Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cuba : Le rôle actuel des Comités de Défense de la Révolution

10 Mai 2024, 18:06pm

Publié par Bolivar Infos

Par Claudia Thalía Suárez Fernández.

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar infos

 

Les Comités de Défense de la Révolution (CDR) sont apparus comme une nécessité inévitable des premières années de la Révolution Cubaine. Leur mission essentielle était de défendre et de préserver les idéaux révolutionnaires.

 

Leur tâche n'a jamais été facile, parce que Cuba, pendant les presque 65 ans de l'organisation qui seront fêtés en 2025, a traversé des moments de crise et de siège dont il serait difficile de parler en terme « de victoire », sans mentionner le rôle CDR dans chaque quartier.

 

Mets le héros de la République de Cuba Gerardo Hernández Nordelo, coordinateur national de cette organisation, n'hésite pas à dire à  Granma que « mener à bien cette défense en 2024 est notablement différent de celle qui était menée à bien en 1960.

 

« L'évolution de la société et les changements dans l'environnement politique et social exige de s'adapter et de trouver de nouvelles stratégies pour préserver les réussites obtenues mais la mission essentielle des CDR reste la même : la défense de la Révolution face à toute menace qui porte atteinte à notre société, », dit-il.

 

Hernandez Nordello, chef de réseau de Cubains infiltrés aux États-Unis pour aider à démanteler des actes terroristes contre Cuba n'est pas connu pour avoir peur des problèmes ni pour fuir les questions sur les sujets les plus chauds des quartiers cubains…

 

Quelle est la stratégie des CDR dans la bataille nationale contre la corruption et les illégalités ?

 

Un dirigeant de la Révolution que j'admire beaucoup m'a toujours dit que où se trouvent les CDR, dans le pâté de maisons, il y a tout : le bon, le mauvais et le régulier et comme nous avons même des personnes de beaucoup de valeur, il y a aussi aussi les délinquants et les corrompus.

 

« Souvent, dans le quartier, ils savent qui ils sont ou ils le suspectent. Par conséquent, nous, les CDR, avons une responsabilité dans cette bataille de tous. »

 

« À qui les inégalités portent-elles atteintes ? Quand quelqu'un vole, il ne vole pas seulement l'Etat…, il me vole aussi, moi,  il vole le voisin, il vole la mère qui a trois fils et dépend de l'aide de l'État, il vole le petit vieux qui reçoit sa pension. Cela affecte tout le monde. »

 

« Nous, les CDR, devons voir tout ce qui affecte une communauté et les illégalités font partie de ce tout, c'est pourquoi il nous revient aussi de leur jeter un œil. »

 

« Je te prends, par exemple, le problème des drogues. Il y a des personnes que ça inquiète parce qu'on commence à avoir un phénomène dont nous avons été loin pendant longtemps et qui était pratiquement insignifiant dans notre pays par comparaison avec d'autres régions du monde mais leur préoccupation et tout à fait justifiée parce que la drogue est un phénomène qui affecte le monde entier. »

 

On ne peut concevoir une personne qui fait de l'argent avec un vice comme celui-ci, au prix de la sécurité, de la tranquillité ou de la santé des membres de notre propre famille. »

 

« Et où 'une personne vend-elle de la drogue? Dans un quartier, un pâté de maisons, une communauté. Par conséquent, nous ne sommes pas loin de ces problématiques. »

 

Comment les entreprises d'État et les entreprises privées influent-elles sur le développement des communauté du point de vue des CDR ?

 

Les acteurs économiques privés, comme les petites et moyennes entreprises, les travailleurs à leur compte ou d'autres formes de production sont un phénomène relativement nouveaux et, comme face à presque tout phénomène nouveau, il y a toujours eu des préjugés, des incompréhensions, de la méfiance… Mais je peux te dire que nous avons développé beaucoup d'initiatives avec des formes de gestion privées.

 

« Quand nous avons commencé à faire les premiers pas dans cette direction, il y a des gens qui se sont rapprochés de nous pour nous demander comment les CDR, qui sont une institution emblématique de la Révolution, allaient s'allier avec une PME privée pour faire des dons à un endroit où avec une entité religieuse, et je leur ai dit : «Ecoute, ce qui est important, c'est que les dons arrivent à la personne qui en a besoin à un certain moment. »

 

« Si nous, les CDR, collectons des dons et que le camion qui a la possibilité d'aller à cet endroit est à eux, nous n'avons aucun problème pour travailler avec eux. Ce qui est important, c'est l'action et, par conséquent, nous avons toute une gamme d'initiatives ouvertes avec des formes privées. »

 

As-tu des exemples concrets de cette collaboration ?

