Venezuela: Un référendum consultatif sur la défense de l’Esequibo
L'Assemblée nationale (AN) a approuvé à l'unanimité la convocation d’un référendum consultatif pour que le peuple vénézuélien renforce, par le vote, les droits inaliénables de la défense de l'Esequibo, face à la récente ingérence des États-Unis dans le territoire.
Le président de l'AN, le député Jorge Rodríguez, a demandé jeudi une motion d'urgence pour proposer une « grande consultation nationale pour la défense du territoire indissoluble du Venezuela », conformément aux dispositions de l'article 79 du Règlement sur l'intérieur et des débats du Parlement et de l'article 71 de la Constitution bolivarienne.
« Convoquer une grande consultation nationale grâce à un référendum consultatif pour que le peuple vénézuélien par un vote direct et secret prenne la décision et renforce les droits inaliénables du Venezuela et de son peuple sur le territoire de l’ Esequibo Guyanais et sa ratification par l’histoire et par le droit en tant que partie indissoluble du sol sacré de la patrie », a proposé Rodriguez.
En ce sens, il a souligné qu'avec cette action, le peuple vénézuélien démontrera et réitérera devant l'empire étasunien son engagement à défendre l'Esequibo, face aux prétentions de violer l'intégrité du territoire national. « Pour que le peuple vénézuélien dise : c'est mon territoire indissoluble comme tout le sol de la patrie. Pour que chaque femme et chaque homme de bien aille aux machines de vote et dise à l'empire nord-américain : l'Esequibo est au Venezuela, le soleil du Venezuela naît dans l’Esequibo », a-t-il souligné.
Ingérence étasunienne
Le 20 septembre dernier, le sous-secrétaire d’État des États-Unis pour l'hémisphère occidental Brian A. Nichols, a déclaré sur le réseau social X (ancien Twitter), que ce pays « soutien le droit souverain du Guyana à développer ses propres ressources naturelles ». Les efforts visant à porter atteinte à la souveraineté du Guyana sont inacceptables. Nous appelons le Venezuela à respecter le droit international, y compris la sentence arbitrale de 1899 et le processus en cours de la CIJ (Cour internationale de justice) entre le Guyana et le Venezuela.
Immédiatement, le chancelier vénézuélien, Yván Gil, a publié un communiqué dans lequel il a qualifié « d’insolite » le fait que « ceux qui, il y a 200 ans ont voulu imposer une doctrine utilisée pour tenter de valider des interventions militaires, des invasions, des coups d'État, prétendent aujourd'hui justifier cette nouvelle tentative pour dépouiller le Venezuela de ses droits historiques légitimes sur son territoire. »
Le président vénézuélien Nicolás Maduro a répondu sur X : « Depuis le Venezuela, nous rejetons fermement l'ingérence insolente des États-Unis, qui ont manipulé et acheté par l'intermédiaire de l'Exxon Mobil et du Commandement Sud, les politiciens serviles du Guyana qui ont peu à peu transformé cette nation en colonie. C'est une conspiration inacceptable qui vise à nous dépouiller des droits territoriaux qui appartiennent au peuple vénézuélien. Soyez assurés que la vérité s'imposera face à ces prétentions viles et que le Venezuela de Bolívar triomphera ! »
Il y a également eu des réponses de la vice-présidente Delcy Rodriguez, qui a souligné dans deux messages :
« Les maîtres de l’empire, successeurs de ceux qui ont pillé le territoire de l’Esequibo Guyanais sur lequel les droits historiques du Venezuela sont incontestables, parlent. Les auteurs, aux côtés de leurs cousins britanniques, de la sentence frauduleuse contre le Venezuela. Cela semble curieux d'entendre parler de droit international dans la bouche de ceux qui ne cessent pas une minute de saper et de porter atteinte à la légalité internationale sur la planète. »
« Ils doivent savoir très clairement que le Venezuela défendra ses droits légitimes face aux maîtres ou à ses marionnettes déguisées en faux progressisme pour se laver un visage déjà taché par sa soumission à l'Exxon Mobil. Le Guyana doit respecter le droit international au lieu de se cacher derrière Exxon Mobil et ses propriétaires impériaux.
« Le Venezuela va gagner ! »
Lors de la session de jeudi 21, le député Jorge Rodríguez a souligné qu’à la suite des manœuvres de la sentence arbitrale de 1899, il était prévu de dépouiller le Venezuela de 159 500 kilomètres carrés de territoire terrestre de l’Esequibo Guyanais, ce qu'il considérait comme la plus grande fraude de l'époque. Il a déclaré que la véritable intention de la Grande-Bretagne et des États-Unis était d’arracher l'embouchure de l’Orénoque et de se l’approprier.
Le parlementaire a rappelé que l'accord de Genève de 1966 a annulé cette sentence arbitrale: « Lorsque le Guyana a signé cet accord, c'est à partir de là qu'on doit chercher à résoudre le différend », a-t-il déclaré. Il a fait appel à l'article 13 de la Constitution qui stipule que le territoire ne pourra jamais être cédé, transféré, loué, ni de quelque manière que ce soit aliéné, même temporairement ou partiellement, à des États étrangers ou à d'autres sujets du droit international.
Il a rappelé qu'en septembre 2021, le Gouvernement vénézuélien et la soi-disant Table de l'unité démocratique (MUD) ont signé un accord au Mexique pour la rectification du territoire de l’Esequibo Guyanais et exprimé le désaccord avec la Cour internationale de justice qui s'attribue une compétence sur la validité de la sentence arbitrale de 1899, et a invité le Gouvernement du Guyana à chercher des solutions pacifiques dans la controverse territoriale conformément au droit international et à l'accord de Genève.
« À ce niveau, jusqu'à présent, leurs signatures perdent toute leur valeur. Si nous signons ce papier, c'est pour le défendre, ce n'est pas pour qu’une ingérence impérialiste, violente, agressive, vienne attaquer ce qui constitue un droit inaliénable des Vénézuéliens », a déclaré Rodriguez.
La plus haute autorité du pouvoir législatif a noté que lorsqu'on dit que l'Esequibo est au Venezuela, il faut le dire parce que ça fait mal. « Comme un fils lui fait mal, comme une fille lui fait mal. Quand on dit que le soleil du Venezuela naît dans l'Esequibo, c'est parce qu'il est même prêt à donner sa vie pour défendre son territoire, qui appartient aux enfants de la République bolivarienne du Venezuela », a-t-il déclaré.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos
Source en espagnol :
https://albaciudad.org/2023/09/referendo-consultivo-esequibo/
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