre constitutionnel, la défense des droits de l'homme et exiger des élections libres, justes et transparentes. »

 

Lors de la session du 21 mars dernier, Gustavo Marcano, qui préside le conseil d'administration et de protection des actifs, a remis e un rapport contenant l'estimation de la dette par concept de litiges, ce pourquoi, en plus des 49 000 000 de dollars déjà décrits, d'autres ressources seraient approuvées pour le paiement des cabinets d'avocats qui travaillent soi-disant pour la défense des actifs comme CITGO.

 

Ni pendant l'intérim, ni sous la présidence de Figueira, le montant du salaire des députés n'a été spécifié mais après une déclaration de la présidente de PJ, Maria Béatriz Martínez, on a appris que pendant les années précédentes, les soi-disant parlementaires avaient reçu des salaires, qui oscillaient entre 1200 et 1500 $.

 

Des primaire avec des fonds de l'État ?

 

Le secteur politique qui puise sa légitimité dans le consentement de la Maison-Blanche et d'autres pays satellites des États-Unis a démontré que la transparence ce n'est pas son fort. Il l’a démontré avant, pendant et après le “Cucutazo”, également avec la faillite de la compagnie pétrochimique MONÓMEROS et les conséquences dénoncées par Alberto Calderon Berti. Entre ce que dit Bloomberg et ce qu'ils déclarent comme «fonds pour la libération du Venezuela » la différence est de près de 3 00 000 000 de dollars.

 

La Constitution vénézuélienne stipule dans son article 67 : « On ne permettra pas le financement des associations à fins politiques avec des fonds provenant de l'État. » En vue de ce qui est exprimé, il y a un transfert de fonds de l'État vers les agences particulières des partis du G3 + 1, en particulier pour le financement des élections primaires au cas où elles auraient lieu.

 

D'autres part, dans le débat concernant l'assistance technique du CNE, il faudrait aborder le problème de l'origine des fonds destinés aux campagnes. Une des fonctions du Pouvoir Electoral, selon l'article 293 de la Constitution, est de contrôler, de réguler et d'enquêter sur les formes de financement des organisations à fins politiques (§ 9). Par conséquent, le transfert de fonds en question serait un bon sujet d'enquête de la part de cet organisme.

 

Le point important en matière de politique et d'institutions concerne la loi sur les Partis Politiques, les Réunions Publiques et les Manifestations qui date de 1965. Dans son article 6, cette loi dit que ces formations « exprimeront dans leur statut de constitution qu'elle ne signeront pas de pacte qui les oblige à soumettre leurs actions à des directives provenant d'entités ou d’associations étrangères, » ce qui est évidemment l'opposé de ce que font certains partis.

 

En tenant compte du fait que cette loi date des années 60 et qu'il y a des preuves qu'une partie du trésor public, pillé dans des entités financières à l'étranger grâce au blocus est en train d'être utilisé à des fins politiques, l'actualisation et le renforcement de cet instrument légal qui permettrait de prendre des mesures importantes dans un contexte de vol organisé par des secteurs d'opposition pendant ces dernières années devient nécessaire.

 

Le renforcement des mécanismes publics destiné au contrôle et à la transparence de ces éléments se ferait avec des outils punitif. Et c'est là que l'Assemblée nationale veut à nouveau s’insérer dans le centre de la dynamique politique nationale.

 

L'existence même de l’AN–2015 met en danger la voie électorale exigée par l'opposition, étant donné que le régime de « sanctions » cause des dommages à la stabilité sociale et à l'économie nationale, et aussi parce que des membres de ces mêmes partis (Volonté Populaire, Action Démocratique, un Nouveau Temps et PJ.) qui ont confirmé qu'ils feraient des primaires reçoivent des fonds de l’État qui ont été retenus par un Gouvernement étranger.

 

Le scénario envisagé précédemment s'ajoute au déboursement de 55 000 000 de dollars que les agences d'ingérence des États-Unis ont assignés aux O.N.G. pour renforcer le secteur « démocratique. » Ce montant représente seulement 20 % du montant accumulé depuis 2011 : l'augmentation du financement de ces organisations est fait dans l’intention de les renforcer pour renflouer la base politique de l'opposition face à la détérioration de la perception publique des partis d’opposition.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2023/05/17/venezuela-de-donde-proviene-el-financiamiento-de-los-partidos-opositores-y-sus-primarias/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2023/05/venezuela-d-ou-vient-le-financement-des-partis-d-opposition-et-de-leurs-primaires.html