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Pérou : Sans rougir et sans honte

19 Mai 2024, 15:56pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Gustavo Espinoza M.

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar infos

 

Si nous devions décrire en deux mots les traits distinctifs dont se vante la dame qui exerce la présidence de la République, nous pourrions dire sans nous tromper qu’elle le fait sans en rougir et sans honte.

 

Il semblerait, en effet, qu’elle n’ait pas de sang dans le visage quand elle affirme qu'elle est « la mère du Pérou », que nous jouissons d'une excellente expérience démocratique, que le pays marche sur les rails et qu'elle travaille 24 heures sur 24 sept jours sur sept, sans dormir et sans manger pour «s'occuper des demandes des Péruviens. » Elle ne dit même pas que son frère est en prison et son avocat aussi. Il ne manque plus qu’elle.

 

On pourrait croire, tire sur ne vivait pas ici–que le pays est tout à fait calme. En d'autres termes, et comme dit la chanson - que le bar se frit tout seul et que la cebiche arrive toute prête avec son citron. Rien n'est plus faux.

 

La récente d'émission du ministre de l'Intérieur, qui ne l'est pas resté longtemps fini de le confirmer. Monsieur Walter Ortis, après un mois et demi de « gestion », et parti, comme il était venu, tête, basse et en silence, sans donner la moindre explication qui justifie son éloignement. Dans son bureau, il n'a pas su que faire faire au profit d'un Gouvernement qui ne sait même pas se défendre.

 

Nous, les Péruviens, savons au moins certaines choses : que depuis l'arrivée de Boluarte au pouvoir, le nombre de pauvres a augmenter de 600 000 qui s'ajoutent aux 10 000 000  qui existait déjà dans le pays où 4 compatriotes sur 10 n’ont pas à manger tous les jours de la semaine.

 

Nous savons aussi que la dénutrition infantile a augmenté de façon vertigineuse et que la délinquance a cru de toute part. Et nous savons, aussi, que les routes sont abandonnées à leur sort, et que les accidents de voitures se répètent avec une fréquence effrayante.

 

Et nous savons aussi que cette dame est un coffret à bijoux sur pattes. Elle utilise des montres qui valent 16 000 $, des bracelets de 22 000 dollars, des boucles d'oreilles de 5 000 dollars et des bagues du même prix. Pour la même raison, elle s'est fait faire une « chirurgie esthétique », caché et clandestine qu'elle a refusé de reconnaître. Elle répare son nez, mais il ne sent pas, pas du tout.

 

Comme les reines, dans la vieille Europe, cette dame a aussi aussi ses « ». Et le gouverneur de–Wilfredo, Osco, Imma–en est le principal. C'est lui qui lui fournit les bijoux. Et elle, le remercie joyeusement avec des parties juteuses et diverses. Elle lui a récemment viré 182 000 000 de sols en un seul envoi.

 

Cette somme est égale au budget annuel total de Madre de Dios où 67 % des enfants en âge d'aller à l'école souffrent de dénutrition chronique et des milliers de fillettes de 12 ans sont forcées de « prêter leurs services », dans des bordels et des maisons de rendez-vous, où la contrebande et la l'exploitation minière illégale campent et où, de plus, les corridors de la coca sont présents avec une singulière fréquence.

 

Si nous ne savions pas que c'est pour autre chose, nous pourrions penser que la dame sort entourée de plus de 300 policiers qui barrent les rues et les avenues pour qu'elle ne soit pas agressée à chaque coin de rue. Mais elle sort ainsi pour que les gens dans la rue n'expriment pas leur rejet de son gouvernement. Elle, si courageuse pour crier derrière un micro, pâlit lorsqu'elle perçoit le rejet des citoyens.

 

Les ministres–les seuls qui la défendent-  disent tous les jours qu'elle a du soutien, mais savent qu'elle a à peine 5 % d'acceptation des citoyens. Donc, les membres du Congrès -avec 7 %–ne sont pas les pires. C'est pourquoi ils se donnent la main pour justifier leur complicité en disant qu'il « il n'y a pas d'autre issue ». Il y en a une mais ils ne l'admettront pas parce qu’elle impliquerait qu'ils s'en aillent aussi.

 

Alors, la lutte se déroule sur plusieurs fronts, La Mafia néo-nazie dirigée par le fujimorisme est déterminée à s’emparer de tout. En prétendant affronter les "Caviars", elle cherche à anéantir le Conseil national de justice, à s’emparer du Jury national électoral et de l’ONPE, à briser le pouvoir judiciaire, à renverser le ministère public, à dissoudre les organes de contrôle, à paralyser les procès contre Keiko Fujimori, Dina Boluarte et d’autres. En bref,  à balayer avec le pays d'un bout à l'autre.

 

Et comme si ça ne suffisait pas, elle cherche à reprendre Patricia Benavides, à blinder les membres du Congrès qui ont des comptes à rendre à la justice–il y en a 87 sur 130–et à gérer à son avantage la situation du pays pour assurer sa « victoire » à n'importe quelle consultation citoyenne. C’est qu’ils ne sont prêts à renoncer à rien.

 

Dans l'immédiat, ils ont assuré leur « droit » à la réélection, leur possibilité d'accès au Sénat. Et ils ont à nouveau augmenté leurs revenus sous le prétexte inouï qu'ils le font « à cause de la hausse des prix ».

 

Si être candidat pour un parti de gauche, et ensuite ensuite gouverner avec la droite, si arborer un programme avance, et ensuite appliquer un autre programme réactionnel constitue une trahison, la dame devrait savoir que dans « la divine comédie », Dante, place dans le dernier sac de l'enfer, les traîtres et les condamne. Elle sera là, plongée dans la glace et la tête en bas, silencieuse et cachée sans reconnaître sa culpabilité. Elle n'aura pas d'échappatoire. Elle continuera à répéter que son Gouvernement n'est pas faible et à obliger son ministre des finances à s'excuser auprès du Congrès pour la « tranquillité publique ».

 

L'obséquiosité et la servilité sont ses signes distinctifs.

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2024/05/18/peru-sin-rubor-y-sin-verguenza/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2024/05/perou-sans-rougir-et-sans-honte.html