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Mexique : Implications de la crise migratoire dans les élections au Mexique et aux États-Unis

31 Janvier 2024, 17:31pm

Publié par Bolivar Infos

Par Gretchen Kuhner

 

2024 sera une année importante pour la migration non parce que les conditions que vivent les femmes dans leur pays d'origine ont changé mais à cause des réactions et des actions des Gouvernements et des partis politiques qui essaient de manipuler l’opinion des électeurs au lieu de répondre aux besoins de protection des femmes et de leur famille dans la région.

 

Dans la perspective des femmes en mobilité au Mexique, la motivation pour chercher une protection n'est pas en relation avec une année en particulier, avec des élections, avec des partis ou avec des conflits entre politiciens dans le pays de destination mais avec les conditions vécues dans le pays d'origine qui créent le besoin de partir. C'est pourquoi il est important d'analyser la rhétorique politique des partis dans les élections au Mexique et aux États-Unis cette année.

 

D'un côté, Biden veut démontrer que la coordination dans le problème de contention avec le Mexique est dissuasive pour les personnes qui souhaitent passer la frontière nord de manière illégale et au lieu de se concentrer sur des messages concernant la responsabilité légale et de droit de demander la protection, a laissé la rhétorique républicaine raciste, xénophobe, et dépourvue d'éléments probants, diriger ce sujet.

 

Pour leur part, les démocrates ont laissé le récit politique et médiatique être géré par les statistiques sur les personnes qui passent la frontière entre le Mexique et les États-Unis à tel point que lors de la réunion du 19 janvier dernier, ils ont remercié explicitement le Mexique pour les mesures de compte contention qu‘il est en train de mettre en place alors même que les autorités des États-Unis savent qu'elles sont anticonstitutionnelle et qu'elles laissent les femmes et leur famille aux mains des trafiquants et de ceux qui les enlèvent.

 

Le crime organisé rôde et profite de l'absence de route migratoire régulière dans la région et du désespoir des personnes. Il est attentif à chaque mouvement politique et opérationnel,  des Gouvernements–particulièrement de celui du Mexique et de celui des États-Unis–ce qui favorise leur violence contre cette population.

 

Le Congrès des États-Unis, quant à lui, est au milieu d'un débat polémique sur l'assignation de ressources pour l'Ukraine et les républicains se refusent à les libérer si de nouvelles mesures législatives pour restreindre l'accès à l'asile sur la frontière avec le Mexique ne sont pas approuvées.

 

Parmi ces mesures, la création d'un programme semblables au titre 42–grâce auquel les États-Unis ont expulsé des millions de personnes sans leur donner aucune possibilité de demander une protection–en transgressant franchement le  droit d’asile.

 

Alors que du côté mexicain, le problème migratoire n'est une priorité ni pour le Gouvernement actuel, ni pour les candidats à la présidence. Les deux candidats, Claudia Sheinbaum et Xóchitl Gálvez ont dans leurs équipes des personnes qui s'occupent de ce sujet mais l'accent est mis sur la protection des plus de 11 000 000 de Mexicains qui vivent aux États-Unis non parce qu'ils seraient une force dans les élections mais à cause de l'argent qu'ils envoient au Mexique–on estime que cette année, l'argent envoyé par les émigrés aurait augmenté de 6,6 % pour atteindre les 67 600 000 000 de $ –et pas sur les besoins protection des populations migrantes dans le pays.

 

Au milieu de ces élections, Lopez Obrador continue à insister à ce sujet sur plus de fonds pour le développement socio-économique de l'Amérique centrale et sur le fait que le Gouvernement des États-Unis ait des négociations bilatérales avec Cuba et le Venezuela pour adoucir les relations alors même qu'ils ont contribué à l'exode de ces populations.

 

À ajouter à ces revendications, la rhétorique pendant les cinq prochains mois sera de ne pas faire de vagues pour qu'il n'y ai aucun incident qui puisse être controversé et puisse affecter la campagne de Claudia Sheinbaum. Étant donné ce qui précède, il est probable que nous voyons plus de contention, plus de manipulation des statistiques et peu d'efforts pour améliorer les conditions des femmes et de leur famille qui vont du Mexique aux États-Unis, et dans les deux pays, au moins jusqu'aux élections présidentielles des États-Unis, en novembre.

 

Dans la pratique, c'est la même chose, car cela signifie la poursuite de la politique de contention qui consiste à contenir les personnes à la frontière sud ou, du moins, pas plus loin que Oaxaca et Veracruz, et à essayer de restreindre leur accès aux documents migratoires (cartes de visiteurs pour raisons humanitaires) - même si cela est obligatoire pour les demandeurs d'asile, les victimes de la criminalité, les enfants et les adolescents.

 

La politique de contention signifie que l'Institut Nationale de la Migration (INM) continuera à recevoir des Mexicains et des non Mexicains (Cubains, Salvadoriens, Guatémaltèques, Haïtiens, Honduriens, Nicaraguayens et Vénézuéliens) , qui reviennent et ont été déportés des États-Unis, sont amenés en avion, et en camion à Villahermosa, Tabasco et Tapachula, au Chiapas pour être déportés au Guatemala et. au Honduras, ou laissés à la rue pour qu'il reprennent leur route vers le Mexique de nouveau.

 

En 2023, 41 % des 141 000 demande d'asile au Mexique ont été présentés par des femmes et plus de 30 % des personnes arrêté par l'INM sont des femmes. Actuellement , la majorité des migrants au Mexique se déplace en famille, beaucoup avec des enfants , ce qui signifie que les politique consistant à déplacer des personnes dans tout le pays et à les laisser dans des endroits avec peu d'organisation, peu de soutien, les met en situation de plus grande vulnérabilité–sans nourriture, sans communications, sans informations et sans endroit où dormir. De la même façon, beaucoup de familles acceptent l'aide de trafiquants qui leur promettent « des voyages sûrs » en camion de transport de marchandises ou en autobus privés. Étant donné l'augmentation des barrages sur les routes–bien que les révisions migratoires aient été déclarées anticonstitutionnelles en 2022–pendant les 3 dernières années, le nombre « d'accidents » sur les routes a augmenté, causant des blessures et la mort de personnes qui cherchaient uniquement un lieu sûr pour vivre. Selon l'Organisation Internationale des Migrations, plus de 137 migrants sont morts dans des accidents de la route en 2023.

 

D'autre part, les auberges et les organisations de soutien humanitaire continueront à faire face aux politiques aux  actions de ces Gouvernements après les élections, avec une surpopulation, avec une surpopulation, des familles qui campent sur des places, dehors dans des arrêts de bus, dans la rue, enlevées dans des autobus sur la route vers le rendez-vous de CBP One parce que ces Gouvernements n’ont pas assumé leur responsabilité de prévenir les violences que vivent les familles migrantes et leurs responsabilités concernant les besoins de protection à cause de politiques migratoires centrées sur la contention. En 2024, les organisations continueront à apporter une assistance et à représenter juridiquement ceux qui en ont besoin malgré les campagnes politiques et les élections dans les deux pays.

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2024/01/30/mexico-que-esperar-sobre-la-crisis-de-la-migracion-en-el-contexto-de-elecciones-en-mexico-y-eeuu/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2024/01/mexique-implications-de-la-crise-migratoire-dans-les-elections-au-mexique-et-aux-etats-unis.html