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Cuba: Les politiques publiques qui protègent les femmes

25 Février 2024, 19:09pm

Publié par Bolivar Infos

 

Granma s'est entretenu avec Inés Maria Chapman Waugh, vice-Première ministre, au sujet du Programme national pour la promotion des femmes

 

Auteur: Susana Anton | internet@granma.cu22 février 2024 09:02:15

 

Le Programme national de promotion des femmes (ppf) est un exemple de la volonté politique de l'État cubain en faveur des femmes et du développement continu de l'égalité de genre, des aspects qui sont également inscrits dans la Constitution de la République.


Transversal à la société, ce programme prend en compte tous les Objectifs de développement durable, s’appuie sur une base scientifique et aborde la formation des personnes occupant des postes de direction et dans le militantisme social avec une perspective de genre.


Cependant, que peut-on faire de plus dans le pays en faveur de la  femme ? Comment promouvoir son autonomisation ? Quels sont les aspects de la législation et des droits qui la protège ? Pour répondre à ces questions et à d'autres, Granma s'est entretenu avec la vice-Première ministre Inés Maria Chapman Waugh.


– Quelles ont été les avancées dans la mise en œuvre du Programme en trois ans ?


Le Programme repose sur sept domaines d'attention particulière, également liés à la Stratégie contre la violence de genre : l'autonomisation économique des femmes ; les médias ; l'éducation, la prévention et le travail social ; l'accès à la prise de décision ; la législation et le droit ; la santé sexuelle et reproductive, ainsi que les statistiques et la recherche.


Ce sera la troisième année du Programme et, même si les résultats sont là, nous devons l'enrichir en abordant de nombreux autres éléments qui apparaissent au fur et à mesure.
Donc, comment parvenir à rendre les femmes économiquement autonomes pour qu'elles ne soient pas totalement dépendantes des hommes ? Comment les former et les éduquer dès l'enfance ? C'est toute la question de l’autonomisation.


Comment parvenons-nous également à communiquer, à atteindre les communautés, pour y expliquer le programme ? Un dialogue adéquat doit être établi entre les groupes de travail aux niveaux provincial et municipal, car le Programme est national, mais l'efficacité réelle se situe au niveau local. La question de la communication est très importante, et, de plus, c'est l'un des trois piliers de la société cubaine.


Nous ne faisons rien si nous ne travaillons pas à l'éducation des personnes dès l'enfance, à une culture générale intégrale et au travail social dans les communautés. Il convient de noter que les ministères de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur s'occupent de la promotion et de l'égalité des femmes en créant des chaires dans les universités qui étudient les situations dans notre société et qui, en même temps, éduquent.


Nous travaillons sur la question de la grossesse chez les adolescentes, qui est un aspect essentiel. Des jeunes filles qui souvent abandonnent leurs études parce qu'elles n'ont pas le soutien des autres membres de la famille, et d'autres qui ne travaillent pas et sont dépendantes de l’assistance sociale du Budget de l'État, une tendance qui se reproduit dans les générations suivantes, et c'est là que nous devons avoir un impact.


En matière juridique, les dernières normes juridiques adoptées établissent des cadres normatifs et des systèmes de protection contre toutes les formes de discrimination et de violence.


Il convient également de souligner le travail réalisé depuis plus de 20 ans par le Centre national d'éducation sexuelle (Cenesex), qui renforce la stratégie de promotion et de communication pour le respect des différences et des préférences, ainsi que le travail de diffusion des droits.


Le ministère de la Santé publique, par le biais de ses institutions de soins de santé primaires, avec la participation des brigadistes de la Fédération des femmes cubaines (fmc), s’est penché sur certains aspects signalés dans le Programme, notamment les différents types de cancer qui affectent le plus les femmes, les changements physiologiques et psychologiques de la période de ménopause, et en particulier sur le Guide de l'accouchement respectueux.


La conception d'actions en faveur de l'équité entre les hommes et les femmes, le perfectionnement du système de rapports sociodémographiques liés à cet aspect et le développement de la recherche par les Centres de recherche et les universités, qui permettent d'identifier les progrès et les défis dans ce domaine, sont autant d’aspects sur lesquels nous avons progressé au cours de ces dernières années.


– Quels sont les défis à relever pour la réalisation du Programme et les fractures qui subsistent dans notre société ?


– Bien que nous travaillions à l'émancipation et à l'égalité de la femme depuis plusieurs années, certains aspects ne sont toujours pas résolus.


