Colombie: Que se passe-t-il en Colombie ?
Le président Gustavo Petro a affirmé qu'il n'accepte pas le chantage, "je ne vois pas non plus la politique comme un espace de faveurs personnelles".
Le président colombien avait déjà dénoncé une stratégie de coup d'État doux contre les membres de son Gouvernement.
Le président colombien Gustavo Petro a réaffirmé son intégrité morale alors qu'un scandale récent impliquant deux anciens membres de son Gouvernement s'intensifie dans le pays et que les critiques de l'opposition contre la gestion du président redoublent.
L'ancien ambassadeur colombien au Venezuela, Armando Benedetti, et l'ancienne chef de cabinet, Laura Sarabia, sont impliqués dans une affaire pour abus d'autorité et écoutes téléphoniques.
Ce fait survient alors que le président demande au Congrès d'approuver plusieurs réformes en matière de santé, de travail et de pensions, dans le cadre du programme de justice sociale de son Gouvernement.
À ce sujet, Petro a affirmé sur son compte Twitter: « Je ne suis là que pour obtenir plus de justice sociale dans mon pays. C'est ce qui me motive et m'obsède. S'il y a des gens dans une autre logique différente dans le Gouvernement, il vaut mieux qu'ils le quittent. »
Néanmoins, il a envoyé un message à l'ancien ambassadeur disant: « Je pense comprendre ce qui se passe dans l'esprit d'Armando Benedetti, j'accepte ses excuses, mais il doit expliquer ses paroles devant le parquet et le pays. »
Le correspondant de teleSUR en Colombie, Hernán Tobar, a rappelé que le président Petro avait déjà dénoncé une stratégie de coup d'État doux contre les membres de son Gouvernement, y compris contre ceux du Pacte historique en affirmant : "Ce qu’il y a ici , c'est une persécution politique et juridique, un lawfare contre eux pour que les réformes sociales, politiques et économiques qu’on envisage n’avancent pas. »
« Ce dernier scandale rend compte de prétendues interceptions illégales impliquant une employée du service à domicile de la chef de cabinet, Laura Sarabia, avec une perte d'argent de sa résidence impliquant également l'ancien ambassadeur au Venezuela, Armando Benedetti. En apprenant ce scandale, le président a demandé la démission des deux et, après cela, des médias internes révèlent une série d’enregistrements audios où Benedetti exprime son malaise parce qu'il a dû démissionner, après cette situation où il assure qu'il y a des irrégularités dans l'entrée d'argent dans la campagne, qu'il y a des irrégularités dans l’élection du président Gustavo Petro, » a précisé Tobar.
Face à cette situation, le président colombien a affirmé qu'il n'acceptait pas le chantage, et il a ajouté: « Je ne vois pas non plus la politique comme un espace de faveurs personnelles. »
« Personne du cabinet du Gouvernement ni les directeurs ni les commandants de la force publique ni les directeurs d'appareils de renseignement n'ont ordonné l'interception de téléphones ni les perquisitions illégales et on n’a pas accepté de chantage sur des charges publiques ou des contrats, on n’a pas reçu non plus l'argent de personnes liées à la drogue dans la campagne. Et on a encore moins manipuler des chiffres, comme 15 milliards hors de notre comptabilité, », a-t-il ajouté.
En outre, Benedetti lui-même a déclaré que « les enregistrements audio de Revista Semana ont été manipulés. »
En ce qui concerne cette question, le Conseil national électoral (CNE) a cité Benedetti et Sarabia à comparaître le 13 juin prochain pour qu’ils témoignent sur le financement de la campagne de la coalition du Pacte historique.
Cherchant à discréditer Petro dans ce qu'on appelle un coup doux, la presse opposée au Gouvernement ainsi que la classe politique de droite ont comparé sa gestion à des Gouvernements passées sous lesquels il y avait des écoutes téléphoniques, entre autres délits.
Le président a également dénoncé le fait qu'une agence de renseignement du Gouvernement de son prédécesseur, Iván Duque, « a enregistré illégalement toutes nos conversations sur Zoom pendant tous les mois de ma campagne et ces enregistrements ont été publiées sur Semana. Ils n'ont jamais pu publier une minute même où je disais quelque chose d'illégal ou d’irrégulier, » ajoutant que l'enquête sur ces écoutes n'a jamais progressé au bureau du procureur.
De même, il a remis en question la décision du Conseil d'État d'annuler l'élection de l'un des hommes clés pour faire avancer les réformes, Roy Barreras, pour double militantisme, et la suspension éventuelle de plusieurs autres membres du Congrès à la Chambre.
Pour sa part, l'avocat de Laura Sarabia, Jorge Gómez, a indiqué que face aux enregistrements audio révélés par un média local, « il est important de préciser qu'il a déclaré dès qu’il a eu démissionné qu'il y avait des actions malveillantes révélées par une personne qui cherchait à faire du mal à un Gouvernement qui s'est engagé dans le changement. »
« Il se tournera donc vers tous les appels de la justice et des organismes de contrôle pour clarifier et expliquer les faits qui sont de sa compétence et dont il a connaissance, » a-t-il déclaré dans un texte publié par Sarabia sur son compte Twitter.
Dans cette situation, la Chambre des représentants a temporairement gelé les débats sur les réformes proposées par le Gouvernement colombien.
Selon le président de la Chambre des représentants, David Racero, la discussion sur les réformes sera gelée jusqu'à ce que « nous puissions non seulement dialoguer à nouveau, mais aussi reconstruire la coalition gouvernementale et faire les démarches adéquates pour discussions si importantes que celles-là. »
La vice-présidente de la Colombie, Francia Márquez, a déclaré sur ses réseaux sociaux qu'il fallait s'attendre à ce que la droite ne reste pas tranquiile « en voyant comment nous gouvernons en faveur du changement pour la Colombie."
« Toute leur vie, ils ont manipulé et trompé le peuple pour rester au pouvoir. C'est leur façon d’agir, c'est comme ça qu'ils ont toujours fonctionné, » a déclaré Márquez.
Selon l'analyste politique Boris Duarte, il existe une matrice médiatique contre le Gouvernement de Petro dans le pays.
« En Colombie, il existe une matrice médiatique opposée à ce changement qu’a représenté l'arrivée à la présidence de Gustavo Petro et du Pacte historique. Cette matrice médiatique a pour but d'affaiblir, de discréditer ce Gouvernement. On voit qu'il n’y a rien de sérieux dans l'exercice d'examen de l'analyse de la gestion du président mais ce qu'on voit, c'est l'intention de saisir toute opportunité pour affaiblir sa légitimité", a-t-il précisé.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos
Source en espagnol :
https://www.telesurtv.net/telesuragenda/colombia-situacion-gobierno-gustavo-petro-20230605-0036.html
URL de cet article :
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