Panama: Le président arrête les concessions minières après des manifestations
La mesure du Gouvernement panaméen répond au malaise provoqué par une vague de manifestations menées ces derniers jours.
Le président du Panama, Laurentino Cortizo, a annoncé vendredi sa décision d'interdire l'octroi de nouvelles concessions minières dans le pays, en raison de la pression exercée par les manifestations populaires qui, pendant une semaine, ont dénoncé l'exploitation des ressources nationales par des entreprises privées.
Cette mesure, à travers un décret exécutif, répond au malaise provoqué par une vague de protestations menées ces derniers jours par plusieurs secteurs populaires qui exigent l'abrogation du contrat récemment signé entre le Gouvernement et une société minière canadienne.
Dans un message télévisé, le président Cortizo a annoncé que « toutes les nouvelles demandes d'exploitation de mines de métal et celles actuellement en cours seront rejetées » et a ajouté que l'interdiction entrera en vigueur à partir de ce 27 octobre.
La réglementation stipule que toutes les demandes de nouvelles concessions pour « l'exploration, l'extraction, le transport et le bénéfice des minéraux métalliques » seront rejetées et définit que le ministère du Commerce et des Industries disposera de l'archivage de ces dossiers dans un délai de trois mois après leur promulgation.
Au cours de son intervention, le président a lancé un « appel à la tolérance, au respect de la propriété privée et publique » ainsi qu'au dialogue, et a souligné que son Gouvernement est « à portes ouvertes ». « Je serai toujours prêt à discuter », a assuré le chef de l'État, qui a convoqué le Conseil de cabinet pour approuver la signature du décret N° 23 de 2023.
Après la signature, Cortizo a déclaré qu'il avait pris cette décision « en tenant compte des différentes positions de la société en ce qui concerne la question de l'exploitation minière »: « En tant que Panaméen, je partage les préoccupations environnementales concernant l'exploitation des mines de métaux mais j'ai dû faire face à un problème qui date de 26 ans et il était nécessaire de mettre l'exploitation minière pas », a-t-il précisé.
Dans les rues et pour le cinquième jour consécutif, des milliers de manifestants ont défilé pour exprimer leur répulsion face à la loi adoptée par le Gouvernement qui accorde des droits d'exploitation d'une mine de cuivre à ciel ouvert à une entreprise canadienne sans tenir compte de l’impact néfaste sur l'environnement que cela entraînerait.
Le contrat controversé entre les parties représentées par l'État et Minera Panama, filiale de la société canadienne First Quantum Minerals (FQM), a été autorisé par le Parlement le 20 octobre dernier en tant qu'extension d'un accord préalable, signé en 1991, avec des antécédents d’anticonstitutionnalité.
Malgré l'annonce présidentielle, les manifestations se sont poursuivies, bien qu'elles aient fait au moins 13 blessés et provoqué plus de 100 arrestations dans des affrontements avec les forces de l'ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogènes pour réprimer les manifestants.
Traduction Françoise Lopez, pour Bolivar infos
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