Bolivie : La stratégie impérialiste
Par Camilo Katari,
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar infos
On sait bien que la vieille maxime de diviser pour régner a été et est toujours l'une des armes les plus mortelles pour renverser les processus révolutionnaires dans le monde et évidemment en Bolivie.
Le « diviser pour régner » en Bolivie a été mis en place pendant la période de révolte populaire de 1952, qui a fini par détruire de l'intérieur le MNR et la pensée révolutionnaire. Les fractions du MNR ont réussi à diviser les paysan de Cochabamba, du nord de Potosi, et ensuite au niveau national, en faisant s'affronter les paysans et les mineurs. Siles Suazo a essayé de diviser la COB en fondant, la COBUR parallèle. Pour sa part, le putschiste René Barrientos a unifié le mouvement paysan avec le pacte militaire paysans et a aggravé les affrontements avec les mineurs. Le dictateur Banzer a utilisé la figure des coordinateurs du travail pour annuler la force de la COB et des syndicats.
Aujourd'hui, nous avons une situation de division, nous l'avons déjà dit, induite par le département d’État et la CIA aux États-Unis. Les acteurs actuels de cette situation qui se définissent comme de gauche savent très bien comment agit l'impérialisme pour briser les processus révolutionnaires, (quelqu’un a même écrit et produit des vidéos à ce sujet,) mais même ainsi, ils continuent à faire partie de ce réseau de division d'un processus qui promet des changements en Amérique latine, et qui, dans le cas de la Bolivie, avait obtenu l'unité de tous les acteurs en une seule cause commune : la transformation de l'État .
Pour plus de détails sur l'action impérialiste dans des zones considérées comme dangereuses en raison de la radicalisation des acteurs et de leurs projets politiques, nous citerons la description qu'en fait un authentique révolutionnaire : « Les puissances coloniales ont immédiatement mis au premier plan l'histoire de ce qu'elles appellent des assassinats, et ont immédiatement essayé de semer quelque chose que les impérialistes cherchent toujours à semer, la division ». Parce que « ici, il y avait des assassins communistes qui tuaient mais il y avait un patriote naïf, appelé Fidel Castro qui n'avait rien à voir avec eux et qui pouvait être sauvé. » Ils essayaient de diviser les hommes qui avaient lutté pour une même cause avec des prétextes et des arguments insignifiants et ont continué à avoir cet espoir pendant un certain temps. » Che Guevara, juillet 1960.
Ici et maintenant, les agents de l'impérialisme, non seulement ont toujours cet espoir de diviser les forces motrices du processus de changement, qui sont les organisations des nations originaires mais aussi d’en finir avec les idées qui leur donnent le soutien vital d'action comme la décolonisation, un mot plus redouté que « communisme » par les États-Unis, parce qu'il remet en cause leur nature géopolitique et leur conviction d'être le peuple choisi par Dieu pour imposer sa volonté.
La véritable lutte anti impérialiste et la lutte que sont en train de livrer les dirigeants d'organisation des organisations, deux peuples originaires du pays, du département, des provinces et des communes pour maintenir l'unité de leurs organisations. C'est la véritable lutte et non lesdéclarations.com de porte-parole officieux, qui alimente ces intentions concrètes de division, en se transformant en complice, de ce qui veulent enterrer le riche processus anti-colonial qui part de la forteresse de Willkabamba et a de multiples pulsations, comme les Katari-Sisa-Amaru, Juana Azurduy, les Willka, Barzola et Domitila, Che et Inti, les guerriers de l'eau, ceux qui marchent pour le territoire, et les victimes d'innombrables massacres. C'est cette mémoire qu'ils veulent enterrer, et il y a des « dirigeants » qui participent à cet objectif. D'autre part, nous sommes surpris, dans ce scénario de division, par le silence sépulcral des organisations ouvrières qui semblent être devenues des syndicats « jaunes ».
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