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Argentine : Je pleure sur toi

21 Novembre 2023, 17:50pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Carlos Flanagan

 

Le résultat du second tour entre les deux candidats qui avaient obtenu le plus de voix au premier tour, Sergio Massa et Javier Milei a eu un impact à cause de la différence surprenante entre les deux candidats.

 

Sur plus de 99 % des bulletins dépouillés, Milei a obtenu 55,69 %des voix et Massa, 44,31 %.

 

Tous les instituts de sondage ainsi que les analystes politiques prévoyaient un final coude à coude avec une différence qui ne dépasserait pas 3% ou 4 % au maximum.

 

La large victoire de Milei n'était même pas attendue par sa propre équipe de campagne.

 

Ce n'est pas un hasard si Santiago Viola - mandataire de La Libertad Avanza - a présenté, la veille du scrutin, un exposé à l'autorité électorale demandant que toutes les précautions soient prises pour garantir la transparence du processus électoral.

 

Cela pourrait constituer un précédent dans le cas où Milei aurait perdu de peu et envisagé comme l'a fait Donald Trump à son époque une accusation de fraude.

 

Après le refus de Cristina Fernandez de Kirchner d'être candidate à la présidence, la candidature de Sergio Massa est apparue comme une formule acceptée par les divers secteurs péronistes et kirchnéristes.

 

Que le candidat soit le ministre de l'économie d'un Gouvernement qui a échoué dans sa politique économique et laissé le pays avec une inflation supérieure à 140 % et 40 % de sa population en situation de pauvreté n'était pas une bonne idée.

 

Pour un large secteur de la société, c'était, comme dit le refrain, "attacher le nœud coulant dans la maison du pendu". Cela ajouter au soutien que le PR Rault de Mauricio, Marie et de Patricia Buri a accordé à les a fini par se refléter dans le résultat final.

Ce qui vient

 

Au-delà de son piètre discours au soir de sa victoire -  lu pour ne pas tomber dans ses habituelles gesticulations intempestives - dans lequel il a réaffirmé qu'il ne négocierait rien de ce qu'il avait promis, son contenu avait déjà été clairement exposé pendant la campagne et dans divers rapports. En voici les principaux axes :

 

–Élimination de la Banque Centrale et dollarisation de l'économie, ce qui pourrait impliquer à l'avenir, la disparition du péso comme monnaie nationale.

 

–Abrogation de la récente loi sur les locations qui profite aux locataires.

 

–Privatisation à outrance. « Tout ce qui peut être dans les mains du secteur privé va être dans les mains du secteur privé. » La  privatisation des médias d’État (Radio Nacional, TV Pública et l’ Agence Télam) et d'Y.PF et d’ENARSA a déjà été annoncée.

  • Répression des protestations sociales. « Quand il y a un délit, on le réprime. » « Ici, la loi va être respectée. » « Nous travaillons pour maintenir l'ordre dans les rues. »

 

–Dans le domaine international, avant son investiture, le 10 décembre, il se rendra aux États-Unis et en Israël. Tout ceci est un signal sur la même ligne que son intention de ne pas conserver de relations commerciales avec la Chine. En opposition avec le Gouvernement de Lula au Brésil, il jouera un rôle négatif au MERCOSUR et dans la conception de son éventuel traité avec l'Union européenne. Il fera la même chose avec la CELAC et agira contre toute tentative de recomposition de l’UNASUR.

 

L'application de son plan de gouvernement dépendra de la corrélation des forces qu'il pourrait avoir sur la base d'accords au Sénat et à la chambre des députés.

 

Sur la base des résultats préliminaires, la chambre des députés qui comprend 257 membres pourrait être formé ainsi :

 

Unión por la Patria – 108
Juntos por el Cambio – 93
La Libertad Avanza – 37
Autres – 19

 

Et le  Sénat, composé de 72 membres:


Unión por la Patria – 34
Juntos por el Cambio – 24
La Libertad Avanza – 8
Autres – 6

 

En définitive, au-delà de l'opposition qui pourrait se développer au niveau parlementaire, le rôle d'opposition clé, c'est le mouvement populaire organisé qui devra le jouer.

 

Je souligne le conditionnel, puisque depuis de nombreuses années, l'absence d'unité est son talon d’Achille.

 

Sur le plan syndical, jusqu'à présent, on n'a pas réussi à avoir une seule centrale de travailleurs de classe et comme telle, indépendante de tout parti politique.

 

Dans le domaine politique, on n’a pas non plus pu construire un front qui regroupe toutes les organisations de gauche et progressistes du pays.

 

À mon sens, en Argentine, trop d’anti existent et coexistent : anti-péronisme, anticommunisme, anti-socialisme et un long etc… qui ne font pas de bien à la santé du mouvement populaire.

 

Il faut rappeler le soutien direct ou indirect qu’ont eu  certains coups d'Etat militaires comme la « Révolution Libératrice » de 1955 (également appelée « fusileuse")  et d'autres de la part de groupes de gauche.

 

L'unité ne n'est pas basée sur le fait d'aller ensemble, si « nous sommes d'accord jusqu'à au point, et à la virgule » ou nous n'allons pas ensemble. Au contraire, il s'agit de se mettre d'accord sur un programme minimum d'action commun, basé sur des principes et des règles partagés.

Enfin, je dis qu’il y a deux « anti » que je considère comme nécessaire pour cimenter, l'unité de tout mouvement populaire organisé: être définitivement anti-impérialiste et anti-oligarchie.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2023/11/20/argentina-llora-por-ti/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2023/11/argentine-je-pleure-sur-toi.html