Il y a des défis dans la communication, surtout au niveau local, dans la préparation et la formation de toutes les personnes qui doivent mettre en œuvre ce Programme, dans la manière de travailler avec les groupes de prévention sociale en vue de diagnostiquer et de résoudre les problèmes de manière rapide et dynamique, et dans la sensibilité de promotionde ce travail avec discipline et engagement.


Nous devons continuer à créer des sources d'emploi pour les femmes et les jeunes, à promouvoir le leadership dans le secteur non étatique et les projets de développement local, à faire progresser le Système national de prise en charge intégrale de la vie, car nous sommes également confrontés au défi de prendre en charge les femmes âgées et des personnes qui s'occupent d’elles.


Il s'agit d'un Programme flexible. Nous continuons à travailler sur les brèches existantes, car à mesure que le modèle économique et social du pays progresse, de nouveaux éléments sont à incorporer et à mettre à jour.


Sur cette base, les lignes d'action pour 2024 envisagent l'ouverture de nouveaux jardins d’enfants dans les différentes provinces et les différents secteurs, ainsi que d'autres services d'aide à domicile et des alternatives pour la prise en charge des personnes âgées.


Nous allons également travailler à la formation du réseau d'organismes et d'institutions de soutien aux femmes rurales ; à la présentation, d'ici mars, de la mise à jour systématique du réseau numérique des Cubaines pour la promotion des femmes ; à l'extension de la formation sur le langage inclusif et la violence symbolique dans les différents médias – un livre a déjà été créé à cet effet ; aux activités d'éducation sexuelle et reproductive (grossesse chez les adolescentes) dans les centres et les institutions du ministère de l'Éducation (Mined) et du ministère de l'Enseignement supérieur (mes), et à la transversalisation de l'approche de genre dans les plans et les programmes de formation.


Nous allons également travailler à la mise en œuvre de projets communautaires ayant une perspective de genre, au développement des activités de formation systématique sur les nouvelles normes juridiques et leur application sur la base des aspects contenus dans le Programme, lesquels ont un impact sur les femmes.


EN CONTEXTE


Décret présidentiel 198/2021. Objectif général du Programme de promotion de la femme.
« Promouvoir le progrès des femmes et l'égalité des droits, des chances et des possibilités, consacrés par la Constitution de la République, ainsi qu'approfondir les facteurs objectifs et subjectifs qui, en tant qu'expressions de discrimination, persistent dans la société cubaine et empêchent d'obtenir de meilleurs résultats économiques, politiques, sociaux et familiaux, en vue de les éliminer. »


AUTRES ACQUIS DANS LA PRISE EN CHARGE


→ Approbation par le Conseil des ministres de l'ouverture de jardins d’enfants dans les centres de travail.
→ Accord 9231 du Conseil des ministres, qui établit la stratégie intégrale de prévention de la violence de genre et de la violence au sein du foyer.
→ Accord 9040 du Conseil des ministres sur le perfectionnement des services fournis aux personnes handicapées.
→ Élaboration de stratégies de genre adaptées aux caractéristiques de chaque secteur dans tous les organismes de l'administration centrale de l'État (oace).
→ Avec le soutien du Programme des Nations Unies, projet de lancement d’une campagne de sensibilisation : « Halte aux stéréotypes de genre, brisons les schémas ».
→ Approbation par le ministère de l'Éducation d’une Stratégie de genre et d'inclusion de l'enseignement technique et professionnel.
→ Vaste militantisme communautaire pour la prévention et la prise en charge des personnes vulnérables.
→ Nombre de femmes occupant des postes de direction et des responsabilités décisionnelles au sein de l'État et du gouvernement en augmentation soutenue.
→ Approbation et mise en œuvre de protocoles d'action dotés d’une perspective de genre par le ministère de la Justice (Minjus), le Bureau du procureur général de la République, le Tribunal suprême populaire, le ministère de la santé publique (Minsap) et la Police nationale révolutionnaire (pnr).
→ Régularisation des ateliers de sensibilisation dans les organisations de base de la Fédération des femmes cubaines (fmc) sur les questions liées à la santé sexuelle et reproductive.
→ Création de l'Observatoire cubain de l'égalité de genre.

 

https://fr.granma.cu/cuba/2024-02-22/lautonomisation-des-femmes-commence-par-la-connaissance-des-politiques-publiques-qui-les-protegent