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Pensée critique : L'opération Carlota a sauvé l'indépendance de l’Angola

7 Novembre 2023, 17:00pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Hedelberto López Blanch,

 

Comme, quand, août 1974, les troupes du Zaïre et du FNLA soutenues par des mercenaires occidentaux ont pénétré en Angola par le nord et par le sud, de puissantes forces du régime sud-africain se sont cabrées pour essayer d'arriver à Luanda et d'empêcher la prise et la possession du Gouvernement du MPL A et le président Agostinho Neto a demandé à Cuba de l'aider à arrêter cette invasion.

 

L'Afrique du Sud, dans un déploiement éclair, a pris le contrôle des barrages de Calueque et de Ruacaná, à 30 kilomètres à l'intérieur de l'Angola, et a  avancé vers la capitale avec le soutien de l'Union nationale pour l'indépendance de l'Angola (UNITA) dirigée par Jonas Savimbi, collaborateur des services secrets portugais, de la CIA et de l'Afrique du Sud raciste.

 

Par le nord, les Zaïrois et le Front National de Libération, de l'Angola de Holden Roberto, également agent de la CIA, se sont approché de Quifangondo, à 25 km de Luanda.

 

Quelques antécédents

 

Après une longue lutte en Angola, en Mozambique, en Guinée Bissau  et au Cap-Vert qui avait affaibli le colonialisme portugais, en avril 1974, eut lieu dans ce pays ce qu'on a appelé la « révolution des œillets » qui a renversé la dictature de Marcelo Caetano et ouvert la voie à la future indépendance des colonies portugaises en Afrique.

 

Les relations du Gouvernement cubain avec le Mouvement pour la Libération de l'Angola (MPLA) ont débuté au début des années 1960 et se sont renforcées en décembre 1964, lors d'un long voyage dans plusieurs pays africains réalisés par le commandant Ernesto Che Guevara qui a rencontré à Brazzaville (République du Congo, les plus hauts responsables du MPLA, Agostinho, Neto, Lucio Lara et Luis de Azevedo qui, à ce moment-là, lui ont dit qu'ils avaient besoin de recevoir des instructeurs pour entraîner leurs combattants.

 

Fin octobre 1975, alors que le 11 novembre (date fixée pour la déclaration d'indépendance de l’Angola) approche, le FNLA  commence à lancer de fortes attaques contre le MPLA.

 

Le FNLA contrôle les deux provinces au nord de l’Angola et s'alimente et en matériaux guerriers au Zaïre. Des soldats zaïrois, d'anciens officiers de l'armée portugaise, des conseillers sud-africains et des mercenaires l’ont également rejoint,

 

Cette année-là l’UNITA disposait seulement de quelques 300 hommes et se déplaçait dans les régions du centre et du sud. Le MPLA, en septembre, occupait 12 des 16 provinces du pays et tout indiquait que le 11 novembre, l'indépendance serait proclamée.

 

Face à cette éventualité et sous la pression des États-Unis qui ne voulaient pas d'un Gouvernement progressiste du MPLA, l'Afrique du Sud a envahi l’Angola.

 

La stimulation de l'aide cubaine a commencé début août août 1975, quand une mission de 7 membres dirigée par le commandant Raúl Díaz Argüelles est arrivée à Luanda, où elle a été reçue par Neto. Après avoir évalué le rapport de la mission, le Gouvernement cubain autorise l'envoi d'un groupe de conseillers pour entraîner des milliers d’Angolais.

 

Mi août, Díaz Argüelles revient à Luanda pour informer Neto qu’ai lieu des 100 hommes demandés, Cuba en enverrait 480 pour les centres d'instruction révolutionnaire (CIR). Il y en aurait quatre, en plus du groupe qui resterait à Luanda et que lui-même ferait fonction de chef de la mission militaire cubaine en Angola ((MMCA).

