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Argentine : L'histoire se répète

16 Mai 2024, 17:19pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Marcelo Valko

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar infos

 

Le 15 mai sera un nouvel anniversaire du départ du Malón de la Paix d’Abra Pampa. 174 maloneros  avaient entrepris le voyage vers la lointaine Buenos Aires pour demander à papa Péron de leur rendre leurs terres usurpées par les grands propriétaires terriens.

 

Beaucoup d'eau a passé sous les ponts de l'histoire mais si longtemps après, beaucoup de choses n'ont pas changé comme l’a démontré le troisième Malón qui, en août de l'année dernière, est venu exiger pratiquement la même chose puisque les grands propriétaires terriens de 46 ont été remplacés par les autorités « démocratiques », comme le gouverneur Morales de l'époque, un individu coutumier des usurpations de terre grâce à une réforme constitutionnelle aussi réactionnaire que vicieuse et entachée de nullité visant sans aucun doute la gestion discrétionnaire de l'eau, du lithium et des terres rares. En 1946, l'un des membres du Malón de la paix notait dans un carnet dans lequel il écrivait son journal de voyage : « S’il n'y a pas de justice, qu'il n'y ait pas de lois… »

 

La photo qui accompagne cette note est celle de Narciso López qui, en 1946, avait accompagné son père à Buenos Aires et, comme les autres maloneros, finit par être enlevé et embarqué dans un wagon à bestiaux pour être jeté dans la Puna, comme je le décris dans mon enquête « Les Indiens invisibles du Malón de la Paz ». L'année dernière, malgré les infirmités de son âge, il a participé avec les habitants de Jujuy à une manifestation contre la « réforme » de Morales.

 

À l'époque, j'avais présenté un projet de loi qui avait obtenu une subvention du Congrès national pour trois de ces enfants de 46 qui ont voyagé depuis le nord avec leurs parents. Dans le Malón (Narciso López est l'un d'entre eux) qu’à l’époque,  Bayer a soulevé dans Página/12 (Voir : https://www.pagina12.com.ar/.../3-133254-2009-10-10.html).

 

Le pouvoir a peur de se souvenir, c'est pourquoi il retravaille le passé en fonction de son présent pour que tout reste pareil dans l'avenir. Aujourd'hui, des voix lointaines s'élèvent contre l'oubli. Face à une justice injuste et à des lois illégales, le Malón de la Paz a de la mémoire et n'oublie pas. C'est lent, mais ça vient...

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2024/05/15/argentina-la-historia-se-empantana-y-vuelve-a-repetirse/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2024/05/argentine-l-histoire-se-repete.html