Pensée critique : Néolibéralisme contre démocratie
Par Emir Sader
Traduction Françoise, Lopez pour Amérique latine Bolivar infos
Quand Javier Milei, le plus extrême des néolibéraux, revendique le mot « libertaire », il s'approprie un dérivé du mot « liberté ».
Le libéralisme est destiné à promouvoir, selon ses propres termes, la libération de l'oppression de l'État, qui n'était pas une solution, mais un problème.
En faisant coïncider la liberté et le marché, on fait coïncider l'État avec l'oppression. Une société sans Etat–ou un état minimal–serait la meilleure expression d'une société fondée sur la liberté.
Libertaire, un mot qui devrait exprimer la lutte pour la liberté, finit par exprimer la lutte pour la domination du marché et des grands monopoles qui contrôlent le marché.
En cherchant la marchandisation générale de la société, le néolibéralisme attaque directement les droits des gens. Ils promeut le pouvoir des patrons aux dépens des droits des personnes qui les transforment en citoyens.
La marchandisation des relations sociales cherche à tout transformer en marchandise. Elle désintègre la société, l'État, fragmente toutes les relations sociales en transformant tous en marchandise. Transformer des droits en marchandises avec un prix qu'on peut acheter et vendre.
À travers ce mécanisme, le néolibéralisme, corrode la démocratie et l'État de droit en fragment la société et l'État, de façon absolue et en isolant les individus les uns des autres.
On suppose que les sociétés dans lesquelles va prévalent les marchandises sont les plus libres, les plus démocratiques et les plus plus libertaires. Mais, en réalité, ce sont les sociétés les plus inégales, avec le taux d'exclusion sociale le plus important, avec le plus de violence et de répression.
Une société comme Cuba, qui est la plus solidaire de toutes, est la société dans laquelle il y a le plus de droits et le moins d'exclusion sociale–même avec toutes les difficultés dont elle souffre aujourd'hui–, une société avec le taux de violence le plus faible du monde. C'est une société société anti-néolibérale.
Une société comme la société nord-américaine est probablement la société du monde dans laquelle il y a le plus d'inégalités entre riches et pauvres, entre richesse et pauvreté, la plus violente de toute avec la quantité d'armes disséminées dans toute la société la plus importante. C'est une société néolibérale dans son essence.
En ce qui concerne la la la démocratie, plus de droits consacrés, moins de néolibéralisme.
Plus de néolibéralisme, moins de démocratie, moins de droits.
La meilleure façon de lutter contre le néolibéralisme est d'affirmer la démocratie dans la société avec des droits qui touchent tout le monde et garantis par l’État.
La meilleure façon de lutter pour le libéralisme est d'affaiblir l'État, de détruire les droits des gens, d'affirmer l'individualité en tant que valeur absolue.
Ou démocratie ou néolibéralisme. Ou néolibéralisme ou démocratie.
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