 

Fin septembre, seulement près de 500 membres du MMCA étaient arrivés en Angola. À cette date, deux avions cubains ont amené 142 instructeurs en Angola tandis qu'entre le 16 et le 20 de ce même mois, les bateaux Vietnam, la Plata et Coral Islande partaient de La Havane avec 300 hommes, du matériel et du ravitaillement pour les cinq groupes qui devaient se trouver à Cabinda, N´Dalatando, Benguela, Saurimo et pour la direction de la mission militaire à Luanda.

 

Entre le 2 et le 3 novembre, à Catengue, des instructeurs cubains et des élèves angolais du CIR de Benguela ont tenté d'arrêter la colonne blindée zoulou-sud-africaine mais face à la supériorité numérique et aux moyens de l'ennemi, ils doivent se retirer. Lors de cette rencontre violente, le sang cubain et angolais coule pour la première fois.

 

Ayant pris connaissance de la puissance invasion sud-africaine–zaïroise qui aurait pu détruire les forces révolutionnaires angolaises et les conseillers cubains, dans la nuit du 4 et dans la matinée du 5 novembre 1975, lors d'une longue réunion dirigée par le commandant en chef Fidel Castro Ruz et sur la demande du MPLA, la direction du Gouvernement cubain décide d'envoyer des troupes spéciales pour affronter cette agression. Ainsi commence l'opération Carlota historique.

 

L'opération a été appelée Carlota pour rendre hommage à la Noire qui portait ce nom, une esclave d'origine africaine qui, le 5 novembre 1843, est morte au cours d'une rébellion à Cuba, après s'être levée avec un groupe d'esclaves dans l’ancienne raffinerie Triumvirat, dans la province de Matanza.

 

Le 9 novembre arrive à Luanda par la voie aérienne la première compagnie du bataillon renforcé de troupes spéciales du MININT, soutenue par des peloton de mortier de 82 mm, avec des moyens antichars, et le lendemain, des troupes des  FAPLA, soutenues par une vingtaine de conseillers cubains qui manipulaient des BM–21, des lance-missiles multiples envoyés de La Havane, arrêtaient l'avancée des forces des agresseurs à Quifangondo, à 25 km au nord de Luanda. La débâcle des envahisseurs commençait.

 

La défaite de Quifangondo a terrorisé les agresseurs et le 5 décembre, ils sont passés à l'offensive sur le front nord. Caxito, Luenga, Camabatela, Negage et  Carmona. ont été prises et le 26 février, les forces conjointes cubano–angolaises ont atteint la frontière avec le Zaïre.

 

De novembre 1975 à mars 1976, environ 36 000 internationalistes cubains fortement armés sont arrivés.

 

Sur les fronts du centre et du sud,  des bataille constante  se sont succédées et ont fait rage contre les forces zoulou et Foxbat sud-africaines parmi lesquels se distingue, entre autres, celle d’Ebo et de Morro de Tonga. Pour beaucoup de militaires et d'historiens, la guerre a été décidé à Ebo car si l'ennemi avait brisé la ligne de défense établie, il aurait été très difficile de l’empêcher d’avancer jusqu'à  Luanda.

 

Grâce aux efforts acharnés des troupes cubano-angolaises, l'offensive a été lancée de Luso en direction de Gago Coutinho et à l'ouest vers Chicala, Cangumbe, Munhango. Depuis trois directions différentes, ces forces ont pris Chicala, Cangumbe, Cuemba, Général Machado, le pont sur la rivière Cuanza (l'une des plus grands d'Angola) et Munhango.

 

Le 27 mars 1976, les troupes cubano-angolaises sont arrivés à la frontière avec la Namibie et le 1er avril, il y a eu une rencontre avec la délégation sud-africaine. Le Premier Commandant (grade cubain de l’époque) Leopoldo Cintra Frías (Polo) a signé avec les militaires sud-africains au nom du MPLA l'accord qui devait établir le respect des frontières violées par Pretoria.

 

En conclusion, l'opération Carlota a eu un grand succès et de cabine jusqu’à Cabinda jusque’à Cunene, l'Angola est un seul pays, un seul peuple.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2023/11/06/pensamiento-critico-la-operacion-carlota-salvo-la-independencia-de-angola/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2023/11/pensee-critique-l-operation-carlota-a-sauve-l-independance-de-l-angola.html