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Venezuela: Loué soit Chevron !

26 Mai 2023, 16:58pm

Publié par Bolivar Infos

Par Werther Sandoval

 

 

Après avoir diffusé l'idée que Chevron serait empêchée d'élever la production pétrolière à cause de l’inopérabilité dePDVSA, maintenant, les médias, sans rime ni raison, annoncent que l'entreprise étasunienne est proche d'augmenter l'extraction à plus de 160 000 barils par jour.

 

Pas tous les médias, bien sûr. Car s'ils étaient tous aussi dociles et soumis, ils rendraient certainement la vie des habitants de ce pays et de la planète très difficile, mais pas impossible. Malheureusement, jusqu'à présent, il n'y a pas de théorie de la communication qui soutienne leurs désirs insatiable d'atteindre le rêve de ce qu'on appelle l’Aiguille Hypodermique proclamé par le chercheur et publiciste étasunien Harold Dwight Lasswell, qui, entre la première et la seconde guerre mondiale, a formulé l'idée que les médias, en piquant les esprits jusqu'à leur inoculer leurs messages, parviennent à provoquer dans les masses les comportements souhaités par les maîtres des médias.

 

Pour eux, Chevron n'est pas la compagnie pétrolière qui fait des affaires lucratives avec les excréments du diable du pays du soleil bien-aimé depuis plus de 100 ans au Venezuela. Il leur arrive encore moins de penser qu'elle n'a jamais eu de travailleurs en haillons et faméliques arpentant les couloirs poussiéreux et desséchés du bureau numéro un.

 

Pour eux, Chevron n'est pas une compagnie pétrolière transnationale associée à  PDVSA avec moins de 50 % des parts dans les entreprises mixtes Petroindependiente qui détient 25,2 % des actions, Petroboscan 39,2%, Petropiar 30% et Petroindependencia 34%.

 

Pour eux, elle est seul à agir et à produire. L’idée qu’à cause des sanctions du Gouvernement de son pays, les États-Unis, appliquées au Venezuela, elle a abandonné sa responsabilité de produire le quart qui lui revient dans ces entreprises mixtes et a laissé tout ce « carro », comme nous disons en créole, à PDVSA ne traverse pas les salles de rédaction.

 

Rien à voir. Lancés dans leur tâche de gagner les sourires et la sympathie "verte" du Gouvernement des Etats-Unis, la première conception de l’ordre du jour adoptée par ces médias a été et continue d'être d'essayer d'abrutir les masses humaines afin qu'elles répètent comme des perroquets que Chevron vient nous faire la faveur, au prix d'un grand sacrifice, d'augmenter la production. Des gens si bons.

 

Une fois l'entreprise identifier avec la vocation humanitaire et éthique de mère Teresa de Calcutta et l'esprit caritatif de Viridiana de Luis Buñuel, l'étape suivante a été d'essayer d’enfoncer dans l'opinion publique l'idée que cet orphelinat pétrolier ne pouvait bien faire son travail de  bienfaiteur à cause de l'inaptitude opérationnelle de PDVSA.

 

« Crise au Venezuela : le chavisme ne peut pas payer le dragage du lac Maracaibo et freine les plans pétroliers, » disait, il y a à peine une semaine, le média argentin Infobae toujours plus préoccupé par le Venezuela que par la Vache Morte, des terres gaucho. Le journal dont la décadence actuelle a débuté dans les années 60, El Nacional, à cause des sanctions et du blocus imposés par le renseignement britannique et l’Asociación Nacional de Anunciantes, ANDA, parce que son directeur « communiste », Miguel Otero, Silva, soutenait la révolution cubaine, titrait: . « Bloomberg : Les plans de Chevron sont freinés à cause de l'impossibilité pour le Venezuela de payer le dragage. »

 

Le média qui a dans son manuel de style, le principe sacré et toujours en vigueur de ne jamais porter atteinte aux intérêts des États-Unis, la Voix de l'Amérique, a été plus audacieux et a dit : « La hausse de la production de Chevron au Venezuela est limitée par le risque politique, » comme si le fait d'augmenter ou non la production dépendait  du fait, que le président Maduro gagne ou non les élections en 2024.

 

Mais il y a plus. Fidèle à sa source, la Voix de l'Amérique cite les paroles du président de Chevron qui dit que la production de l’entreprise au Venezuela pourrait continuer à être modeste à cause, entre autres choses, du résultat des futures élections. Je m'attends à ce que nous allions lentement", a-t-il ajouté lors de la journée annuelle des investisseurs de l'entreprise. "Il est probable qu'elle soit un peu plus élevée que cela (90 000 barils par jour) aujourd'hui. »

 

Mais bon, ce qui est paradoxal, c'est que « la lente avancée de la modeste production », comme si les désirs de lucre ne défiait pas la vitesse de la lumière, est qu’en ayant produit quelques 40 000 barils par jour à la fin de 2022, la semaine dernière, Reuters annonçait : « Dans la seconde étape, Chevron espère augmenter sa production de pétrole à 160 000 barils par jour cette année et à 200 000 en 2024. » C'est-à-dire que l'extraction augmentera du modeste chiffre de 500 %.

 

Avertissement

 

La raison de cette avancée, presque désespérée, l'analyste pétrolier, professeur de l'université centrale du Venezuela, Carlos Mendoza Potel l'explique en partie. Il signale qu'en réalité selon des données pas très récentes mais toujours présente dans le bas profil de la corporation, seulement dans le champ Boscán Chevron est arrêté sur l’un des géants que possède le Venezuela, et c'est ce que enregistre l'association de géologue des États-Unis AAPG:

 

« Le champ Boscán est un  champ de pétrole lourd géant, situé sur terre à 45 km au sud-ouest de Maracaibo, Venezuela.… Le volume de pétrole original sur site est estimé entre 25 000 000 000 et 35 000 000 000  de baril, la production accumulée est de 1 200 000 000 000 barils de pétrole. »

 

C'est-à-dire, dit Potella, « qu’on a à peine produit depuis sa découverte, en 76 ans, entre 3,4% et 4,8 % du pétrole sur site à l'origine. »

 

« Et Chevron ? » s'exclame Portella. « Il salive comme le chien de Pavlov devant des perspectives qu'il connaît et qu'il sait être très prometteuses et il fait du lobby entre Washington et Caracas. »

 

Les médias vont par-là. Avec les ventilateurs qui tournent à fond et en ayant toujours présente à l'esprit la ligne politique de l'information disant que toute hausse de la production de pétrole se fait grâce à Chevron et que toute baisse de la production de pétrole est de la responsabilité de l'incapacité de PDVSA.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2023/05/22/venezuela-alabada-sea-chevron/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2023/05/venezuela-loue-soit-chevron.html