Venezuela: Les sanctions seront levées si des « pas concrets » sont faits
Caracas a dénoncé le fait que ces mesures coercitives unilatérales se sont traduites par des pertes d'environ 232 000 000 000 de dollars.
Le Gouvernement des États-Unis a confirmé qu'il était prêt à lever les mesures coercitives unilatérales qu'il a imposées au Venezuela si le Gouvernement du président Nicolás Maduro fait des « pas concrets » dans les revendications de Washington, comme la définition des règles qui régiront les prochaines élections présidentielles, prévues constitutionnellement pour 2024.
« Nous voyons que les États-Unis ne peuvent pas être un acteur politique au Venezuela, mais (...) nous soutenons les dialogues entre les Vénézuéliens et proposons de soulager la pression des sanctions sur la base de pas concrets, » a déclaré jeudi Juan González, conseiller de la Maison Blanche pour l'hémisphère occidental.
Dans cette perspective, le Gouvernement de Joe Biden tente de trouver un autre rôle dans le différend politique vénézuélien et d'explorer « une autre voie » impliquant l'abandon de la politique de « pression maximale » mise en œuvre par l'ancien président Donald Trump (2017-2021).
Les interférences des États-Unis dans le dialogue
Caracas dénonce le fait que depuis 2015, les États-Unis ont imposé, avec le soutien de l'Union européenne, 929 sanctions économiques et financières qui se sont traduites par des pertes de l'ordre de 232 000 000 000 de dollars, selon les chiffres donnés par la vice-présidente Delcy Rodriguez le 21 avril dernier.
Au début du mois de janvier 2023, Washington a menacé le Venezuela de maintenir « intacte » sa politique de sanctions et de blocus jusqu'à ce que des « pas concrets » soient faits vers ce qu'ils considèrent comme « le retour à la démocratie » du pays.
Maduro, de son côté, a accusé le Gouvernement étasunien de torpiller le dialogue avec le secteur radical de l'opposition regroupé dans la soi-disant « plate-forme unitaire », en refusant de libérer 3 200 000 000 de dollars destinés à répondre aux besoins sociaux urgents, conformément à un accord signé au Mexique en novembre 2022.
Caracas a également qualifié cette affaire de « scandale international sans précédent » et a annoncé une action en justice contre la licence 42 délivrée par le Bureau de Contrôle des Avoirs Etrangers (OFAC), qui a permis « la vente aux enchères judiciaire » de CITGO, une filiale de Petróleos de Venezuela S.A. (PDVSA) aux États-Unis, pour l’attribuer au groupe d'opposition radicale, lié à l'ancien député Juan Guaidó et à la « Plateforme Unitaire ».
À la veille de la Conférence internationale sur le Venezuela organisée par son homologue Gustavo Petro à Bogota, le président a conditionné son retour à la table, entre autres points, à la levée inconditionnelle de toutes les coercitions et à la restitution de tous les actifs de la République confisqués à l’étranger.
Selon des versions qui ont circulé, lors du sommet tenu dans la capitale colombienne, aucune déclaration finale n'a été signée à cause du refus des États-Unis de la signer et, à la place, on a recommandé la fin des sanctions, la reprise des conversations au Mexique et la construction d'une feuille de route électorale.
« Réactiver le dialogue de Bogota »
Bien qu’au dég ut, on ait pensé que la conférence avait échoué, Maduro a annoncé mardi depuis Brasilia qu'il recevra bientôt les chanceliers des nations qui ont participé à cette rencontre pour reprendre les échanges avec ses adversaires politiques.
« Il faut réanimer l'esprit de dialogue de Bogota où 20 pays étaient présents. Pour le garder en vie, je vais bientôt recevoir un groupe de chanceliers des pays participants au dialogue", a-t-il déclaré aux médias.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos
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