 

« Récemment, la PME Juanki's Pan nous a donné 40 000 paires de gants chirurgicaux pour les hôpitaux ; et une autre PME, m&l Soluciones, de Pinar del Río, a  donné à plusieurs reprises de chaussures Crocs pour les services de soins intensifs, des blouses pour le personnel médical ainsi que de chiffons verts, entre autres fournitures médicales. »

 

« De plus, nous avons un projet avec le restaurant Salsa, Rio, sur le fleuve Almendarès, pour offrir périodiquement un repas gratuit aux dirigeants de la communauté, des dirigeants de base des CDR qui sont souvent vieux et ont travaillé 20 ou 30 ans pour l'organisation. »

 

Nous travaillons en étroite collaboration avec le projet « il faut aimer Cuba » avec lequel nous avons fait des dons à des foyers pour enfants sans soutien familial, ainsi qu'avec les sociétés de Cubains vivant au Mexique et aux îles Canaries, et le projet Cubacán au Canada, qui envoie des dons par notre intermédiaire, ce dont nous sommes fiers, car de nombreuses personnes ont peur et craignent  de s'associer à nous parce que nous, les CDR, sommes une organisation qui défend ouvertement la Révolution, et que nous avons été la cible d'attaques et de propagande ennemie.

 

« Mais ces entités n'ont eu aucun préjugé ou aucune crainte parce qu'elles savent qu’en faisant un don par l'intermédiaire des CDR, celui-ci arrive directement où il doit arriver. »

 

« Du projet Cubacán, on remettra à l'association nationale des aveugles de Cuba (ANCI) quelques 2400 cannes pliantes pour les aveugles et auparavant, nous avions envoyé des machines à écrire en braille. »

 

« De sorte que nous considérons qu'on ne peut avoir aucun complexe au moment de travailler avec les formes non étatiques. Elles sont dans la communauté, et ce sont des gens qui veulent contribuer de façon désintéressée car, à travers nous, les CDR, qui sommes une organisation de la famille cubaine, ils peuvent le faire sans aucun problème. »

 

« Il s'agit d'ouvrir des brèches dans le blocus parce que quand on fait la somme de toutes les choses qui sont entrées dans le pays, c'est une aide considérable. »

 

De quoi dépend que la fonction CDR soit respectée ou non ?

 

« Leur premier première tâche est de compléter nos structures dans les endroits où elles n'existent pas. Si dans un pâté de maison, tu ne convainc personne de faire partie de la direction des CDR, tu as déjà mal commencé parce que le bon travail dans dans la municipalité dépend du travail qui se fait dans la zone car c'est dans le pâté de maison, que tout se passe. »

 

« Le travail dans les quartiers nous a montré combien il est important que les structures soient complètes parce que ce n'est pas la même chose si la municipalité décide de faire quelque chose, par exemple un parc dans un quartier. Ils arrivent là, mettent les ressources, font le parc et, à la fin, ils découvrent que ce dont avait besoin la communauté, c'était d'un petit pont pour franchir le ruisseau dans lequel tout le monde s'embourbe pour traverser une rue. »

 

« Les CDR ne sont-ils pas là pour cela ? Oui, c'est pour dire « regarde, ici, nous n'avons pas besoin d’un parc, ce dont nous avons besoin, c'est de ceci ou de cela » mais pour cela, les structures doivent être complètes. »

 

« Nous essayons de faire que les gens comprennent que les CDR sont là pour s'occuper des problèmes de la communauté et pour être les défenseurs du quartier et du pâté de maisons. Il y a ceux qui, dans leur université et dans leurs centres de travail sont des stars, mais quand ils arrivent dans la communauté, ils disent : non, je ne peux pas donner la compétence aux petits vieux, qui a été le chef du pâté de maison pendant 40 ans. » Et c'était tout le contraire, parce que ces personnes, dont nous sommes très fiers, on besoin de leur relève.

 

« Non, je ne peux pas rivaliser avec le petit vieux qui a été le chef du pâté de maisons pendant 40 ans. Et c'est tout le contraire, car ces personnes, dont nous sommes très fiers, ont besoin d’être remplacées. »

 

« Il y a beaucoup de gens qui disent que les CDR ne fonctionnent pas et nous, cette généralisation nous peine parce qu'il y a beaucoup de CDR dans le pays qui fonctionnent très bien. Il y a aussi ceux qui te disent qu'il n'y a plus de plans de rue ou de collecte de matières premières ; mais il y a des endroits où, le samedi, il y a des mini-festivals de matières premières et le dimanche, il y a des plans de rue très amusants, avec une participation massive de la communauté. »

 

« Dans ces endroits, il y a des gens qui ne restent pas les bras croisés en attendant que quelqu'un de la direction nationale des CDR vienne organiser quelque chose. La créativité ne peut attendre une orientation supérieure, il faut la déployer là où on vit. »

 

« Par conséquent, nous, nous ne sommes pas d’accord avec cette généralisation qui dit que les CDR ne fonctionnent pas. Nous disons toujours à la personne qui dit cela:: « Bon, ton CDR ne fonctionne pas. Maintenant, veux-tu le faire fonctionner ? Veux-tu en être président ? Nous sommes prêts à travailler avec toi. »

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2024/05/08/cuba-de-que-se-ocupan-hoy-los-comites-de-defensa-de-la-revolucion/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2024/05/cuba-le-role-actuel-des-comites-de-defense-de-la-revolution.html